[Les Chronotrotteuses] Chapitre 2 : Le sauvetage des Naines égarées
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[Les Chronotrotteuses] Chapitre 2 : Le sauvetage des Naines égarées
Ce chapitre fait suite au 1er, intitulé “La Genèse”
Résumé de l’histoire du chapitre 1
Dolwen, une Prêtresse naine déterminée à retrouver ses amies disparues lors d'une expédition, croise le chemin de Nostradamuz, un puissant dragon de Bronze, qui entreprend ensuite de former une équipe de choc pour des missions temporelles, nommée "Les Chronotrotteuses".
Le première recrue est Mayawela, une Taurène Marche-soleil. Elle doit sauver la deuxième recrue d'une boucle temporelle. Arrive ainsi Ophavia, une guerrière mort-vivante, qui était paladine de son vivant.
Afin d'entraîner son équipe, Nostradamuz missionne Mayawela, Ophavia et Dolwen pour aider à résoudre les anomalies temporelles qui se multiplient dans les îles aux Dragons, menaçant l'intégrité du tissu temporel et la stabilité du monde d'Azeroth.
Une fois leur entraînement terminé, il est temps pour les Chronotrotteuses d’accomplir leur première mission: le sauvetage des Naines égarées.
Ophavia- Messages : 29
Date d'inscription : 14/08/2024
Loisirs : Chronotrotteuse
Re: [Les Chronotrotteuses] Chapitre 2 : Le sauvetage des Naines égarées
Tanaris, bien des années plus tôt
Catogna montait la garde à quelques mètres du feu. En tant que naine Sombrefer, elle aimait la présence des flammes, elle en avait même fait sa spécialité, au détriment de la magie de givre ou d’arcane, mais c’était contre-productif quand il s’agissait de guetter les menaces potentielles de nuit. Elle préférait se tenir éloignée, invisible pour un observateur extérieur.
Iles aux Dragons, pendant les évènements d'anomalies temporelles, dans le repaire de Nostradamuz
Ophavia ajusta son armure et vérifia le tranchant de sa lame. Inutile, elle était une vétéran et tant l’arme que l’armure était en parfaite condition. Mais c’était son rituel avant chaque bataille, chaque mission. Et cette mission-là était particulière.
Tout d’abord, c’était la première qu’elle avait choisi de son plein gré depuis longtemps. C’était également la première qu’elle allait mener avec Mayawela. Dolwen avait eu beau pester en nain, Nostradamuz avait été intraitable : Durandill, témoin de la première et unique apparition connue des Chronotrotteuses du futur, n’avait parlé que de d’une taurène et une mort-vivante. Comme cet événement ne s’était pas encore déroulé pour les principales intéressées, le moindre changement pouvait provoquer un effet phalène, comme l'appelaient les dragons de bronze.
Mayawela était en train de vérifier son matériel. Ophavia s’était habituée à sa consoeur. Le marche-soleil était ce qui se rapprochait le plus d’un paladin humain, et Ophavia l’avait été de son vivant, paladine. La mort l’avait coupée de ses pouvoirs. Elle se demanda si Mayawela ne pourrait pas lui apprendre quelque chose, avant d’hausser les épaules. La non-mort au service d’Arthas lui avait laissé un penchant pour le fatalisme. Elle n’avait rien perdu de ses compétences martiales, ce qui était déjà suffisant.
Tanaris, bien des années plus tôt
Catogna s’étira. Elle s’ennuyait ferme. Leur petite expédition avec Grunedaldur, Berthilda, Tarole et elle-même n’était pas aussi passionnante que leurs dernières aventures en Pandarie, même pendant la journée.
Du sable, encore du sable. La veille, ils avaient trouvé une structure intéressante d’un point de vue archéologique qui aurait pu être une ancienne entrée vers la vallée d’Uldum, mais le Reliquaire, les ennemis jurés de Grunedaldur, étaient déjà passés, ce qui avait mis le chef de l’expédition Zuldorado dans une colère noire. Il avait rouspété encore un long moment après que tout le monde se soit couchés, et Catogna n’avait pas regretté de s’être portée volontaire pour le premier tour de garde, ce qui lui avait permis de s’éloigner un peu.
Maintenant, ses compagnons ronflaient. Grune avait une respiration entrecoupée de jurons concernant le Reliquaire. Le groupe archéologique de la Horde le hantait même dans ses rêves. Berthilda avait une respiration profonde comme la soufflerie d’une mine sous le mont Rochenoire. Tarole, elle, n'arrêtait pas de s’agiter dans son sommeil, et sa respiration sifflante indiquait une narine bouchée. Catogna regrettait l’absence de Dolwen. La prêtresse ne faisait jamais de bruit en dormant, ou alors un léger ronflement des plus mignons. Penser à son amie la fit sourire. Demain, elle finirait la lettre lui contant leurs aventures palpitantes en Tanaris.
Si seulement il pouvait leur arriver quelque chose d’intéressant à raconter…
Catogna montait la garde à quelques mètres du feu. En tant que naine Sombrefer, elle aimait la présence des flammes, elle en avait même fait sa spécialité, au détriment de la magie de givre ou d’arcane, mais c’était contre-productif quand il s’agissait de guetter les menaces potentielles de nuit. Elle préférait se tenir éloignée, invisible pour un observateur extérieur.
Iles aux Dragons, pendant les évènements d'anomalies temporelles, dans le repaire de Nostradamuz
Ophavia ajusta son armure et vérifia le tranchant de sa lame. Inutile, elle était une vétéran et tant l’arme que l’armure était en parfaite condition. Mais c’était son rituel avant chaque bataille, chaque mission. Et cette mission-là était particulière.
Tout d’abord, c’était la première qu’elle avait choisi de son plein gré depuis longtemps. C’était également la première qu’elle allait mener avec Mayawela. Dolwen avait eu beau pester en nain, Nostradamuz avait été intraitable : Durandill, témoin de la première et unique apparition connue des Chronotrotteuses du futur, n’avait parlé que de d’une taurène et une mort-vivante. Comme cet événement ne s’était pas encore déroulé pour les principales intéressées, le moindre changement pouvait provoquer un effet phalène, comme l'appelaient les dragons de bronze.
Mayawela était en train de vérifier son matériel. Ophavia s’était habituée à sa consoeur. Le marche-soleil était ce qui se rapprochait le plus d’un paladin humain, et Ophavia l’avait été de son vivant, paladine. La mort l’avait coupée de ses pouvoirs. Elle se demanda si Mayawela ne pourrait pas lui apprendre quelque chose, avant d’hausser les épaules. La non-mort au service d’Arthas lui avait laissé un penchant pour le fatalisme. Elle n’avait rien perdu de ses compétences martiales, ce qui était déjà suffisant.
Tanaris, bien des années plus tôt
Catogna s’étira. Elle s’ennuyait ferme. Leur petite expédition avec Grunedaldur, Berthilda, Tarole et elle-même n’était pas aussi passionnante que leurs dernières aventures en Pandarie, même pendant la journée.
Du sable, encore du sable. La veille, ils avaient trouvé une structure intéressante d’un point de vue archéologique qui aurait pu être une ancienne entrée vers la vallée d’Uldum, mais le Reliquaire, les ennemis jurés de Grunedaldur, étaient déjà passés, ce qui avait mis le chef de l’expédition Zuldorado dans une colère noire. Il avait rouspété encore un long moment après que tout le monde se soit couchés, et Catogna n’avait pas regretté de s’être portée volontaire pour le premier tour de garde, ce qui lui avait permis de s’éloigner un peu.
Maintenant, ses compagnons ronflaient. Grune avait une respiration entrecoupée de jurons concernant le Reliquaire. Le groupe archéologique de la Horde le hantait même dans ses rêves. Berthilda avait une respiration profonde comme la soufflerie d’une mine sous le mont Rochenoire. Tarole, elle, n'arrêtait pas de s’agiter dans son sommeil, et sa respiration sifflante indiquait une narine bouchée. Catogna regrettait l’absence de Dolwen. La prêtresse ne faisait jamais de bruit en dormant, ou alors un léger ronflement des plus mignons. Penser à son amie la fit sourire. Demain, elle finirait la lettre lui contant leurs aventures palpitantes en Tanaris.
Si seulement il pouvait leur arriver quelque chose d’intéressant à raconter…
Dernière édition par Catogna le Lun 26 Aoû 2024 - 15:38, édité 3 fois
Catogna- Messages : 3
Date d'inscription : 15/08/2024
Re: [Les Chronotrotteuses] Chapitre 2 : Le sauvetage des Naines égarées
Iles aux Dragons, pendant les évènements d'anomalies temporelles dans le repaire de Nostradamuz
Dolwen observait ses deux nouvelles acolytes Chronotrotteuses préparer leur première mission officielle avec excitation, dans la succursale secrète de Nostradamuz à Thaldraszus. Enfin, elle allait bientôt retrouver sa sœur Berthilda et son amie Catogna !
Cependant, la Taurène et la Réprouvée se chamaillaient au sujet de l'équipement. Ophavia refusait de porter certains gadgets créés par Mayawela sans une explication détaillée, ce que cette dernière semblait mal prendre. Pour Mayawela, le fonctionnement de ses prototypes était évident, et le risque d'explosion était, à ses yeux, tout à fait naturel. Elle n'avait pas le temps d'améliorer leur sécurité, car Nostradamuz, après avoir sondé le cours du temps, leur avait précisé que la mission devait se dérouler le lendemain, sans délai. Mayawela était quasiment sûre que cela n'allait pas exploser. An'She, la déesse du soleil, était avec elles, il ne pouvait rien leur arriver voyons! C’est le “quasiment” qui faisait tiquer Ophavia.
Dolwen laissa vagabonder son esprit, et les éclats de voix s'estompèrent. La Prêtresse pensa à son ami nain Durandill, qu'elle avait revu récemment. Son témoignage avait été crucial ; sans lui, Nostradamuz n'aurait jamais osé former les Chronotrotteuses, et elle aurait continué à chercher en vain ses amies disparues.
Elle sortit la photo de Catogna qu'elle avait prise à la Confrérie du Thorium, et poussa un soupir.
HRP / Catogna dessinée par Drakaka à la tablette graphique
La révélation que Berthilda était encore en vie, après que Dur l'ait croisée en Ombreterre avant de la voir "kidnappée" par les Chronotrotteuses, avait été un énorme soulagement pour Dolwen. Si Berthilda était en vie, alors Catogna devait également être quelque part! Dur avait probablement entrevu la mission qu'elles allaient bientôt accomplir, ce qui renforça l'espoir de Dolwen. La Lumière lui insufflait la foi et la ténacité nécessaires pour continuer. Tant qu'elle vivait, elle chercherait ses amies.
Finalement, les deux acolytes nouvellement marcheuses du temps semblèrent enfin s'accorder sur le choix des gadgets et engins à porter pour la mission cruciale du lendemain, bien que Mayawela semblait fort contrariée. Ou peut-être boudait-elle. Dolwen pria une fois de plus pour que tout se passe bien.
Il y a bien des années, Catogna avait laissé Dolwen dans les Hautes-Terres avec les Nains locaux Marteaux-Hardis pour partir à l'aventure avec Berthilda et l'expédition Zuldorado. La mage Sombrefer, qui avait grandi à la Confrérie du Thorium, adorait l'aventure et ne supportait plus de tourner en rond. Lorsque Berthilda leur avait transmis depuis Forgefer l’offre d’emploi de Grunedaldur, qui cherchait des mercenaires pour son expédition en quête de "cités d'Or", Dolwen avait encouragé Catogna à partir.
Hélas, Dolwen, souffrante, ne pouvait les accompagner, et Grunedaldur refusait qu'elle les rejoigne dans son état. Catogna et Berthilda avaient promis de lui écrire pour partager leurs aventures. Dolwen avait reçu quelques lettres de l'expédition en Pandarie, mais lorsqu'ils avaient atteint Tanaris, se mettant sur la piste des Trolls des sables pour trouver des indices sur les cités d’or, les lettres avaient cessé d'arriver.
Dolwen avait attendu des mois, inquiète du silence de Berthilda et Catogna. Pourquoi? Est-ce que les deux compères l'avaient oubliée? L'expédition allait-elle bien ? Que faisaient-ils ? Incapable d'attendre plus longtemps, Dolwen, bien que malade, avait quitté les Hautes-Terres et ses amis les Nains Marteaux-Hardis pour partir en quête d'informations, vivant bien des aventures. Jusqu'à ce qu'elle arrive aux Îles aux Dragons, où le mystère avait enfin commencé à s'éclaircir.
Tout reposait à présent sur les Chronotrotteuses. Ce n'était plus qu'une question d'heures avant les retrouvailles.
Elle aurait bien participé à la mission du lendemain, mais le Dragon de Bronze lui avait interdit. Les événements à venir montraient que seules Mayawela et Ophavia avaient participé au sauvetage, et non Dolwen. Son intervention risquait de créer un paradoxe temporel, une notion dont elle ne comprenait pas les détails, mais qu'elle savait grave. Tant que Mayawela et Ophavia ramenaient Berthilda et Catogna saines et sauves, Dolwen acceptait de rester en retrait. Et puis, elle avait l'habitude d'être spectatrice.
Dolwen observait ses deux nouvelles acolytes Chronotrotteuses préparer leur première mission officielle avec excitation, dans la succursale secrète de Nostradamuz à Thaldraszus. Enfin, elle allait bientôt retrouver sa sœur Berthilda et son amie Catogna !
Cependant, la Taurène et la Réprouvée se chamaillaient au sujet de l'équipement. Ophavia refusait de porter certains gadgets créés par Mayawela sans une explication détaillée, ce que cette dernière semblait mal prendre. Pour Mayawela, le fonctionnement de ses prototypes était évident, et le risque d'explosion était, à ses yeux, tout à fait naturel. Elle n'avait pas le temps d'améliorer leur sécurité, car Nostradamuz, après avoir sondé le cours du temps, leur avait précisé que la mission devait se dérouler le lendemain, sans délai. Mayawela était quasiment sûre que cela n'allait pas exploser. An'She, la déesse du soleil, était avec elles, il ne pouvait rien leur arriver voyons! C’est le “quasiment” qui faisait tiquer Ophavia.
Dolwen laissa vagabonder son esprit, et les éclats de voix s'estompèrent. La Prêtresse pensa à son ami nain Durandill, qu'elle avait revu récemment. Son témoignage avait été crucial ; sans lui, Nostradamuz n'aurait jamais osé former les Chronotrotteuses, et elle aurait continué à chercher en vain ses amies disparues.
Elle sortit la photo de Catogna qu'elle avait prise à la Confrérie du Thorium, et poussa un soupir.
HRP / Catogna dessinée par Drakaka à la tablette graphique
La révélation que Berthilda était encore en vie, après que Dur l'ait croisée en Ombreterre avant de la voir "kidnappée" par les Chronotrotteuses, avait été un énorme soulagement pour Dolwen. Si Berthilda était en vie, alors Catogna devait également être quelque part! Dur avait probablement entrevu la mission qu'elles allaient bientôt accomplir, ce qui renforça l'espoir de Dolwen. La Lumière lui insufflait la foi et la ténacité nécessaires pour continuer. Tant qu'elle vivait, elle chercherait ses amies.
Finalement, les deux acolytes nouvellement marcheuses du temps semblèrent enfin s'accorder sur le choix des gadgets et engins à porter pour la mission cruciale du lendemain, bien que Mayawela semblait fort contrariée. Ou peut-être boudait-elle. Dolwen pria une fois de plus pour que tout se passe bien.
Il y a bien des années, Catogna avait laissé Dolwen dans les Hautes-Terres avec les Nains locaux Marteaux-Hardis pour partir à l'aventure avec Berthilda et l'expédition Zuldorado. La mage Sombrefer, qui avait grandi à la Confrérie du Thorium, adorait l'aventure et ne supportait plus de tourner en rond. Lorsque Berthilda leur avait transmis depuis Forgefer l’offre d’emploi de Grunedaldur, qui cherchait des mercenaires pour son expédition en quête de "cités d'Or", Dolwen avait encouragé Catogna à partir.
Hélas, Dolwen, souffrante, ne pouvait les accompagner, et Grunedaldur refusait qu'elle les rejoigne dans son état. Catogna et Berthilda avaient promis de lui écrire pour partager leurs aventures. Dolwen avait reçu quelques lettres de l'expédition en Pandarie, mais lorsqu'ils avaient atteint Tanaris, se mettant sur la piste des Trolls des sables pour trouver des indices sur les cités d’or, les lettres avaient cessé d'arriver.
Dolwen avait attendu des mois, inquiète du silence de Berthilda et Catogna. Pourquoi? Est-ce que les deux compères l'avaient oubliée? L'expédition allait-elle bien ? Que faisaient-ils ? Incapable d'attendre plus longtemps, Dolwen, bien que malade, avait quitté les Hautes-Terres et ses amis les Nains Marteaux-Hardis pour partir en quête d'informations, vivant bien des aventures. Jusqu'à ce qu'elle arrive aux Îles aux Dragons, où le mystère avait enfin commencé à s'éclaircir.
Tout reposait à présent sur les Chronotrotteuses. Ce n'était plus qu'une question d'heures avant les retrouvailles.
Elle aurait bien participé à la mission du lendemain, mais le Dragon de Bronze lui avait interdit. Les événements à venir montraient que seules Mayawela et Ophavia avaient participé au sauvetage, et non Dolwen. Son intervention risquait de créer un paradoxe temporel, une notion dont elle ne comprenait pas les détails, mais qu'elle savait grave. Tant que Mayawela et Ophavia ramenaient Berthilda et Catogna saines et sauves, Dolwen acceptait de rester en retrait. Et puis, elle avait l'habitude d'être spectatrice.
Dolwen- Messages : 7
Date d'inscription : 22/08/2024
Re: [Les Chronotrotteuses] Chapitre 2 : Le sauvetage des Naines égarées
Tanaris, bien des années plus tôt
La fin du tour de garde de Catogna approchait. Elle jeta un dernier coup d'œil aux alentours, pour vérifier qu’aucune menace ne guettait dans les ténèbres. C’est là qu’elle vit une lueur derrière une dune, au-delà des ruines près desquelles l’expédition avait établi son campement. Elle hésita à réveiller ses compagnons, puis décida de laisser Grune et Tarole tranquilles. Berthilda allait la remplacer, autant ne réveiller qu’elle dans un premier temps.
Catogna s’approcha de son amie et posa une main sur son épaule. Toujours endormie, elle ne bougea pas. La guetteuse commença à augmenter la température de sa main par la magie du feu. C’était ainsi qu’elle procédait quand il n’y avait pas de danger immédiat. La moniale s’était habituée à cette méthode par la force de l’habitude, et se réveilla en douceur. Elle ne dit rien, mais interrogea son amie du regard.
La magicienne montra les lueurs au-delà de la dune. Berthilda hocha la tête, se leva, et, parfaitement réveillée et aux aguets, se dirigea en direction de la dune avec son amie.
Cette dernière jeta un dernier coup d'œil vers Grunedaldur et Tarole qui dormaient près du feu. S’il y avait danger, elle n’aurait qu’à incanter un sort de flammes de phœnix sur les bûches, ça réveillerait instantanément leur deux camarades.
Enfin, Berthilda et Catogna arrivèrent au sommet de la dune. La lueur provenait de la dune suivante, un peu en contrebas, mais leur position en hauteur ne leur permettait pas de voir ce qu’il se passait. Il y eut un moment d’hésitation de la part des deux Sombrefers, un moment très bref, lors duquel leur destin bascula. Un regard leur suffit à se décider, elles descendirent la dune, se dirigeant vers l’inconnu.
La fin du tour de garde de Catogna approchait. Elle jeta un dernier coup d'œil aux alentours, pour vérifier qu’aucune menace ne guettait dans les ténèbres. C’est là qu’elle vit une lueur derrière une dune, au-delà des ruines près desquelles l’expédition avait établi son campement. Elle hésita à réveiller ses compagnons, puis décida de laisser Grune et Tarole tranquilles. Berthilda allait la remplacer, autant ne réveiller qu’elle dans un premier temps.
Catogna s’approcha de son amie et posa une main sur son épaule. Toujours endormie, elle ne bougea pas. La guetteuse commença à augmenter la température de sa main par la magie du feu. C’était ainsi qu’elle procédait quand il n’y avait pas de danger immédiat. La moniale s’était habituée à cette méthode par la force de l’habitude, et se réveilla en douceur. Elle ne dit rien, mais interrogea son amie du regard.
La magicienne montra les lueurs au-delà de la dune. Berthilda hocha la tête, se leva, et, parfaitement réveillée et aux aguets, se dirigea en direction de la dune avec son amie.
Cette dernière jeta un dernier coup d'œil vers Grunedaldur et Tarole qui dormaient près du feu. S’il y avait danger, elle n’aurait qu’à incanter un sort de flammes de phœnix sur les bûches, ça réveillerait instantanément leur deux camarades.
Enfin, Berthilda et Catogna arrivèrent au sommet de la dune. La lueur provenait de la dune suivante, un peu en contrebas, mais leur position en hauteur ne leur permettait pas de voir ce qu’il se passait. Il y eut un moment d’hésitation de la part des deux Sombrefers, un moment très bref, lors duquel leur destin bascula. Un regard leur suffit à se décider, elles descendirent la dune, se dirigeant vers l’inconnu.
Catogna- Messages : 3
Date d'inscription : 15/08/2024
Re: [Les Chronotrotteuses] Chapitre 2 : Le sauvetage des Naines égarées
Les deux naines Sombrefer glissèrent discrètement en contrebas de la dune, puis secouèrent leurs habits.
La lumière émanait de la dune suivante, juste en face d'elles, bien qu'au pied de celle-ci elles ne la voyaient plus. Elles entreprirent de la grimper, aussi discrètement que possible.
Ce n'était pas chose facile; la progression dans le sable de Tanaris compliquait les mouvements. Elles en avaient jusqu'aux genoux. N'était pas Elfe qui le voulait pour marcher gracieusement et rapidement sur le sable (ou la neige).
Tant bien que mal, elles parvinrent à atteindre le sommet de la dune.
Berthilda poussa alors un cri étouffé. Catogna lui intima de se taire, les yeux froncés.
En contrebas, une scène surnaturelle se déroulait.
Elles distinguèrent dans la pénombre des formes bipèdes. Des dragons, aux écailles sombres et luisantes. Ils étaient au moins cinq. Ils s'affairaient autour d'une sorte de vortex lumineux.
Leurs mouvements étaient précis et rapides, comme s'ils exécutaient un rituel soigneusement orchestré.
L'un des dragons prononça des incantations dans une langue ancienne, et des éclairs de lumière jaillirent du vortex, déformant l'air autour de lui, créant comme une zone de "flou".
D'autres dragons manipulaient des artefacts scintillants aux formes géométriques, agissant sur l'énergie émanant du vortex. C'était comme s'ils y étaient reliés par un fil lumineux. Était-ce des amplificateurs?
Les Naines chuchotèrent entre elles, essayant de comprendre ce qu'elles voyaient.
"Qu'est-ce que ces dragons mijotent ?", demanda Berthilda à Catogna.
— Je n'en sais rien, mais ça n'augure rien de bon. On ferait mieux de partir avant d'être repérées.
Catogna fit signe à Berthilda de la suivre, se retournant pour repartir au campement.
Malheureusement, il était déjà trop tard. Était-ce à cause du léger cri de surprise de Berthilda, ou bien de leurs yeux de braise de Sombrefer qui luisaient dans la nuit? Mystère.
L'un des dragons, aux sens aiguisés, détecta leur présence. Il se tourna brusquement vers le sommet de la dune, ses yeux brillant d'une lueur sinistre.
Il cria en direction des naines: "Intruses !"
Ni une, ni deux, les mercenaires de l'équipe Zuldorado prirent la poudre d'escampette. Catogna souffla à Berthilda de fuir en direction des ruines trolls près desquelles elles étaient passées récemment.
Elles dévalèrent la pente de la dune à toutes jambes, faisant des roulades; volontairement pour la moniale Berthilda, et "artistiquement" pour Catogna.
Hélas pour elles, les dragons se mirent aussi en mouvement avec une vitesse fulgurante.
Avant que les naines ne puissent déguerpir pour se cacher, elles se retrouvèrent encerclées.
Sans se démonter, Catogna et Berthilda affrontèrent leur regard. La moniale constata que leur peau était très sombre. Serait-ce... les dragons en opposition avec ceux qui résidaient dans les Grottes du temps, non loin? Comment étaient-ils désignés déjà... les dragons du vol de l'Infini?
Ils avaient une réputation de voyoux, si ses souvenirs étaient bons.
Catogna essaya de les intimider, en parlant d'une voix forte, se rajustant pour se tenir droite, bien qu'ils fassent trois fois sa taille au moins.
"Que nous voulez-vous? Laissez-nous partir. Nous ne faisions que passer, nous ne dirons rien sur ce que nous avons vu, vous continuez vos petites affaires tranquillement, et tout le monde est content."
Le plus massif des dragons, qui semblait être leur chef, la regarda avec mépris.
— Vous avez vu ce que vous n'auriez jamais dû voir. Il est temps de corriger cette... anomalie.
Il leva une griffe et incanta une nouvelle formule.
— Non!
Berthilda fonça vers le dragon pour l'empêcher de leur lancer un sort, essayant de lui asséner un coup du plat de la main. À peine avait-elle esquivé ce geste que les autres dragons s'interposèrent, et l'un d'eux leva aussi la main. Elle fut alors stoppée net, et immobilisée. Figée. Elle essaya de balbutier quelque chose, mais ses lèvres ne répondaient plus.
— Monstres! Laissez mon amie!
Catogna commença à invoquer une boule de feu. Un des dragons dirigea sa paume vers la Sombrefer, et le feu qui allait jaillir des mains de la mage fut comme étouffé.
Pendant ce temps, le chef continuait son incantation.
Un vortex lumineux apparut, tel une légère fissure. Il s'agrandit, comme s'il déchirait quelque chose d'invisible autour de lui. Puis il se mit à tourbillonner, de plus en plus fort, aspirant violemment le sable et l'air environnant.
Soudain, sans autre avertissement, les naines furent projetées vers le vortex par une force invisible.
Elles crièrent, tentant désespérément de s'agripper à quelque chose, mais en vain. La lumière les engloutit.
Leurs voix se perdirent dans le rugissement du vortex. En un instant, elles disparurent, laissant le désert de Tanaris aussi silencieux et implacable qu'il l'était avant leur arrivée.
Les dragons de l'Infini échangèrent des regards satisfaits.
À quelques douzaines de pas de là, dans un petit campement de fortune, un nain roulé en boule grommelait. Sa dernière recrue, Tarole - ou était-ce Carole? - qu'il avait recruté presque "gratuitement" à la fête de la bière - non, la fête des moissons - ronflait bruyamment, l'empêchant de trouver le sommeil.
Et voilà maintenant qu'il entendait des cris dans la nuit!
On aurait juré que c'était Berthilda et Catogna. Mais non, ça devait être un cauchemar. Ses trois buses faisaient un concours dans son cauchemar pour l'ennuyer, alors qu'il avait dû augmenter leur solde de plusieurs centimes de cuivre ces jours derniers, pressé par leurs revendications et leurs accusations de pingrerie!
Grunedaldur se gratta la barbe et se mit les doigts dans les oreilles en guise de bouchons, essayant de se rendormir.
Au petit matin, lui et Tarole furent fort perplexes de se retrouver seuls au campement. D'autant plus que les naines disparues subitement avaient laissé leurs affaires sur place.
La lumière émanait de la dune suivante, juste en face d'elles, bien qu'au pied de celle-ci elles ne la voyaient plus. Elles entreprirent de la grimper, aussi discrètement que possible.
Ce n'était pas chose facile; la progression dans le sable de Tanaris compliquait les mouvements. Elles en avaient jusqu'aux genoux. N'était pas Elfe qui le voulait pour marcher gracieusement et rapidement sur le sable (ou la neige).
Tant bien que mal, elles parvinrent à atteindre le sommet de la dune.
Berthilda poussa alors un cri étouffé. Catogna lui intima de se taire, les yeux froncés.
En contrebas, une scène surnaturelle se déroulait.
Elles distinguèrent dans la pénombre des formes bipèdes. Des dragons, aux écailles sombres et luisantes. Ils étaient au moins cinq. Ils s'affairaient autour d'une sorte de vortex lumineux.
Leurs mouvements étaient précis et rapides, comme s'ils exécutaient un rituel soigneusement orchestré.
L'un des dragons prononça des incantations dans une langue ancienne, et des éclairs de lumière jaillirent du vortex, déformant l'air autour de lui, créant comme une zone de "flou".
D'autres dragons manipulaient des artefacts scintillants aux formes géométriques, agissant sur l'énergie émanant du vortex. C'était comme s'ils y étaient reliés par un fil lumineux. Était-ce des amplificateurs?
Les Naines chuchotèrent entre elles, essayant de comprendre ce qu'elles voyaient.
"Qu'est-ce que ces dragons mijotent ?", demanda Berthilda à Catogna.
— Je n'en sais rien, mais ça n'augure rien de bon. On ferait mieux de partir avant d'être repérées.
Catogna fit signe à Berthilda de la suivre, se retournant pour repartir au campement.
Malheureusement, il était déjà trop tard. Était-ce à cause du léger cri de surprise de Berthilda, ou bien de leurs yeux de braise de Sombrefer qui luisaient dans la nuit? Mystère.
L'un des dragons, aux sens aiguisés, détecta leur présence. Il se tourna brusquement vers le sommet de la dune, ses yeux brillant d'une lueur sinistre.
Il cria en direction des naines: "Intruses !"
Ni une, ni deux, les mercenaires de l'équipe Zuldorado prirent la poudre d'escampette. Catogna souffla à Berthilda de fuir en direction des ruines trolls près desquelles elles étaient passées récemment.
Elles dévalèrent la pente de la dune à toutes jambes, faisant des roulades; volontairement pour la moniale Berthilda, et "artistiquement" pour Catogna.
Hélas pour elles, les dragons se mirent aussi en mouvement avec une vitesse fulgurante.
Avant que les naines ne puissent déguerpir pour se cacher, elles se retrouvèrent encerclées.
Sans se démonter, Catogna et Berthilda affrontèrent leur regard. La moniale constata que leur peau était très sombre. Serait-ce... les dragons en opposition avec ceux qui résidaient dans les Grottes du temps, non loin? Comment étaient-ils désignés déjà... les dragons du vol de l'Infini?
Ils avaient une réputation de voyoux, si ses souvenirs étaient bons.
Catogna essaya de les intimider, en parlant d'une voix forte, se rajustant pour se tenir droite, bien qu'ils fassent trois fois sa taille au moins.
"Que nous voulez-vous? Laissez-nous partir. Nous ne faisions que passer, nous ne dirons rien sur ce que nous avons vu, vous continuez vos petites affaires tranquillement, et tout le monde est content."
Le plus massif des dragons, qui semblait être leur chef, la regarda avec mépris.
— Vous avez vu ce que vous n'auriez jamais dû voir. Il est temps de corriger cette... anomalie.
Il leva une griffe et incanta une nouvelle formule.
— Non!
Berthilda fonça vers le dragon pour l'empêcher de leur lancer un sort, essayant de lui asséner un coup du plat de la main. À peine avait-elle esquivé ce geste que les autres dragons s'interposèrent, et l'un d'eux leva aussi la main. Elle fut alors stoppée net, et immobilisée. Figée. Elle essaya de balbutier quelque chose, mais ses lèvres ne répondaient plus.
— Monstres! Laissez mon amie!
Catogna commença à invoquer une boule de feu. Un des dragons dirigea sa paume vers la Sombrefer, et le feu qui allait jaillir des mains de la mage fut comme étouffé.
Pendant ce temps, le chef continuait son incantation.
Un vortex lumineux apparut, tel une légère fissure. Il s'agrandit, comme s'il déchirait quelque chose d'invisible autour de lui. Puis il se mit à tourbillonner, de plus en plus fort, aspirant violemment le sable et l'air environnant.
Soudain, sans autre avertissement, les naines furent projetées vers le vortex par une force invisible.
Elles crièrent, tentant désespérément de s'agripper à quelque chose, mais en vain. La lumière les engloutit.
Leurs voix se perdirent dans le rugissement du vortex. En un instant, elles disparurent, laissant le désert de Tanaris aussi silencieux et implacable qu'il l'était avant leur arrivée.
Les dragons de l'Infini échangèrent des regards satisfaits.
À quelques douzaines de pas de là, dans un petit campement de fortune, un nain roulé en boule grommelait. Sa dernière recrue, Tarole - ou était-ce Carole? - qu'il avait recruté presque "gratuitement" à la fête de la bière - non, la fête des moissons - ronflait bruyamment, l'empêchant de trouver le sommeil.
Et voilà maintenant qu'il entendait des cris dans la nuit!
On aurait juré que c'était Berthilda et Catogna. Mais non, ça devait être un cauchemar. Ses trois buses faisaient un concours dans son cauchemar pour l'ennuyer, alors qu'il avait dû augmenter leur solde de plusieurs centimes de cuivre ces jours derniers, pressé par leurs revendications et leurs accusations de pingrerie!
Grunedaldur se gratta la barbe et se mit les doigts dans les oreilles en guise de bouchons, essayant de se rendormir.
Au petit matin, lui et Tarole furent fort perplexes de se retrouver seuls au campement. D'autant plus que les naines disparues subitement avaient laissé leurs affaires sur place.
Berthilda Souffle-pierre- Messages : 6
Date d'inscription : 22/08/2024
Re: [Les Chronotrotteuses] Chapitre 2 : Le sauvetage des Naines égarées
Iles aux Dragons, pendant les évènements d'anomalies temporelles dans le repaire de Nostradamuz
Mayawela, Dolwen et Ophavia faisaient face à Nostradamuz, attendant les instructions du dragon de bronze. Celui-ci faisait les cent pas, réfléchissant, lâchant parfois un “hum…” un “non”, un “ah”.
Ophavia attendait patiemment. La non-mort l’avait rendue comme ça. Et son instruction militaire peut-être, aussi, bien que jamais ses supérieurs n’aient tergiversé autant avant de prendre une décision.
Mayawela vérifiait pour la énième fois ses équipements, elle avait l’air de s’ennuyer ferme.
Dolwen avait les bras croisés, les sourcils froncés et tapait du pied sur le sol de l’auberge. Elle attendait de savoir ce qui était arrivé à ses amies depuis des années, les retrouver était à portée de main et voilà que Nostradamuz hésitait. Ce fut elle qui rompit le silence, en nain sombrefer, sa langue d’adoption bien qu’elle ne soit pas issue de ce peuple; si bien qu’elle fut la seule à comprendre, mais le ton employé était éloquent.
Nostradamuz s’arrêta, et releva la tête vers son équipe.
“Comprenez-moi, Dolwen, les informations dont nous disposons sont au mieux parcellaires, cette mission est capitale, vous vous en êtes très bien sorties, Mayawela et vous, lors de vos sauvetages précédents, la présence parmi nous d’Ophavia en est la preuve. Toutefois, notre entreprise est à ses débuts, et le moindre faux pas pourrait avoir des conséquences sur l’existence même des Chronotrotteuses. Certes, c’est un peu le fouillis temporel en ce moment, mais justement, il ne faut pas en rajouter. Notre mission doit donc perturber le moins possible le continuum espace-temps.”
Les trois Chronotrotteuses se regardèrent. Dolwen allait ouvrir la bouche, mais Nostradamuz reprit sa diatribe, sans doute de peur d’un autre juron nain.
“C’est pourquoi nous allons envoyer Ophavia, et Mayawela, à l’époque de la fracture avec l’Ombreterre. Elles pourront ainsi accomplir ce que votre ami Durandill a décrit : une mort-vivante et une Taurène qui surgissent d’un genre de portail, attrapent Berthilda, en criant “Les Chronotrotteuses à la rescousse!”
Dolwen s'apprêtait à protester, disposée à argumenter que Catogna aussi méritait qu’on s’intéresse à son sort, mais encore une fois, Nostradamuz fut plus rapide : “Évidemment, la logique voudrait qu’on envoie les Chronotrotteuses à Tanaris, à l’époque de leur disparition. Mais nous ignorons ce qui se passerait dans ce cas, alors que grâce au témoignage de votre ami, bien des années plus tard, nous savons même ce qu’il faut dire.
J’ajoute que la présence d’une seule naine, à l’époque, alors qu’elle n’avait pas donné signe de vie depuis sa disparition à Tanaris, est hautement suspect. Cependant, si nous la sauvons quand elle est seule, elle pourra nous dire ce qui est arrivé à Tanaris, et peut-être où est Catogna.”
Mayawela, jusqu’à alors silencieuse, prit la parole : “Bon, alors, concrètement, où est-ce qu’on va ?”
La Taurène, toujours pragmatique, souhaitait simplement qu’on lui dise quoi faire.
Ophavia se contenta d’hocher la tête. Difficile de savoir si c’était aux dernières paroles du dragon, ou à la question de sa coéquipière.”
Mayawela, Dolwen et Ophavia faisaient face à Nostradamuz, attendant les instructions du dragon de bronze. Celui-ci faisait les cent pas, réfléchissant, lâchant parfois un “hum…” un “non”, un “ah”.
Ophavia attendait patiemment. La non-mort l’avait rendue comme ça. Et son instruction militaire peut-être, aussi, bien que jamais ses supérieurs n’aient tergiversé autant avant de prendre une décision.
Mayawela vérifiait pour la énième fois ses équipements, elle avait l’air de s’ennuyer ferme.
Dolwen avait les bras croisés, les sourcils froncés et tapait du pied sur le sol de l’auberge. Elle attendait de savoir ce qui était arrivé à ses amies depuis des années, les retrouver était à portée de main et voilà que Nostradamuz hésitait. Ce fut elle qui rompit le silence, en nain sombrefer, sa langue d’adoption bien qu’elle ne soit pas issue de ce peuple; si bien qu’elle fut la seule à comprendre, mais le ton employé était éloquent.
Nostradamuz s’arrêta, et releva la tête vers son équipe.
“Comprenez-moi, Dolwen, les informations dont nous disposons sont au mieux parcellaires, cette mission est capitale, vous vous en êtes très bien sorties, Mayawela et vous, lors de vos sauvetages précédents, la présence parmi nous d’Ophavia en est la preuve. Toutefois, notre entreprise est à ses débuts, et le moindre faux pas pourrait avoir des conséquences sur l’existence même des Chronotrotteuses. Certes, c’est un peu le fouillis temporel en ce moment, mais justement, il ne faut pas en rajouter. Notre mission doit donc perturber le moins possible le continuum espace-temps.”
Les trois Chronotrotteuses se regardèrent. Dolwen allait ouvrir la bouche, mais Nostradamuz reprit sa diatribe, sans doute de peur d’un autre juron nain.
“C’est pourquoi nous allons envoyer Ophavia, et Mayawela, à l’époque de la fracture avec l’Ombreterre. Elles pourront ainsi accomplir ce que votre ami Durandill a décrit : une mort-vivante et une Taurène qui surgissent d’un genre de portail, attrapent Berthilda, en criant “Les Chronotrotteuses à la rescousse!”
Dolwen s'apprêtait à protester, disposée à argumenter que Catogna aussi méritait qu’on s’intéresse à son sort, mais encore une fois, Nostradamuz fut plus rapide : “Évidemment, la logique voudrait qu’on envoie les Chronotrotteuses à Tanaris, à l’époque de leur disparition. Mais nous ignorons ce qui se passerait dans ce cas, alors que grâce au témoignage de votre ami, bien des années plus tard, nous savons même ce qu’il faut dire.
J’ajoute que la présence d’une seule naine, à l’époque, alors qu’elle n’avait pas donné signe de vie depuis sa disparition à Tanaris, est hautement suspect. Cependant, si nous la sauvons quand elle est seule, elle pourra nous dire ce qui est arrivé à Tanaris, et peut-être où est Catogna.”
Mayawela, jusqu’à alors silencieuse, prit la parole : “Bon, alors, concrètement, où est-ce qu’on va ?”
La Taurène, toujours pragmatique, souhaitait simplement qu’on lui dise quoi faire.
Ophavia se contenta d’hocher la tête. Difficile de savoir si c’était aux dernières paroles du dragon, ou à la question de sa coéquipière.”
Ophavia- Messages : 29
Date d'inscription : 14/08/2024
Loisirs : Chronotrotteuse
Re: [Les Chronotrotteuses] Chapitre 2 : Le sauvetage des Naines égarées
Iles aux Dragons, dans une caverne de Thaldraszus
Les Chronotrotteuses étaient en place pour le sauvetage la Naine Berthilda.
Dans la pénombre d'une caverne retirée aux fins fonds de Thaldraszus, les Chronotrotteuses, Mayawela et Ophavia, étaient prêtes à exécuter leur mission.
Dolwen n'en faisait pas partie, à son plus grand dam; elle avait été sommée par Nostradamuz de rester à l'auberge de Tout-Temps. Elle et le Dragon de bronze y patientaient, tandis que le duo de choc des Chronotrotteuses réalisait sa délicate mission: récupérer Berthilda, la sœur de cœur de Dolwen.
Elles étaient parties à l'aube, et avaient suivi les instructions de Nostradamuz à la lettre. Les deux compères se trouvaient maintenant au point précis où la faille temporelle devait être ouverte.
Mayawela, concentrée, sortit un éclat de cristal brillant de sa sacoche. Elle le plaça dans un support intégré en haut de son casque de marcheuse du temps, confectionné sur mesure pour elle. Un doux bourdonnement se fit entendre alors qu'elle harmonisait le cristal avec l'énergie temporelle environnante.
Elle murmura à Ophavia:
— Le cristal est en place. Je vais maintenant harmoniser le générateur de faille.
La Réprouvée, à côté d'elle, se préparait aussi. Ses yeux étaient fixés sur la zone où la faille apparaîtrait. Son rôle sera crucial : attraper Berthilda le plus vite possible avant que la faille ne se referme. Elle ne disposait que de quelques secondes.
Mayawela ajusta quelques cadrans sur son boîtier. Elle inséra une petite pierre ronde, sombre et luisante, dans un tiroir, puis appuya sur le bouton adjacent. Un filament jaune jailli du boitier, pour se relier avec son casque. Une aura transparente légèrement dorée enveloppa alors la Taurene, se propageant doucement autour d'elle, jusqu'à englober aussi Ophavia.
Une vibration se propagea dans la caverne, et une lumière iridescente commença à s'assembler en un point central devant elles.
— Tiens toi prête. Faille activée dans 3, 2.... 1!
Une déchirure lumineuse apparut dans l'air, tourbillonnant et crépitant d'énergie pure. Ophavia se tendit, prête à bondir. La lumière se stabilisa, et la boule d'énergie jaune forma une sorte de zébrure, s'étirant, s'étirant, jusqu'à déchirer la trame temporelle, formant une sorte de portail instable, mais presque passable.
Bientôt.
Ophavia était prête à bondir. Au-delà de la faille, les Chronotrotteuses commencèrent à apercevoir un autre lieu, qui apparaissait de plus en plus nettement. La Réprouvée ne le connaissait pas, mais Mayawela lui avait expliqué la topographie.
Il s'agissait d'une auberge, en Ombreterre, quelques années auparavant. Tel était l'endroit et le moment où elles devaient récupérer la Naine égarée, d'après Nostradamuz.
Celui-ci faisait au même moment les cent pas dans son repaire, sous les yeux inquiets de Dolwen qui ressentait son anxiété. Il ne leur disait pas tout, c'était sûr! Que pouvait-il bien cacher? Pourquoi ne pas avoir envoyé Mayawela et Ophavia récupérer ses amies égarées au moment de leur disparition?
Retour dans la caverne.
Mayawela arborait un sourire jusqu'aux oreilles. Elle ouvrit les yeux le plus grand possible. Le décor apparut plus nettement.
La Taverne d'Oribos, la cité de l'Éternité. Elle avait accompli sa part de la mission. La faille s'était créée au bon endroit, et elle en ressentait une pointe de fierté, même s'il ne s'agissait que d'insérer le cristal donné par le Dragon de Bronze dans son casque, avec la bille dans le boîtier, et de se tenir au bon endroit.
Encore une seconde, et ce sera à Ophavia de jouer. Elle regarda sa compère. Celle-ci avait les mains tendues en avant, prête à bondir pour agripper la Naine et la tirer vers elles. Conformément à la scène que Dur avait décrit.
Mayawela songea qu'il était bien étrange, de "rejouer" quelque chose que l'on avait jamais vécu... Dur avait soigneusement décrit ce qui s’était passé à Dolwen, qui l'avait rapporté ensuite à Nostradamuz. Il les avait fait répéter, comme de vraies professionnelles. Elles savaient même ce qu'elles devaient crier en surgissant de la faille. Des actrices!
Voilà qui la changeait de son labeur dans les champs de Micolline, pour faire pousser des légumes du soleil pour les festins des Ermiteux - même si elle avait automatisé bien des processus. A ce sujet, elle avait dû dire à cette guilde de gourmand(e)s qu'elle suspendait momentanément son activité jusqu'à nouvel ordre, ils devront se trouver d'autres fournisseurs!
Leur Garde-flemme, une certaine Drakaka, avait rouspété, comme quoi cela tombait mal car ils étaient en pleine confection d'un festin soi-disant "légendaire" - ah ils n'étaient pas modestes ceux-là! - mais tant pis. Chacun avait ses priorités, et celles de Mayawela étaient actuellement d'une toute autre nature que de faire pousser des carottes, des navets ou des pommes géantes. Ils n'avaient qu'à se trouver d'autres fournisseurs, ou découvrir par eux-mêmes la joie de faire prospérer un potager.
"Qui n'a jamais planté un chou, n'a jamais compris le sens de la vie!", songea-t-elle, tout en voyant soudain Ophavia se propulser à travers la faille, grâce à ses bottines-fusées améliorées récemment par les ingénieurs de Nostradamuz.
À Ophavia de jouer!
Les Chronotrotteuses étaient en place pour le sauvetage la Naine Berthilda.
Dans la pénombre d'une caverne retirée aux fins fonds de Thaldraszus, les Chronotrotteuses, Mayawela et Ophavia, étaient prêtes à exécuter leur mission.
Dolwen n'en faisait pas partie, à son plus grand dam; elle avait été sommée par Nostradamuz de rester à l'auberge de Tout-Temps. Elle et le Dragon de bronze y patientaient, tandis que le duo de choc des Chronotrotteuses réalisait sa délicate mission: récupérer Berthilda, la sœur de cœur de Dolwen.
Elles étaient parties à l'aube, et avaient suivi les instructions de Nostradamuz à la lettre. Les deux compères se trouvaient maintenant au point précis où la faille temporelle devait être ouverte.
Mayawela, concentrée, sortit un éclat de cristal brillant de sa sacoche. Elle le plaça dans un support intégré en haut de son casque de marcheuse du temps, confectionné sur mesure pour elle. Un doux bourdonnement se fit entendre alors qu'elle harmonisait le cristal avec l'énergie temporelle environnante.
Elle murmura à Ophavia:
— Le cristal est en place. Je vais maintenant harmoniser le générateur de faille.
La Réprouvée, à côté d'elle, se préparait aussi. Ses yeux étaient fixés sur la zone où la faille apparaîtrait. Son rôle sera crucial : attraper Berthilda le plus vite possible avant que la faille ne se referme. Elle ne disposait que de quelques secondes.
Mayawela ajusta quelques cadrans sur son boîtier. Elle inséra une petite pierre ronde, sombre et luisante, dans un tiroir, puis appuya sur le bouton adjacent. Un filament jaune jailli du boitier, pour se relier avec son casque. Une aura transparente légèrement dorée enveloppa alors la Taurene, se propageant doucement autour d'elle, jusqu'à englober aussi Ophavia.
Une vibration se propagea dans la caverne, et une lumière iridescente commença à s'assembler en un point central devant elles.
— Tiens toi prête. Faille activée dans 3, 2.... 1!
Une déchirure lumineuse apparut dans l'air, tourbillonnant et crépitant d'énergie pure. Ophavia se tendit, prête à bondir. La lumière se stabilisa, et la boule d'énergie jaune forma une sorte de zébrure, s'étirant, s'étirant, jusqu'à déchirer la trame temporelle, formant une sorte de portail instable, mais presque passable.
Bientôt.
Ophavia était prête à bondir. Au-delà de la faille, les Chronotrotteuses commencèrent à apercevoir un autre lieu, qui apparaissait de plus en plus nettement. La Réprouvée ne le connaissait pas, mais Mayawela lui avait expliqué la topographie.
Il s'agissait d'une auberge, en Ombreterre, quelques années auparavant. Tel était l'endroit et le moment où elles devaient récupérer la Naine égarée, d'après Nostradamuz.
Celui-ci faisait au même moment les cent pas dans son repaire, sous les yeux inquiets de Dolwen qui ressentait son anxiété. Il ne leur disait pas tout, c'était sûr! Que pouvait-il bien cacher? Pourquoi ne pas avoir envoyé Mayawela et Ophavia récupérer ses amies égarées au moment de leur disparition?
Retour dans la caverne.
Mayawela arborait un sourire jusqu'aux oreilles. Elle ouvrit les yeux le plus grand possible. Le décor apparut plus nettement.
La Taverne d'Oribos, la cité de l'Éternité. Elle avait accompli sa part de la mission. La faille s'était créée au bon endroit, et elle en ressentait une pointe de fierté, même s'il ne s'agissait que d'insérer le cristal donné par le Dragon de Bronze dans son casque, avec la bille dans le boîtier, et de se tenir au bon endroit.
Encore une seconde, et ce sera à Ophavia de jouer. Elle regarda sa compère. Celle-ci avait les mains tendues en avant, prête à bondir pour agripper la Naine et la tirer vers elles. Conformément à la scène que Dur avait décrit.
Mayawela songea qu'il était bien étrange, de "rejouer" quelque chose que l'on avait jamais vécu... Dur avait soigneusement décrit ce qui s’était passé à Dolwen, qui l'avait rapporté ensuite à Nostradamuz. Il les avait fait répéter, comme de vraies professionnelles. Elles savaient même ce qu'elles devaient crier en surgissant de la faille. Des actrices!
Voilà qui la changeait de son labeur dans les champs de Micolline, pour faire pousser des légumes du soleil pour les festins des Ermiteux - même si elle avait automatisé bien des processus. A ce sujet, elle avait dû dire à cette guilde de gourmand(e)s qu'elle suspendait momentanément son activité jusqu'à nouvel ordre, ils devront se trouver d'autres fournisseurs!
Leur Garde-flemme, une certaine Drakaka, avait rouspété, comme quoi cela tombait mal car ils étaient en pleine confection d'un festin soi-disant "légendaire" - ah ils n'étaient pas modestes ceux-là! - mais tant pis. Chacun avait ses priorités, et celles de Mayawela étaient actuellement d'une toute autre nature que de faire pousser des carottes, des navets ou des pommes géantes. Ils n'avaient qu'à se trouver d'autres fournisseurs, ou découvrir par eux-mêmes la joie de faire prospérer un potager.
"Qui n'a jamais planté un chou, n'a jamais compris le sens de la vie!", songea-t-elle, tout en voyant soudain Ophavia se propulser à travers la faille, grâce à ses bottines-fusées améliorées récemment par les ingénieurs de Nostradamuz.
À Ophavia de jouer!
Draka- Messages : 65
Date d'inscription : 13/08/2024
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Loisirs : Plein
Humeur : Fachée après Q'onzu
Re: [Les Chronotrotteuses] Chapitre 2 : Le sauvetage des Naines égarées
Iles aux Dragons, pendant les évènements d'anomalies temporelles, dans une caverne
Ophavia attendait, sur le qui-vive (bien que ça faisait longtemps qu’elle ne vivait plus). Elle restait silencieuse, ne voulant pas déconcentrer Mayawela. C’était leur première mission en duo, et la guerrière au tabard écarlate, qu’elle portait par dérision envers son ancien maître, et qu’elle avait remis car le nain qui avait déjà vécu la scène - comment s’appelait-il déjà… Durandill, c’est ça - avait mentionné ce détail vestimentaire, souhaitait que ça se passe bien.
Elle avait appris à apprécier ses comparses Chronotrotteuses, et souhaitait ardemment que Dolwen soit réunie avec sa sœur de cœur Berthilda, et leur amie commune Catogna.
Mayawela commença le compte à rebours. Ophavia essaya de rester de marbre devant l’ouverture du portail. Une autre époque, un autre lieu. La magie du temps était impressionnante. Les gadgets utilisés par la Taurène aussi. Cette dernière lui avait fourni des bottes spéciales pour cette mission, de sa fabrication, et améliorées par les ingénieurs temporels de Nostradamuz. Ophavia s’était entraînée à les utiliser : grâce aux propulseurs intégrés sous la semelle, elle pouvait bondir à une vitesse extraordinaire. C’était à la fois ingénieux, et redoutable. En plus de la vitesse, elle pouvait franchir des obstacles et des distances plus longues que ce que ses jambes atrophiées par la non-mort lui permettaient. Mayawela avait d’autres appareils, qu’Ophavia n’avait qu’aperçus, mais qui promettaient de se révéler utile pour les missions suivantes.
Ophavia ne s’était jamais intéressée à l'ingénierie, mais elle en découvrait les possibilités, et se demanda si ça serait compliqué d’apprendre. Elle chassa cette idée, pour l’instant.
“Rester concentrée !” pensa-t-elle.
L’image à travers le portail resta floue, puis devint plus nette. Elle les voyait clairement : Berthilda, la naine Sombrefer, et Durandill, le nain Marteau-Hardi, en pleine discussion à l’auberge, comme le décrirait plus tard ce même nain. C’était le moment.
Elle activa ses bottes, bondit, traversa le portail et lança son cri de guerre : “Les Chronotrotteuses à la rescousse !”
Ophavia attendait, sur le qui-vive (bien que ça faisait longtemps qu’elle ne vivait plus). Elle restait silencieuse, ne voulant pas déconcentrer Mayawela. C’était leur première mission en duo, et la guerrière au tabard écarlate, qu’elle portait par dérision envers son ancien maître, et qu’elle avait remis car le nain qui avait déjà vécu la scène - comment s’appelait-il déjà… Durandill, c’est ça - avait mentionné ce détail vestimentaire, souhaitait que ça se passe bien.
Elle avait appris à apprécier ses comparses Chronotrotteuses, et souhaitait ardemment que Dolwen soit réunie avec sa sœur de cœur Berthilda, et leur amie commune Catogna.
Mayawela commença le compte à rebours. Ophavia essaya de rester de marbre devant l’ouverture du portail. Une autre époque, un autre lieu. La magie du temps était impressionnante. Les gadgets utilisés par la Taurène aussi. Cette dernière lui avait fourni des bottes spéciales pour cette mission, de sa fabrication, et améliorées par les ingénieurs temporels de Nostradamuz. Ophavia s’était entraînée à les utiliser : grâce aux propulseurs intégrés sous la semelle, elle pouvait bondir à une vitesse extraordinaire. C’était à la fois ingénieux, et redoutable. En plus de la vitesse, elle pouvait franchir des obstacles et des distances plus longues que ce que ses jambes atrophiées par la non-mort lui permettaient. Mayawela avait d’autres appareils, qu’Ophavia n’avait qu’aperçus, mais qui promettaient de se révéler utile pour les missions suivantes.
Ophavia ne s’était jamais intéressée à l'ingénierie, mais elle en découvrait les possibilités, et se demanda si ça serait compliqué d’apprendre. Elle chassa cette idée, pour l’instant.
“Rester concentrée !” pensa-t-elle.
L’image à travers le portail resta floue, puis devint plus nette. Elle les voyait clairement : Berthilda, la naine Sombrefer, et Durandill, le nain Marteau-Hardi, en pleine discussion à l’auberge, comme le décrirait plus tard ce même nain. C’était le moment.
Elle activa ses bottes, bondit, traversa le portail et lança son cri de guerre : “Les Chronotrotteuses à la rescousse !”
Ophavia- Messages : 29
Date d'inscription : 14/08/2024
Loisirs : Chronotrotteuse
Re: [Les Chronotrotteuses] Chapitre 2 : Le sauvetage des Naines égarées
Ombreterre, il y a quelques années...
L'Ombreterre. Oribos, la "Cité d'Eternité". Le Temple du Grand Cycle Éternel. Berthilda n'en revenait toujours pas de ce qu'elle venait de vivre.
Était-elle dans la réalité? Dans le passé? Dans le futur? A première vue, elle était dans l'ancien monde: le sien. Le problème était que le contexte était ubuesque. Aussi, rien ne permettait d'affirmer qu'il s'agissait bien de son monde originel dans le futur. Il pouvait très bien s'agir d'un futur facétieux.
C'était n'importe quoi; Sylvanas aurait “déchiré le ciel”, les habitants d'Azeroth pouvaient se rendre comme bon leur semblait en "Ombreterre", le Royaume des âmes, et ces histoires de congrégations... Comment de simples mortels pouvaient-ils être capables de connaître la destinée de l'âme avec autant de précision? Un drôle de monde, vraiment. Improbable.
Elle écoutait donc à demi-mots le Nain qui s'agitait sur son siège, en face d'elle. Il disait qu'elle avait disparu, à Tanaris, avec leur amie commune Catogna. Et que Dolwen, sa sœur de cœur, la recherchait depuis nuit et jour. Et cela depuis des années. Cela semblait cohérent.
Si seulement cela pouvait être son vrai monde. Mais dans celui-ci, Dolwen lui adressait à peine la parole, et ce n'est certainement pas elle qu'elle recherchait le plus; mais Catogna, très certainement. Imaginer une Dolwen affectueuse envers elle était tout aussi incongru que le verre au contenu étrange qu'elle sirotait avec le nain Durandill, dans la "Cité d'Eternité". Quelle bonne blague cette ville!
Il était tout de même bien fait ce nain. Il avait les mêmes fesses d'enclume que celui qu'elle avait connu, lorsqu'ils avaient fait leurs armes ensemble en Pandarie. Il avait la même barbe courte. Il s'exprimait exactement de la même manière. Mais cela ne pouvait pas être le vrai Dur!
Celui-ci lui répéta plusieurs fois la question:
— Bon alors, c'est quoi cette histoire? Où étais-tu passée toutes ces années?
Alors que Dur continuait de parler dans le vide, elle le compara à Mécadur, qu'elle avait rencontré il y a plusieurs années de cela maintenant. Ils s'étaient battus jusqu'au bout. Jusqu'à la fin du Monde, détruit par le Geôlier. Celui-ci était aussi présent dans ce monde-ci, d'après les échos entendus en Ombreterre récemment!
L'illusion de la réalité pouvait donc durer des années? Elle n'était en "Ombreterre" que depuis quelques semaines. Combien de temps, avant que ce monde-ci subisse le même sort que le dernier? Est-ce que c'était réel?
Tout ça, c'était la faute de ces Dragons à Tanaris! Ils lui avaient jeté un sort, une malédiction; une malédiction temporelle. Cela lui avait fait connaître d’autres univers parallèles. Avant cela, ses problématiques étaient tout à fait banales. Depuis, elle vivait un rêve éveillé - ou plutôt un cauchemar! - avec des réponses à des questions qu'elle n'avait aucune intention de se poser.
Savoir qu'il existait plusieurs mondes, avec des paramètres relativement proches mais des événements très différents, avait bouleversé Berthilda, et toutes ses certitudes d'antan. Bien plus que de découvrir "l'Ombreterre" de ce monde-ci. L'Ombreterre, c'était un gag.
Elle craignit d'y passer autant de temps que dans le monde précédent, où elle avait été sauvagement propulsée après avoir surpris les Dragons de Tanaris, puis ces horribles "Chronotrotteuses". Et si c’était surtout de leur faute à elles, en réalité?
— Ohé, tu m'écoutes? Où étais-tu passée toutes ces années?
Elle les avait rencontré deux fois. Une fois à Tanaris, juste après que les dragons les aient stasées, Catogna et elle. Pour éviter ces deux intruses temporelles, elle avait dû faire une roulade, alors qu'une Réprouvée au tabard de la Croisade Écarlate tentait de l'enlacer. Elle avait atterri dans un portail qui se trouvait non loin, ce qui l’avait propulsée dans un autre monde parallèle. Et quel monde!
Alors que celui-ci allait imploser, et qu'elle se résignait à mourir avec son nouveau compagnon d'aventure, "Mécadur" - une longue histoire - un portail temporel avait à nouveau surgi. Encore ces Chronotrotteuses!
Cette fois-ci elle s'était faite attrapée par la Taurene qui accompagnait la Réprouvée. Sauf que voyant le Mécanain qui l'accompagnait, elle l'avait lâchée subitement. La Réprouvée avait touché le Nain; et tout comme Catogna, celui-ci avait brutalement disparu dans le vortex.
Berthilda s'était retrouvée dans le monde de ce Nain qui lui parlait depuis tout à l'heure, et qui ressemblait énormément au Dur qu'elle avait connu en Pandarie.
Elle avait atterri dans les Maleterres. Après avoir erré, une imposante bâtisse en pierres était apparue; elle était rapidement tombée sur Durandill en s'en approchant. Il avait besoin d'aide, et la remerciait chaleureusement d'avoir répondu à son appel. Quel appel?
Une histoire rocambolesque; ses amis et lui avaient été maudits, et il fallait aller en Ombreterre pour trouver un moyen de sauver leurs âmes. Il avait appelé tous ses amis à la rescousse, et elle était apparue, comme par magie. Sans rien y comprendre, et sans savoir dans quel monde elle se trouvait, elle avait suivi la petite troupe.
Dur et ses compagnons l'avaient emmenée en "Ombreterre". Il y avait eu toute une histoire pour sauver l'âme de son ami. Ils s'étaient même retrouvés en enfer - "l'Antre". (/Hrp: ceci a vraiment eu lieu, dans une autre guilde RP)
Il y avait beaucoup d'âmes innocentes dans l'Antre, car le "Geôlier" - le même qui avait réussi à détruire le monde de son "nouvel" ami Mécadur - était aussi présent de ce monde-ci. Par contre, dans celui-ci, les aventuriers de la Horde et de l'Alliance n’avaient pas encore été défaits. Azeroth n'avait pas encore explosé. Question de temps, probablement. Peut-être que cette fois-ci, elle assistera à la fin du monde pour de bon avec cet autre Dur?
Au moins, ce Dur là avait été sauvé temporairement de sa malédiction, grâce à l'aide de tous ses amis, dont elle faisait partie. Tant mieux, deux Durs perdus, un de sauvé! Même s’ils mourraient tous de la main du Geôlier prochainement.
Dur avait demandé après son sauvetage à la voir ensuite en privé, à l'auberge d'Oribos, pour comprendre "ce qui lui était arrivé".
Voyant que celle-ci ne répondait pas à sa question, le Nain répéta à nouveau.
— Où étais-tu?
Berthilda fronça les sourcils. Puis elle lança une boutade:
— Oh, ce que je craignais est donc réel. Depuis quand ais-je disparu?
Sachant que ce "je", ce n'était sûrement pas elle. Ce Dur là était bougrement réaliste toutefois, on aurait vraiment dit le Nain qu'elle avait connu à l'époque.
— Comment ça depuis quand? Ça fait au moins sept ans que Dolwen a débarqué au Nid pour me dire que tu avais disparu!
Berthilda pouffa intérieurement. Ce Dur là avait donc vécu au Nid lui aussi, le repère d'un clan des Wildhammers que son ami - le vrai Dur! - dirigeait fut un temps. Sauf que le Nain en face d'elle semblait être parti vivre dans cet horrible endroit des Maleterres, et qu'il avait été maudit ensuite depuis l'"Ombreterre".
Il lui annonçait que Dolwen la cherchait depuis sept ans; la Dolwen qu'elle avait connue n'aurait pas fait ça, c'est Catogna qu'elle aurait cherché à retrouver à tout prix! Un différent divisait en effet les deux "frangines"...
Berthilda hésita à lui dire la vérité, sur l'endroit où elle était "partie" tout ce temps. Après tout, pourquoi pas? Il pensera qu'elle est folle, mais quelle importance cela avait-il? Elle trouvait la situation tout aussi folle. Cela le fera peut-être rire? Le rire était sacré. Après tout ce que ce pauvre Dur là avait enduré, cela ne pouvait pas lui faire de mal!
Elle commença à lui expliquer les choses:
— Tu ne vas pas me croire! Alors que nous étions dans le désert avec Catogna, nous…
Oh non. Ils furent subitement interrompus par un nouveau vortex temporel! Dans l'auberge de cette ville abracanavrante!
Berthilda bondit sur ses pieds, prête à essayer d’échapper à nouveau aux deux créatures qui apparaissaient, sous les yeux éberlués de Dur.
"Les Chronotrotteuses à la rescousse!"
Hélas. La Réprouvée parvint enfin à toucher Berthilda! Celle-ci se figea instantanément sous les yeux écarquillés du Nain.
Berthilda disparut aussitôt, ainsi que le vortex.
Dur observa le contenu de son verre. Avait-il eu une hallucination? Il fallait absolument qu'il aille trouver Dolwen pour lui raconter cette expérience improbable.
La Naine était venue le trouver dans tous ses états, après la disparition de ses amies, il y a quelques années, et il savait qu'elle continuait ses recherches, sans relâche.
Il n'avait pourtant pas rêvé, Berthilda l'avait bien aidé à sauver son âme en Ombreterre il y a quelques jours à peine; elle avait aussi aidé une autre amie à lui juste après. Quelle étrange manière de disparaître; les Chronotrotteuses? Quelle était cette bizarrerie?
En Ombreterre, tout pouvait arriver... Était-ce l'âme de Berthilda qui était venu l'aider? Était-elle... décédée, et Catogna? Il ne savait rien de ce qui était arrivé à l’autre Naine, non plus. Berthilda n’avait pas eu le temps de répondre à ses questions.
Ah, Catogna. L'iconique Catogna, de la Confrérie du Thorium, qu'il visitait régulièrement il y a bien longtemps!
Le Nain, qui était à peine rétabli de sa malédiction, frémit. C'était n'importe quoi. Ses repères rationnels étaient sans dessus dessous. C'est ainsi qu'il rapporta fidèlement à Dolwen ce qu'il venait de vivre avec Berthilda, le temps d'une mission en Ombreterre, et que Dolwen rapporta ensuite cette histoire plusieurs années après à Nostradamuz, le Dragon de Bronze; le créateur des Chronotrotteuses.
L'Ombreterre. Oribos, la "Cité d'Eternité". Le Temple du Grand Cycle Éternel. Berthilda n'en revenait toujours pas de ce qu'elle venait de vivre.
Était-elle dans la réalité? Dans le passé? Dans le futur? A première vue, elle était dans l'ancien monde: le sien. Le problème était que le contexte était ubuesque. Aussi, rien ne permettait d'affirmer qu'il s'agissait bien de son monde originel dans le futur. Il pouvait très bien s'agir d'un futur facétieux.
C'était n'importe quoi; Sylvanas aurait “déchiré le ciel”, les habitants d'Azeroth pouvaient se rendre comme bon leur semblait en "Ombreterre", le Royaume des âmes, et ces histoires de congrégations... Comment de simples mortels pouvaient-ils être capables de connaître la destinée de l'âme avec autant de précision? Un drôle de monde, vraiment. Improbable.
Elle écoutait donc à demi-mots le Nain qui s'agitait sur son siège, en face d'elle. Il disait qu'elle avait disparu, à Tanaris, avec leur amie commune Catogna. Et que Dolwen, sa sœur de cœur, la recherchait depuis nuit et jour. Et cela depuis des années. Cela semblait cohérent.
Si seulement cela pouvait être son vrai monde. Mais dans celui-ci, Dolwen lui adressait à peine la parole, et ce n'est certainement pas elle qu'elle recherchait le plus; mais Catogna, très certainement. Imaginer une Dolwen affectueuse envers elle était tout aussi incongru que le verre au contenu étrange qu'elle sirotait avec le nain Durandill, dans la "Cité d'Eternité". Quelle bonne blague cette ville!
Il était tout de même bien fait ce nain. Il avait les mêmes fesses d'enclume que celui qu'elle avait connu, lorsqu'ils avaient fait leurs armes ensemble en Pandarie. Il avait la même barbe courte. Il s'exprimait exactement de la même manière. Mais cela ne pouvait pas être le vrai Dur!
Celui-ci lui répéta plusieurs fois la question:
— Bon alors, c'est quoi cette histoire? Où étais-tu passée toutes ces années?
Alors que Dur continuait de parler dans le vide, elle le compara à Mécadur, qu'elle avait rencontré il y a plusieurs années de cela maintenant. Ils s'étaient battus jusqu'au bout. Jusqu'à la fin du Monde, détruit par le Geôlier. Celui-ci était aussi présent dans ce monde-ci, d'après les échos entendus en Ombreterre récemment!
L'illusion de la réalité pouvait donc durer des années? Elle n'était en "Ombreterre" que depuis quelques semaines. Combien de temps, avant que ce monde-ci subisse le même sort que le dernier? Est-ce que c'était réel?
Tout ça, c'était la faute de ces Dragons à Tanaris! Ils lui avaient jeté un sort, une malédiction; une malédiction temporelle. Cela lui avait fait connaître d’autres univers parallèles. Avant cela, ses problématiques étaient tout à fait banales. Depuis, elle vivait un rêve éveillé - ou plutôt un cauchemar! - avec des réponses à des questions qu'elle n'avait aucune intention de se poser.
Savoir qu'il existait plusieurs mondes, avec des paramètres relativement proches mais des événements très différents, avait bouleversé Berthilda, et toutes ses certitudes d'antan. Bien plus que de découvrir "l'Ombreterre" de ce monde-ci. L'Ombreterre, c'était un gag.
Elle craignit d'y passer autant de temps que dans le monde précédent, où elle avait été sauvagement propulsée après avoir surpris les Dragons de Tanaris, puis ces horribles "Chronotrotteuses". Et si c’était surtout de leur faute à elles, en réalité?
— Ohé, tu m'écoutes? Où étais-tu passée toutes ces années?
Elle les avait rencontré deux fois. Une fois à Tanaris, juste après que les dragons les aient stasées, Catogna et elle. Pour éviter ces deux intruses temporelles, elle avait dû faire une roulade, alors qu'une Réprouvée au tabard de la Croisade Écarlate tentait de l'enlacer. Elle avait atterri dans un portail qui se trouvait non loin, ce qui l’avait propulsée dans un autre monde parallèle. Et quel monde!
Alors que celui-ci allait imploser, et qu'elle se résignait à mourir avec son nouveau compagnon d'aventure, "Mécadur" - une longue histoire - un portail temporel avait à nouveau surgi. Encore ces Chronotrotteuses!
Cette fois-ci elle s'était faite attrapée par la Taurene qui accompagnait la Réprouvée. Sauf que voyant le Mécanain qui l'accompagnait, elle l'avait lâchée subitement. La Réprouvée avait touché le Nain; et tout comme Catogna, celui-ci avait brutalement disparu dans le vortex.
Berthilda s'était retrouvée dans le monde de ce Nain qui lui parlait depuis tout à l'heure, et qui ressemblait énormément au Dur qu'elle avait connu en Pandarie.
Elle avait atterri dans les Maleterres. Après avoir erré, une imposante bâtisse en pierres était apparue; elle était rapidement tombée sur Durandill en s'en approchant. Il avait besoin d'aide, et la remerciait chaleureusement d'avoir répondu à son appel. Quel appel?
Une histoire rocambolesque; ses amis et lui avaient été maudits, et il fallait aller en Ombreterre pour trouver un moyen de sauver leurs âmes. Il avait appelé tous ses amis à la rescousse, et elle était apparue, comme par magie. Sans rien y comprendre, et sans savoir dans quel monde elle se trouvait, elle avait suivi la petite troupe.
Dur et ses compagnons l'avaient emmenée en "Ombreterre". Il y avait eu toute une histoire pour sauver l'âme de son ami. Ils s'étaient même retrouvés en enfer - "l'Antre". (/Hrp: ceci a vraiment eu lieu, dans une autre guilde RP)
Il y avait beaucoup d'âmes innocentes dans l'Antre, car le "Geôlier" - le même qui avait réussi à détruire le monde de son "nouvel" ami Mécadur - était aussi présent de ce monde-ci. Par contre, dans celui-ci, les aventuriers de la Horde et de l'Alliance n’avaient pas encore été défaits. Azeroth n'avait pas encore explosé. Question de temps, probablement. Peut-être que cette fois-ci, elle assistera à la fin du monde pour de bon avec cet autre Dur?
Au moins, ce Dur là avait été sauvé temporairement de sa malédiction, grâce à l'aide de tous ses amis, dont elle faisait partie. Tant mieux, deux Durs perdus, un de sauvé! Même s’ils mourraient tous de la main du Geôlier prochainement.
Dur avait demandé après son sauvetage à la voir ensuite en privé, à l'auberge d'Oribos, pour comprendre "ce qui lui était arrivé".
Voyant que celle-ci ne répondait pas à sa question, le Nain répéta à nouveau.
— Où étais-tu?
Berthilda fronça les sourcils. Puis elle lança une boutade:
— Oh, ce que je craignais est donc réel. Depuis quand ais-je disparu?
Sachant que ce "je", ce n'était sûrement pas elle. Ce Dur là était bougrement réaliste toutefois, on aurait vraiment dit le Nain qu'elle avait connu à l'époque.
— Comment ça depuis quand? Ça fait au moins sept ans que Dolwen a débarqué au Nid pour me dire que tu avais disparu!
Berthilda pouffa intérieurement. Ce Dur là avait donc vécu au Nid lui aussi, le repère d'un clan des Wildhammers que son ami - le vrai Dur! - dirigeait fut un temps. Sauf que le Nain en face d'elle semblait être parti vivre dans cet horrible endroit des Maleterres, et qu'il avait été maudit ensuite depuis l'"Ombreterre".
Il lui annonçait que Dolwen la cherchait depuis sept ans; la Dolwen qu'elle avait connue n'aurait pas fait ça, c'est Catogna qu'elle aurait cherché à retrouver à tout prix! Un différent divisait en effet les deux "frangines"...
Berthilda hésita à lui dire la vérité, sur l'endroit où elle était "partie" tout ce temps. Après tout, pourquoi pas? Il pensera qu'elle est folle, mais quelle importance cela avait-il? Elle trouvait la situation tout aussi folle. Cela le fera peut-être rire? Le rire était sacré. Après tout ce que ce pauvre Dur là avait enduré, cela ne pouvait pas lui faire de mal!
Elle commença à lui expliquer les choses:
— Tu ne vas pas me croire! Alors que nous étions dans le désert avec Catogna, nous…
Oh non. Ils furent subitement interrompus par un nouveau vortex temporel! Dans l'auberge de cette ville abracanavrante!
Berthilda bondit sur ses pieds, prête à essayer d’échapper à nouveau aux deux créatures qui apparaissaient, sous les yeux éberlués de Dur.
"Les Chronotrotteuses à la rescousse!"
Hélas. La Réprouvée parvint enfin à toucher Berthilda! Celle-ci se figea instantanément sous les yeux écarquillés du Nain.
Berthilda disparut aussitôt, ainsi que le vortex.
Dur observa le contenu de son verre. Avait-il eu une hallucination? Il fallait absolument qu'il aille trouver Dolwen pour lui raconter cette expérience improbable.
La Naine était venue le trouver dans tous ses états, après la disparition de ses amies, il y a quelques années, et il savait qu'elle continuait ses recherches, sans relâche.
Il n'avait pourtant pas rêvé, Berthilda l'avait bien aidé à sauver son âme en Ombreterre il y a quelques jours à peine; elle avait aussi aidé une autre amie à lui juste après. Quelle étrange manière de disparaître; les Chronotrotteuses? Quelle était cette bizarrerie?
En Ombreterre, tout pouvait arriver... Était-ce l'âme de Berthilda qui était venu l'aider? Était-elle... décédée, et Catogna? Il ne savait rien de ce qui était arrivé à l’autre Naine, non plus. Berthilda n’avait pas eu le temps de répondre à ses questions.
Ah, Catogna. L'iconique Catogna, de la Confrérie du Thorium, qu'il visitait régulièrement il y a bien longtemps!
Le Nain, qui était à peine rétabli de sa malédiction, frémit. C'était n'importe quoi. Ses repères rationnels étaient sans dessus dessous. C'est ainsi qu'il rapporta fidèlement à Dolwen ce qu'il venait de vivre avec Berthilda, le temps d'une mission en Ombreterre, et que Dolwen rapporta ensuite cette histoire plusieurs années après à Nostradamuz, le Dragon de Bronze; le créateur des Chronotrotteuses.
Berthilda Souffle-pierre- Messages : 6
Date d'inscription : 22/08/2024
Re: [Les Chronotrotteuses] Chapitre 2 : Le sauvetage des Naines égarées
Iles aux Dragons, dans une caverne de Thaldraszus
Mission réussie !
Les Chronotrotteuses avaient traversé le portail, eu un rapide aperçu de l'auberge d'Oribos, Ophavia avait attrapé la naine avec l’aide de Mayawela, lancé son cri de guerre, et retraversé dans l'autre sens.
Le portail se referma, laissant Ophavia, Mayawela et Berthilda dans la petite caverne de la Confluence Temporelle, à Thaldraszus. Toutes les trois étaient un peu étourdies par le voyage. Après tout, elles n'avaient pas seulement changé d'époque, et de lieu, mais aussi de dimension, pour se retrouver en Ombreterre et en revenir. Était-ce l'aller retour qui avait été plus difficile pour les Chronotrotteuses que le simple voyage effectué par la naine ? Ou l'entraînement de Berthilda en tant que moniale ? Ou le fait que c'était la troisième fois que ces deux-là lui tombaient dessus et la faisaient passer dans un portail ? Toujours était-il que Berthilda fut celle qui réagit le plus rapidement
Ophavia releva la tête, un peu étourdie, et son regard croisa celui de la naine. Elle y vit de la détermination, et de la colère. Ophavia ouvrit la bouche pour s’expliquer, et se présenter. Après tout, c’était la première fois qu’elle voyait cette naine. Ce qu’elle ignorait, c’était que l’inverse n’était pas vrai.
Berthilda évalua la situation en quelques secondes : cette fois-ci, ses ravisseuses l’avaient accompagnée, ce qui était une première. Pas question de se laisser faire. Elle effectua un tour sur elle-même, lançant son pied en avant en même temps.
Le balayement de jambe prit les Chronotrotteuses par surprise. La naine était agile et rapide, et tant Ophavia que Mayawela se retrouvèrent les quatre fers en l’air.
La guerrière mort-vivante eut le temps de relever la tête après sa chute pour voir Berthilda finir sa roulade en direction de la sortie de la grotte et disparaître.
“Bon sang ! Elle s’échappe !”
Mission réussie ? Tu parles ! Nostradamuz n’allait pas être content ! Et Dolwen… Ophavia frissonna. L’instinct d’Ophavia lui disait que c’était surtout Dolwen qu’il ne fallait pas décevoir sur ce coup là. Elle se précipita à la suite de la naine, activant les bottes de propulsions, qui fonctionnèrent un peu trop bien : Ophavia décolla et vola à travers la grotte à la suite de la naine. Elle percuta violemment le plafond, emportée par son élan, rebondit en poursuivant sa route selon un angle descendant cette fois, sortit de la grotte en un magnifique vol plané et heurta Berthilda de plein fouet.
“Wow, quel placage !” s'exclama Mayawela en arrivant à la suite, en marchant normalement.
Ophavia était un peu sonnée, et Berthilda encore plus. Les Chronotrotteuses en profitèrent pour emporter Berthilda, direction l’auberge où attendaient Nostradamuz et Dolwen.
Cette fois, la mission était réussie.
Mission réussie !
Les Chronotrotteuses avaient traversé le portail, eu un rapide aperçu de l'auberge d'Oribos, Ophavia avait attrapé la naine avec l’aide de Mayawela, lancé son cri de guerre, et retraversé dans l'autre sens.
Le portail se referma, laissant Ophavia, Mayawela et Berthilda dans la petite caverne de la Confluence Temporelle, à Thaldraszus. Toutes les trois étaient un peu étourdies par le voyage. Après tout, elles n'avaient pas seulement changé d'époque, et de lieu, mais aussi de dimension, pour se retrouver en Ombreterre et en revenir. Était-ce l'aller retour qui avait été plus difficile pour les Chronotrotteuses que le simple voyage effectué par la naine ? Ou l'entraînement de Berthilda en tant que moniale ? Ou le fait que c'était la troisième fois que ces deux-là lui tombaient dessus et la faisaient passer dans un portail ? Toujours était-il que Berthilda fut celle qui réagit le plus rapidement
Ophavia releva la tête, un peu étourdie, et son regard croisa celui de la naine. Elle y vit de la détermination, et de la colère. Ophavia ouvrit la bouche pour s’expliquer, et se présenter. Après tout, c’était la première fois qu’elle voyait cette naine. Ce qu’elle ignorait, c’était que l’inverse n’était pas vrai.
Berthilda évalua la situation en quelques secondes : cette fois-ci, ses ravisseuses l’avaient accompagnée, ce qui était une première. Pas question de se laisser faire. Elle effectua un tour sur elle-même, lançant son pied en avant en même temps.
Le balayement de jambe prit les Chronotrotteuses par surprise. La naine était agile et rapide, et tant Ophavia que Mayawela se retrouvèrent les quatre fers en l’air.
La guerrière mort-vivante eut le temps de relever la tête après sa chute pour voir Berthilda finir sa roulade en direction de la sortie de la grotte et disparaître.
“Bon sang ! Elle s’échappe !”
Mission réussie ? Tu parles ! Nostradamuz n’allait pas être content ! Et Dolwen… Ophavia frissonna. L’instinct d’Ophavia lui disait que c’était surtout Dolwen qu’il ne fallait pas décevoir sur ce coup là. Elle se précipita à la suite de la naine, activant les bottes de propulsions, qui fonctionnèrent un peu trop bien : Ophavia décolla et vola à travers la grotte à la suite de la naine. Elle percuta violemment le plafond, emportée par son élan, rebondit en poursuivant sa route selon un angle descendant cette fois, sortit de la grotte en un magnifique vol plané et heurta Berthilda de plein fouet.
“Wow, quel placage !” s'exclama Mayawela en arrivant à la suite, en marchant normalement.
Ophavia était un peu sonnée, et Berthilda encore plus. Les Chronotrotteuses en profitèrent pour emporter Berthilda, direction l’auberge où attendaient Nostradamuz et Dolwen.
Cette fois, la mission était réussie.
Ophavia- Messages : 29
Date d'inscription : 14/08/2024
Loisirs : Chronotrotteuse
Re: [Les Chronotrotteuses] Chapitre 2 : Le sauvetage des Naines égarées
Iles aux Dragons, dans le repaire de Nostradamuz à l'auberge de Tout-Temps
Le tableau était cocasse.
Berthilda avait été contrainte de suivre la Réprouvée et la Taurène jusqu’au repaire de leur chef, un certain Nostradamuz, après sa tentative de fuite ratée. À peine arrivées dans l’auberge où il siégeait d’ordinaire, ces drôles de Hordeuses lui avaient intimé l’ordre de s’asseoir, en attendant son arrivée.
Mayawela, la Taurène, avait beau lui expliquer qu’elles venaient "en paix" et ne lui voulaient aucun mal, cela restait tout de même une bien étrange façon de se comporter.
Et qui ferait confiance à une Réprouvée arborant le tabard de la Croisade Écarlate, cet ordre de fanatiques militaires et religieux ?
Berthilda avait grandi à Ombreforge, sous le joug de Ragnaros, mais sa passion pour l’histoire et le "monde extérieur" après la libération de son peuple lui avait permis de reconnaître ce symbole. Ce qu’elle ignorait, c’est que la Réprouvée portait ce tabard par cynisme et qu’il s’agissait bel et bien de l’ordre de son monde d’origine!
En tout cas, elles n’obtiendraient rien d’elle, quoi qu’elles aient en tête !
Dans quel monde avait-elle encore atterri ? C’était à devenir folle. Le monde qu’elle avait connu était loin, bien loin, pensa-t-elle à nouveau. Elle doutait de le retrouver un jour, et ce n’était, encore une fois, pas celui-ci.
La Croisade Écarlate... Il ne manquerait plus qu’ils dirigent ce monde dans lequel elle venait de surgir. Ou plutôt, dans lequel on l’avait forcée à plonger !
Berthilda demanda d’un ton acerbe :
— Alors, "mesdames". Pouvez-vous m’expliquer ce que vous me voulez et pourquoi, chaque fois que je vous rencontre, je me retrouve dans un univers sans dessus dessous ?
La Réprouvée haussa les épaules en regardant Mayawela, dont le sourire jovial contrastait avec la mine fermée de Berthilda.
— Comme je vous l’ai déjà dit, nous ne vous voulons aucun mal. Au contraire, "les Chronotrotteuses à la rescousse ! Elles sont là pour vous sauver ! Youpi !" Allez, Ophavia, avec moi !
Mayawela se lança alors dans une chorégraphie qu’elle avait mise au point récemment.
Un moulinet de bras vers la gauche pour symboliser les voyages dans le passé. Un moulinet de bras à droite, pour les voyages vers le futur. Une toupie gracieuse sur une jambe, bras écartés, dans le sens des aiguilles d’une montre pour une allégorie du temps qui passe. Signe de la victoire, parce que les Chronotrotteuses réussissent toujours leurs missions.
Ophavia la regarda, consternée, une main sur le visage. Berthilda bouillonnait sur sa chaise. Et pour une Sombrefer, ce n’est jamais de bon augure.
— Vous vous fichez de moi ? Ça suffit, j’en ai ras les moustachettes. Laissez-moi tranquille et repartez d’où vous venez ! Mais avant ça, ramenez-moi dans MON monde !
Mayawela cessa de sourire en voyant le désarroi de la Naine qui fulminait.
— Ah, c’est comme ça que vous le prenez. Eh bien, j’ai une bonne nouvelle pour vous : vous êtes dans votre monde. Et j’ai une autre bonne nouvelle, mais vous la verrez plus tard!
Mayawela songeait bien entendu aux retrouvailles avec Dolwen. La Naine prêtresse allait être si contente de retrouver Berthilda! Avec qui elle avait grandi, telle une sœur! Après tant d’années passées à la rechercher! Même si on ignorait encore où était Catogna.
Berthilda fronça les sourcils et désigna le tabard d’Ophavia.
— Bien sûr. Ceci est donc mon monde. Est-ce qu’Arthas y règne encore en maître ? À moins que Ragnaros ne soit le serveur de cette auberge, je ne vois aucune raison de rester dans ce monde-ci. Laissez-moi retrouver MON monde. Le vrai.
— Mais je vous assure que c’est votre vrai monde ! Et c’était aussi le vôtre, quand vous étiez avec votre ami Durandill, et que nous vous avons sauvée à l’auberge d’Oribos tout à l’heure.
— Vous osez appeler ça un sauvetage, et désigner l’endroit où je me trouvais – Oribos, donc – comme mon monde ? Un monde où les mortels se promènent avec les immortels en Ombreterre, et où l’âme peut se répartir dans quatre congrégations... C’est n’importe quoi. Ce monde-là était une blague du début à la fin, encore plus que celui d’avant où vous m’avez obligée à vivre pendant des années.
— Comment ça, on vous a obligé à vivre des années dans un autre monde ?
— C’est la troisième fois que je vous vois. La première fois, vous avez surgi à Tanaris, alors que Catogna et moi venions d’être attaquées par des dragons louches. Je crois qu’ils nous ont mises en stase, mais grâce à ma vélocité, j’allais échapper à leur portail temporel et sauver mon amie en nous poussant hors de là. Vous avez surgi d’on ne sait où, et d'autres portails temporels sont apparus. Pour vous éviter, j’ai dû rouler dans l'un d'entre eux. Résultat, j’ai atterri dans un monde... que je n’oublierai jamais. Et j’y suis restée des années!
Mayawela et Ophavia écoutaient attentivement, les bras croisés. Elles auraient peut-être dû attendre le retour de Nostradamuz pour qu’il profite aussi des explications de la Naine, mais elles n’osaient pas faire taire Berthilda après l’avoir forcée à les suivre ici.
Elles ne comprenaient toutefois rien à ce que la Sombrefer disait. Elles n’étaient jamais allées à Tanaris pour la sauver. Nostradamuz avait préféré les envoyer au moment où Dur, le nain témoin, avait dit avoir rencontré Berthilda bien après sa disparition.
— Ah. Vous voulez dire qu’on serait venues vous sauver, Catogna et vous, à Tanaris, mais que ça n’a pas fonctionné, et que vous avez ensuite "plongé" dans un autre monde ? Nous, comme vous nous voyez là?
— Je n’avais pas besoin de vous pour me dépêtrer du sort temporel lancé par ces vauriens de dragons de l'Infini. L’un d’eux avait lancé un vortex temporel, un autre avait tenté de nous mettre en stase dedans ; mais moi, j’ai évité son sort. Je pouvais encore bouger, même si j’ignore à quelle vitesse, étant donné que nous étions dans un portail temporel. Je comptais nous en extraire, Catogna et moi, et nous pousser en dehors. En surgissant devant moi, vous m’avez empêché de la sauver et de nous sortir de là. Pire que ça, vous avez multiplié les portails et je ne suis pas sortie dans le bon.
Les yeux ronds, les Chronotrotteuses restèrent bouche bée. Comment ça, c’était la troisième fois qu’elle les voyait ? Et elles auraient raté leur première mission de sauvetage ? Les Chronotrotteuses auraient-elles patiné dans le couscous, au lieu de venir à la rescousse ?
Mayawela s’offusqua immédiatement.
— Impossible. Les Chronotrotteuses ne ratent jamais une mission, nous sommes prêtes, archi prêtes et super entraînées, mes co-équipières et moi. Nostradamuz a choisi l'élite! Et vos propos remettent en cause le pouvoir d'An'she, la grande Déesse du Soleil. Elle veille sur les Chronotrotteuses et ne permettrait pas que nous échouions. Enfin pas moi en tout cas. DONC cela ne pouvait pas être nous.
Rien n’avait de sens dans les propos de la Naine, si ce n’est qu’elle avait bien eu un problème à Tanaris, ainsi que Catogna, conformément aux dires de Dolwen. Celle-ci ferait mieux de venir d’ailleurs tout de suite, car la Naine était à présent furieuse.
Berthilda venait de lever de sa chaise, les yeux brûlants de rage. Elle frappa ses poings l’un contre l’autre.
— Vous avez huit secondes pour me ramener dans mon monde. Au moment où j’allais sauver Catogna de ces dragons de l’Infini, précisément. L’esprit de Xu'En m’aurait aidée à les mettre en déroute une fois leur sorcellerie temporelle déjouée. Sans votre apparition, je n’aurai pas perdu la trace de mon amie, et j’aurai repris le cours d’une vie NORMALE! Avec les problématiques de MON MONDE!
Berthilda avança d’un pas. Les Chronotrotteuses reculèrent de deux. Berthilda semblait déterminée, le feu sortait littéralement de ses yeux.
Mayawela pesta intérieurement après Nostradamuz, qui n’avait pas jugé nécessaire de développer les consignes et le protocole à adopter une fois les cibles récupérées, surtout quand celles-ci se montraient aussi récalcitrantes que la Sombrefer qu’elles avaient en face d’elles.
“Avec l'esprit de mon tigre, on va vous mettre une bonne raclée si vous continuez à m’envoyer n’importe où! 8… 7… 6... 5...”
La Taurène tourna des yeux paniqués vers Ophavia, comme pour lui demander silencieusement son aide pour gérer la situation avant que les choses ne dégénèrent.
L’esprit du tigre de Berthilda ne lui faisait pas peur - An’she était avec la Paladine - mais il ne s’agissait pas de blesser qui que ce soit avant le retour du Dragon de Bronze et de Dolwen.
D’ailleurs, ils auraient dû être là pour accueillir Berthilda. Les Chronotrotteuses n’avaient même pas pensé à lui offrir un verre en entrant dans l’auberge.
Le tableau était cocasse.
Berthilda avait été contrainte de suivre la Réprouvée et la Taurène jusqu’au repaire de leur chef, un certain Nostradamuz, après sa tentative de fuite ratée. À peine arrivées dans l’auberge où il siégeait d’ordinaire, ces drôles de Hordeuses lui avaient intimé l’ordre de s’asseoir, en attendant son arrivée.
Mayawela, la Taurène, avait beau lui expliquer qu’elles venaient "en paix" et ne lui voulaient aucun mal, cela restait tout de même une bien étrange façon de se comporter.
Et qui ferait confiance à une Réprouvée arborant le tabard de la Croisade Écarlate, cet ordre de fanatiques militaires et religieux ?
Berthilda avait grandi à Ombreforge, sous le joug de Ragnaros, mais sa passion pour l’histoire et le "monde extérieur" après la libération de son peuple lui avait permis de reconnaître ce symbole. Ce qu’elle ignorait, c’est que la Réprouvée portait ce tabard par cynisme et qu’il s’agissait bel et bien de l’ordre de son monde d’origine!
En tout cas, elles n’obtiendraient rien d’elle, quoi qu’elles aient en tête !
Dans quel monde avait-elle encore atterri ? C’était à devenir folle. Le monde qu’elle avait connu était loin, bien loin, pensa-t-elle à nouveau. Elle doutait de le retrouver un jour, et ce n’était, encore une fois, pas celui-ci.
La Croisade Écarlate... Il ne manquerait plus qu’ils dirigent ce monde dans lequel elle venait de surgir. Ou plutôt, dans lequel on l’avait forcée à plonger !
Berthilda demanda d’un ton acerbe :
— Alors, "mesdames". Pouvez-vous m’expliquer ce que vous me voulez et pourquoi, chaque fois que je vous rencontre, je me retrouve dans un univers sans dessus dessous ?
La Réprouvée haussa les épaules en regardant Mayawela, dont le sourire jovial contrastait avec la mine fermée de Berthilda.
— Comme je vous l’ai déjà dit, nous ne vous voulons aucun mal. Au contraire, "les Chronotrotteuses à la rescousse ! Elles sont là pour vous sauver ! Youpi !" Allez, Ophavia, avec moi !
Mayawela se lança alors dans une chorégraphie qu’elle avait mise au point récemment.
Un moulinet de bras vers la gauche pour symboliser les voyages dans le passé. Un moulinet de bras à droite, pour les voyages vers le futur. Une toupie gracieuse sur une jambe, bras écartés, dans le sens des aiguilles d’une montre pour une allégorie du temps qui passe. Signe de la victoire, parce que les Chronotrotteuses réussissent toujours leurs missions.
Ophavia la regarda, consternée, une main sur le visage. Berthilda bouillonnait sur sa chaise. Et pour une Sombrefer, ce n’est jamais de bon augure.
— Vous vous fichez de moi ? Ça suffit, j’en ai ras les moustachettes. Laissez-moi tranquille et repartez d’où vous venez ! Mais avant ça, ramenez-moi dans MON monde !
Mayawela cessa de sourire en voyant le désarroi de la Naine qui fulminait.
— Ah, c’est comme ça que vous le prenez. Eh bien, j’ai une bonne nouvelle pour vous : vous êtes dans votre monde. Et j’ai une autre bonne nouvelle, mais vous la verrez plus tard!
Mayawela songeait bien entendu aux retrouvailles avec Dolwen. La Naine prêtresse allait être si contente de retrouver Berthilda! Avec qui elle avait grandi, telle une sœur! Après tant d’années passées à la rechercher! Même si on ignorait encore où était Catogna.
Berthilda fronça les sourcils et désigna le tabard d’Ophavia.
— Bien sûr. Ceci est donc mon monde. Est-ce qu’Arthas y règne encore en maître ? À moins que Ragnaros ne soit le serveur de cette auberge, je ne vois aucune raison de rester dans ce monde-ci. Laissez-moi retrouver MON monde. Le vrai.
— Mais je vous assure que c’est votre vrai monde ! Et c’était aussi le vôtre, quand vous étiez avec votre ami Durandill, et que nous vous avons sauvée à l’auberge d’Oribos tout à l’heure.
— Vous osez appeler ça un sauvetage, et désigner l’endroit où je me trouvais – Oribos, donc – comme mon monde ? Un monde où les mortels se promènent avec les immortels en Ombreterre, et où l’âme peut se répartir dans quatre congrégations... C’est n’importe quoi. Ce monde-là était une blague du début à la fin, encore plus que celui d’avant où vous m’avez obligée à vivre pendant des années.
— Comment ça, on vous a obligé à vivre des années dans un autre monde ?
— C’est la troisième fois que je vous vois. La première fois, vous avez surgi à Tanaris, alors que Catogna et moi venions d’être attaquées par des dragons louches. Je crois qu’ils nous ont mises en stase, mais grâce à ma vélocité, j’allais échapper à leur portail temporel et sauver mon amie en nous poussant hors de là. Vous avez surgi d’on ne sait où, et d'autres portails temporels sont apparus. Pour vous éviter, j’ai dû rouler dans l'un d'entre eux. Résultat, j’ai atterri dans un monde... que je n’oublierai jamais. Et j’y suis restée des années!
Mayawela et Ophavia écoutaient attentivement, les bras croisés. Elles auraient peut-être dû attendre le retour de Nostradamuz pour qu’il profite aussi des explications de la Naine, mais elles n’osaient pas faire taire Berthilda après l’avoir forcée à les suivre ici.
Elles ne comprenaient toutefois rien à ce que la Sombrefer disait. Elles n’étaient jamais allées à Tanaris pour la sauver. Nostradamuz avait préféré les envoyer au moment où Dur, le nain témoin, avait dit avoir rencontré Berthilda bien après sa disparition.
— Ah. Vous voulez dire qu’on serait venues vous sauver, Catogna et vous, à Tanaris, mais que ça n’a pas fonctionné, et que vous avez ensuite "plongé" dans un autre monde ? Nous, comme vous nous voyez là?
— Je n’avais pas besoin de vous pour me dépêtrer du sort temporel lancé par ces vauriens de dragons de l'Infini. L’un d’eux avait lancé un vortex temporel, un autre avait tenté de nous mettre en stase dedans ; mais moi, j’ai évité son sort. Je pouvais encore bouger, même si j’ignore à quelle vitesse, étant donné que nous étions dans un portail temporel. Je comptais nous en extraire, Catogna et moi, et nous pousser en dehors. En surgissant devant moi, vous m’avez empêché de la sauver et de nous sortir de là. Pire que ça, vous avez multiplié les portails et je ne suis pas sortie dans le bon.
Les yeux ronds, les Chronotrotteuses restèrent bouche bée. Comment ça, c’était la troisième fois qu’elle les voyait ? Et elles auraient raté leur première mission de sauvetage ? Les Chronotrotteuses auraient-elles patiné dans le couscous, au lieu de venir à la rescousse ?
Mayawela s’offusqua immédiatement.
— Impossible. Les Chronotrotteuses ne ratent jamais une mission, nous sommes prêtes, archi prêtes et super entraînées, mes co-équipières et moi. Nostradamuz a choisi l'élite! Et vos propos remettent en cause le pouvoir d'An'she, la grande Déesse du Soleil. Elle veille sur les Chronotrotteuses et ne permettrait pas que nous échouions. Enfin pas moi en tout cas. DONC cela ne pouvait pas être nous.
Rien n’avait de sens dans les propos de la Naine, si ce n’est qu’elle avait bien eu un problème à Tanaris, ainsi que Catogna, conformément aux dires de Dolwen. Celle-ci ferait mieux de venir d’ailleurs tout de suite, car la Naine était à présent furieuse.
Berthilda venait de lever de sa chaise, les yeux brûlants de rage. Elle frappa ses poings l’un contre l’autre.
— Vous avez huit secondes pour me ramener dans mon monde. Au moment où j’allais sauver Catogna de ces dragons de l’Infini, précisément. L’esprit de Xu'En m’aurait aidée à les mettre en déroute une fois leur sorcellerie temporelle déjouée. Sans votre apparition, je n’aurai pas perdu la trace de mon amie, et j’aurai repris le cours d’une vie NORMALE! Avec les problématiques de MON MONDE!
Berthilda avança d’un pas. Les Chronotrotteuses reculèrent de deux. Berthilda semblait déterminée, le feu sortait littéralement de ses yeux.
Mayawela pesta intérieurement après Nostradamuz, qui n’avait pas jugé nécessaire de développer les consignes et le protocole à adopter une fois les cibles récupérées, surtout quand celles-ci se montraient aussi récalcitrantes que la Sombrefer qu’elles avaient en face d’elles.
“Avec l'esprit de mon tigre, on va vous mettre une bonne raclée si vous continuez à m’envoyer n’importe où! 8… 7… 6... 5...”
La Taurène tourna des yeux paniqués vers Ophavia, comme pour lui demander silencieusement son aide pour gérer la situation avant que les choses ne dégénèrent.
L’esprit du tigre de Berthilda ne lui faisait pas peur - An’she était avec la Paladine - mais il ne s’agissait pas de blesser qui que ce soit avant le retour du Dragon de Bronze et de Dolwen.
D’ailleurs, ils auraient dû être là pour accueillir Berthilda. Les Chronotrotteuses n’avaient même pas pensé à lui offrir un verre en entrant dans l’auberge.
Dernière édition par Berthilda Souffle-pierre le Lun 26 Aoû 2024 - 16:45, édité 1 fois
Berthilda Souffle-pierre- Messages : 6
Date d'inscription : 22/08/2024
Re: [Les Chronotrotteuses] Chapitre 2 : Le sauvetage des Naines égarées
Iles aux Dragons, pendant les évènements d'anomalies temporelles, dans le repaire de Nostradamuz, à l'auberge de Tout-Temps
Ophavia avait décidé de laisser Mayawela discuter. Avec son apparence cadavérique, la guerrière pensait que la Taurène serait plus avenante. Elle oubliait que pour Berthilda, elles faisaient toutes les deux parties de la Horde, et qu’à l’époque de sa disparition, ce n’était pas toujours le grand amour avec les membres de l’Alliance.
Au final, ça ne se passait pas comme prévu : Berthilda n’était pas reconnaissante d’avoir été sauvée, bien au contraire, elle considérait les Chronotrotteuses comme la source de ses malheurs.
De plus, elle semblait convaincue de les avoir déjà rencontrées à plusieurs reprises. Ophavia se considérait assez douée pour déceler les mensonges. A l’époque de son apprentissage de paladin, on lui avait donné le surnom de “diseuse de vérité”. Ses années au service d’Arthas avaient un peu émoussé son talent, car il y avait peu de vivants sur lesquels exercer, mais elle était confiante dans le fait que Berthilda croyait fermement en ce qu’elle disait.
Tout à sa colère, la naine Sombrefer donnait des informations précieuses sur ce qui s’était passé à Tanaris, et ensuite. Ophavia laissait opérer le charme de Mayawela et son talent naturel pour faire parler Berthilda. En la mettant hors d’elle, certes, mais c’était tout de même efficace. Hélas, ça ne pouvait durer. La naine posa son ultimatum.
Ophavia réfléchissait à toute vitesse. Berthilda avait déjà vu les Chronotrotteuses, mais l’inverse était faux. Était-ce possible ? De plus, elle était convaincue de ne pas être dans son monde, et que celui d’Oribos n’était pas le bon non plus. Avaient-t-elles ramenées une Berthilda d’une autre ligne temporelle ? Tout cela était bien compliqué.
“... 4 …”
La bombe Berthilda était sur le point d’exploser. Pour la désamorcer, il fallait rentrer dans son jeu.
Ophavia leva les mains en signe d'apaisement : “D’accord !”
Elle attendit quelques instants le “ 3 “ qui ne vint pas. Le regard de feu de Berthilda était braqué sur elle et contrastait avec les orbites vides d’Ophavia.
“Mais j’ai besoin d’informations, pour être sûre de localiser votre monde. Comme vous l’avez dit, il en existe peut-être un ou “Arthas” - Ophavia cracha le nom avec un dégoût visible - règne en maître. Heureusement, ce n’est pas celui-ci, où il a été vaincu. Mais celà veut dire qu’il existe de nombreux mondes. Comment reconnaîtrez-vous le vôtre ? “
Ophavia baissa les mains lentement.
“Si vous vous basez sur ce tabard de la Croisade Écarlate pour affirmer que ce monde n’est pas le votre, c’est un peu faible. Sachez que j’ai été forcée par Arthas d’accomplir ses basses besognes, et que je ne portais ce tabard qu’en signe de défiance envers lui, car les écarlates, tout fanatiques religieux qu’ils étaient, abhorraient les morts-vivants. Ce n’est pas un symbole de ce monde, juste ma volonté propre.”
Ophavia hésita brièvement sur la suite. Fallait-il parler de Tanaris ? Cela semblait être un passage douloureux de la naine, et risquait de lui faire recommencer son compte à rebours.
“Je vais vous parler de ce monde… Il a été envahi par la Horde, il y a bien des années. Hurlevent a été détruite, et la Horde a poussé vers le nord, avant d’être stoppée par l’Alliance de Lordaeron. Une grande bataille a eu lieu au pied du mont Rochenoire, votre patrie, qui a vu la défaite de la Horde et sa fuite dans son monde d’origine. Hurlevent a été reconstruite. Les orcs survivants placés dans des camps. Vous avez parlé d’Arthas, il a été prince de Lordaeron, paladin de la Main d’Argent, chevalier de la mort et enfin le Roi-Liche, avant d’être vaincu, bien des années après l'invasion de la Légion Ardente qu’il avait provoquée. Puis vint le Cataclysme, Aile-de-Mort ravageant le monde en surgissant du Tréfond.”
Ophavia avait décidé de donner un cours d’histoire accéléré à Berthilda. Tant qu’elle parlait, la naine écoutait, et le compte à rebours de descendait pas. Le fait qu’elle ait eut elle-même droit à ce cours d’histoire pour rattraper le temps perdu dans sa boucle temporelle l’y aidait.
“Puis vint la découverte de la Pandarie, surgie des brumes. La Horde et l’Alliance s'y affrontèrent, libérant les Sha. Le chef de guerre de la Horde provoqua de telles exactions que ses alliés se liguèrent contre lui, et avec l’aide de l’Alliance, il fut fait prisonnier après le siège d’Orgrimmar.”
Il ne fallait pas qu’elle aille trop loin dans le temps. Berthilda et Catogna avaient disparu à Tanaris quelque temps plus tard. Raconter ce qu’elle avait manqué ne convaincrait pas Berthilda.
“Questionnez-moi sur mon monde, ainsi vous saurez si c’est le vôtre.”
Ophavia prenait le risque de relancer le compte à rebours, mais elle n’avait pas le choix. Mais que faisaient Nostradamuz et Dolwen ?
Ophavia avait décidé de laisser Mayawela discuter. Avec son apparence cadavérique, la guerrière pensait que la Taurène serait plus avenante. Elle oubliait que pour Berthilda, elles faisaient toutes les deux parties de la Horde, et qu’à l’époque de sa disparition, ce n’était pas toujours le grand amour avec les membres de l’Alliance.
Au final, ça ne se passait pas comme prévu : Berthilda n’était pas reconnaissante d’avoir été sauvée, bien au contraire, elle considérait les Chronotrotteuses comme la source de ses malheurs.
De plus, elle semblait convaincue de les avoir déjà rencontrées à plusieurs reprises. Ophavia se considérait assez douée pour déceler les mensonges. A l’époque de son apprentissage de paladin, on lui avait donné le surnom de “diseuse de vérité”. Ses années au service d’Arthas avaient un peu émoussé son talent, car il y avait peu de vivants sur lesquels exercer, mais elle était confiante dans le fait que Berthilda croyait fermement en ce qu’elle disait.
Tout à sa colère, la naine Sombrefer donnait des informations précieuses sur ce qui s’était passé à Tanaris, et ensuite. Ophavia laissait opérer le charme de Mayawela et son talent naturel pour faire parler Berthilda. En la mettant hors d’elle, certes, mais c’était tout de même efficace. Hélas, ça ne pouvait durer. La naine posa son ultimatum.
Ophavia réfléchissait à toute vitesse. Berthilda avait déjà vu les Chronotrotteuses, mais l’inverse était faux. Était-ce possible ? De plus, elle était convaincue de ne pas être dans son monde, et que celui d’Oribos n’était pas le bon non plus. Avaient-t-elles ramenées une Berthilda d’une autre ligne temporelle ? Tout cela était bien compliqué.
“... 4 …”
La bombe Berthilda était sur le point d’exploser. Pour la désamorcer, il fallait rentrer dans son jeu.
Ophavia leva les mains en signe d'apaisement : “D’accord !”
Elle attendit quelques instants le “ 3 “ qui ne vint pas. Le regard de feu de Berthilda était braqué sur elle et contrastait avec les orbites vides d’Ophavia.
“Mais j’ai besoin d’informations, pour être sûre de localiser votre monde. Comme vous l’avez dit, il en existe peut-être un ou “Arthas” - Ophavia cracha le nom avec un dégoût visible - règne en maître. Heureusement, ce n’est pas celui-ci, où il a été vaincu. Mais celà veut dire qu’il existe de nombreux mondes. Comment reconnaîtrez-vous le vôtre ? “
Ophavia baissa les mains lentement.
“Si vous vous basez sur ce tabard de la Croisade Écarlate pour affirmer que ce monde n’est pas le votre, c’est un peu faible. Sachez que j’ai été forcée par Arthas d’accomplir ses basses besognes, et que je ne portais ce tabard qu’en signe de défiance envers lui, car les écarlates, tout fanatiques religieux qu’ils étaient, abhorraient les morts-vivants. Ce n’est pas un symbole de ce monde, juste ma volonté propre.”
Ophavia hésita brièvement sur la suite. Fallait-il parler de Tanaris ? Cela semblait être un passage douloureux de la naine, et risquait de lui faire recommencer son compte à rebours.
“Je vais vous parler de ce monde… Il a été envahi par la Horde, il y a bien des années. Hurlevent a été détruite, et la Horde a poussé vers le nord, avant d’être stoppée par l’Alliance de Lordaeron. Une grande bataille a eu lieu au pied du mont Rochenoire, votre patrie, qui a vu la défaite de la Horde et sa fuite dans son monde d’origine. Hurlevent a été reconstruite. Les orcs survivants placés dans des camps. Vous avez parlé d’Arthas, il a été prince de Lordaeron, paladin de la Main d’Argent, chevalier de la mort et enfin le Roi-Liche, avant d’être vaincu, bien des années après l'invasion de la Légion Ardente qu’il avait provoquée. Puis vint le Cataclysme, Aile-de-Mort ravageant le monde en surgissant du Tréfond.”
Ophavia avait décidé de donner un cours d’histoire accéléré à Berthilda. Tant qu’elle parlait, la naine écoutait, et le compte à rebours de descendait pas. Le fait qu’elle ait eut elle-même droit à ce cours d’histoire pour rattraper le temps perdu dans sa boucle temporelle l’y aidait.
“Puis vint la découverte de la Pandarie, surgie des brumes. La Horde et l’Alliance s'y affrontèrent, libérant les Sha. Le chef de guerre de la Horde provoqua de telles exactions que ses alliés se liguèrent contre lui, et avec l’aide de l’Alliance, il fut fait prisonnier après le siège d’Orgrimmar.”
Il ne fallait pas qu’elle aille trop loin dans le temps. Berthilda et Catogna avaient disparu à Tanaris quelque temps plus tard. Raconter ce qu’elle avait manqué ne convaincrait pas Berthilda.
“Questionnez-moi sur mon monde, ainsi vous saurez si c’est le vôtre.”
Ophavia prenait le risque de relancer le compte à rebours, mais elle n’avait pas le choix. Mais que faisaient Nostradamuz et Dolwen ?
Ophavia- Messages : 29
Date d'inscription : 14/08/2024
Loisirs : Chronotrotteuse
Re: [Les Chronotrotteuses] Chapitre 2 : Le sauvetage des Naines égarées
Ophavia semblait avoir réussi à désamorcer la rage de la Sombrefer, grâce à son calme et à ses cours d'histoire. Cela n'était pas un mince exploit, car la Naine Moine était au bout du rouleau allume-feu, prête à exploser et à bondir sur les Chronotrotteuses avec l'esprit du tigre Xu'en.
Berthilda finit par baisser sa garde, tout en restant méfiante. Elle avait en effet l'impression que ces étranges dames Hordeuses la faisaient passer d'un monde à l'autre au gré de leurs fantaisies; et ce n'était pas qu'une impression, puisqu'à chaque fois qu'elle les avait croisées, elle s'était retrouvée téléportée dans des endroits incongrus!
Si le premier vortex temporel qui l'avait emportée avait été créé par les Dragons de l'infini, il y a bien longtemps de cela à Tanaris, pour punir son amie Naine Catogna et elle-même de les avoir surpris, les portails suivants avaient été ouverts par cette Réprouvée et cette Taurène. Peut-être étaient-elles à leur solde? Mais alors, pourquoi criaient-elles "Les Chronotrotteuses à la rescousse"?
Pourquoi? La question lui brûlait les lèvres. Que lui voulaient-elles? À cause d'elles, elle n'avait pas pu sauver Catogna et la pousser hors de la stase temporelle. Elle n'avait pas non plus réussi à sauver Mécadur, lorsqu'elles avaient essayé de la kidnapper à nouveau. En songeant à ses amis perdus, elle serra les poings. Mais voilà que cette fois-ci, ces Hordeuses étaient parvenues à l'attirer dans leur monde. Au bout de trois tentatives.
Les yeux mi-clos, Berthilda les fusillait du regard.
À mesure qu'Ophavia déroulait l'histoire de son monde, elle commença tout de même à s'apaiser. Peu à peu, elle retrouva même un semblant d'espoir, car ce que la Réprouvée décrivait semblait correspondre au monde de la Berthilda qu'elle fut jadis.
Après tout, cela était plausible. Elles s'étaient rencontrées pour la première fois dans le vortex temporel ouvert à Tanaris; elles pouvaient donc tout à fait provenir du même monde qu'elle. Berthilda retrouva alors son sang-froid, du moins au figuré.
Elle continua d'écouter, de plus en plus attentivement. Ophavia évoqua la Horde, Hurlevent détruite, l'Alliance de Lordaeron... Toutes ces histoires, elle ne les connaissait que par les livres et les récits des gens qu'elle avait rencontrés après la libération de son peuple du joug de Ragnaros.
Ophava poursuivit: " Une grande bataille a eu lieu au pied du mont Rochenoire, votre patrie, qui a vu la défaite de la Horde et sa fuite dans son monde d’origine."
Berthilda redressa brusquement le buste. Ah, le Mont Rochenoire. Chez elle. Son peuple avait effectivement lutté contre la Horde Noire sous la domination de Ragnaros. Elle acquiesça.
"Puis vint le Cataclysme, Aile-de-Mort ravageant le monde en surgissant du Tréfonds."
La Naine sursauta. Aile-de-Mort, avait été l'ennemi de Ragnaros, le Seigneur du Feu. Un vieux conflit de territoire pour la domination du Mont Rochenoire (sous-sol compris, où résidait le peuple de Berthilda). Depuis "l'incident" tragique impliquant le Thane-Sorcier Thaurissan il y a quelques siècles, Ragnaros dominait les Sombrefers. Le peuple de Berthilda avait donc dû combattre les troupes d'Aile-de-Mort, car telle était la volonté du Seigneur de Feu.
Du moins, pour les Sombrefers restés fidèles à Ragnaros! Certains avaient réussi à s'esquiver (et avant eux, les membres de la Confrérie du Thorium dont faisait partie Catogna).
Des Sombrefers avaient en effet décidé de changer leur destinée, après la mort de leur empereur Dagran Thaurissan. Une histoire tragique. Dagran avait enlevé une Barbe-de-Bronze, une certaine Moira, fille de Magni et future reine de Forgefer. À la grande surprise de son père, elle était tombée amoureuse de son ravisseur et l'avait épousé. Ils eurent un enfant : Dagran II, moitié Barbe-de-Bronze, moitié Sombrefer. Magni, cherchant à sauver sa fille, avait réglé son compte à Dagran. Moira devint ainsi impératrice des Sombrefers, tout en étant future reine de Forgefer (et entra en conflit avec son père). Bien que certains Sombrefers ne l'acceptèrent pas comme impératrice, d'autres la trouvèrent légitime et la suivirent lorsqu'elle partit réclamer son trône à Forgefer.
L'enfant, Dagran II, portait en lui un grand espoir, étant l'héritier des Sombrefers et des Barbes-de-Bronze. Les grands-parents de Berthilda, tous deux Sombrefers ayant été esclaves de Ragnaros, avaient placé tous leurs espoirs dans cet enfant. Ils croyaient que Dagran II pourrait réunir tous les clans nains, bien mieux que ne l'aurait fait le Conseil des Trois Marteaux, et aspiraient à la paix après tant de guerre.
Pour beaucoup de Sombrefers, l'esclavage imposé par Ragnaros avait déshonoré leurs ancêtres, leur peuple, et ils aspiraient désormais à retrouver la paix et à recréer des racines profondes au sein de leur montagne sacré, mais aussi à la surface, en tissant des liens avec les autres clans, et les autres races qui vivaient sur Azeroth.
Le père de Berthilda, en revanche, haïssait Moira. Cet ingénieur espion Sombrefer, qui travaillait pour l'ordre militaire d'Ombreforge, ne faisait confiance à aucun autre peuple nain. Il détestait les Barbes-de-Bronze encore plus que les Marteaux-Hardis, et préférait "travailler" pour Ragnaros plutôt que de s'allier avec eux. Les conflits entre les clans nains ne dataient pas d'hier.
Il avait approuvé l'enlèvement de Moira, mais avait détesté qu'ils s'aiment. Le comble pour lui, c'est qu'il était lui-même tombé amoureux d'une Barbe-de-Bronze, une certaine "Mayaga", qu'il avait kidnappée au prix de nombreux efforts (une longue histoire qui avait coûté la vie à sa première femme). Il avait voulu infliger à Mayaga le sort qu'il pensait que l'Empereur aurait dû infliger à Moira, mais au lieu de cela, c'est elle qui l'avait mené à la baguette! Quel comble! (sauf pour une magicienne).
Mayaga était une "Naine à poigne", une arcaniste, et bien vite, il avait regretté de l'avoir enlevée. La Mage s'était très bien intégrée à Ombreforge et était devenue une fidèle servante de Ragnaros. Rien à voir avec l'enfant qu'elle avait eu peu après son enlèvement, une Naine blanche comme la neige, maladive et chétive : Dolwen.
Tout comme Berthilda, Dolwen avait grandi à Ombreforge, bien que ses parents ne fussent pas des Sombrefers. Dolwen ignorait l'identité de son père biologique, Mayaga ne s'était jamais épanchée sur le sujet.
Le père de Berthilda, bien qu'il ait épousé Mayaga, n'avait jamais considéré Dolwen comme sa fille. Fanatique de Ragnaros, il s'était finalement entendu avec Mayaga uniquement parce qu'elle servait le Seigneur du Feu et partageait sa soif de pouvoir. Quant à l'enfant, née d'un Nain'connu, il ne la considérait guère différemment des autres enfants nains qui servaient Ragnaros. En revanche, il plaçait de grands espoirs en sa propre fille. Berthilda était forte. C'était une guerrière. Il l'avait élevée à la dure. L'enfant encaissait toutes les épreuves qu'il lui infligeait sans jamais se plaindre, et était capable de travailler comme deux ou trois enfants Nains, il en était très fier.
Pour l'endurcir encore plus, il l'avait envoyé au Tréfonds... L'ingénieur espion fanatique avait des contacts dans un camp de sectateurs du crépuscule. Ces fanatiques comme lui vénéraient les Dieux très Anciens, et pour certains sectateurs le Seigneur du Feu. Berthilda avait été forcée de s'y enrôler, contre l'avis et le gré du reste de sa famille. Dolwen, qui n'avait que sa soeur pour l'aider à supporter la rude vie des profondeurs et les corvées quotidiennes à Ombreforge, ne put alors compter que sur le soutien des grands-parents, et de Catogna, qu'elle allait voir en catimini à la Confrérie du Thorium, pour tenter de se soigner auprès d'un ami de la famille. Les grand-parents furent furieux après leur fils, et le renièrent. Il n'en avait que faire. Il partit de son côté s'enrôler lui aussi dans un autre camp, non sans avoir tenté auparavant de nuire à Dolwen, et à Mayaga, suite à un différend.
Jamais Berthilda n'oublierait ce qu'elle avait vécu dans ce camp, séparée de sa sœur de cœur Dolwen, de ses grands-parents, et de Catogna, qu'elle avait rencontrée à la Confrérie du Thorium alors que ceux-ci y amenaient Dolwen pour essayer de la soigner.
Berthilda finit par baisser sa garde, tout en restant méfiante. Elle avait en effet l'impression que ces étranges dames Hordeuses la faisaient passer d'un monde à l'autre au gré de leurs fantaisies; et ce n'était pas qu'une impression, puisqu'à chaque fois qu'elle les avait croisées, elle s'était retrouvée téléportée dans des endroits incongrus!
Si le premier vortex temporel qui l'avait emportée avait été créé par les Dragons de l'infini, il y a bien longtemps de cela à Tanaris, pour punir son amie Naine Catogna et elle-même de les avoir surpris, les portails suivants avaient été ouverts par cette Réprouvée et cette Taurène. Peut-être étaient-elles à leur solde? Mais alors, pourquoi criaient-elles "Les Chronotrotteuses à la rescousse"?
Pourquoi? La question lui brûlait les lèvres. Que lui voulaient-elles? À cause d'elles, elle n'avait pas pu sauver Catogna et la pousser hors de la stase temporelle. Elle n'avait pas non plus réussi à sauver Mécadur, lorsqu'elles avaient essayé de la kidnapper à nouveau. En songeant à ses amis perdus, elle serra les poings. Mais voilà que cette fois-ci, ces Hordeuses étaient parvenues à l'attirer dans leur monde. Au bout de trois tentatives.
Les yeux mi-clos, Berthilda les fusillait du regard.
À mesure qu'Ophavia déroulait l'histoire de son monde, elle commença tout de même à s'apaiser. Peu à peu, elle retrouva même un semblant d'espoir, car ce que la Réprouvée décrivait semblait correspondre au monde de la Berthilda qu'elle fut jadis.
Après tout, cela était plausible. Elles s'étaient rencontrées pour la première fois dans le vortex temporel ouvert à Tanaris; elles pouvaient donc tout à fait provenir du même monde qu'elle. Berthilda retrouva alors son sang-froid, du moins au figuré.
Elle continua d'écouter, de plus en plus attentivement. Ophavia évoqua la Horde, Hurlevent détruite, l'Alliance de Lordaeron... Toutes ces histoires, elle ne les connaissait que par les livres et les récits des gens qu'elle avait rencontrés après la libération de son peuple du joug de Ragnaros.
Ophava poursuivit: " Une grande bataille a eu lieu au pied du mont Rochenoire, votre patrie, qui a vu la défaite de la Horde et sa fuite dans son monde d’origine."
Berthilda redressa brusquement le buste. Ah, le Mont Rochenoire. Chez elle. Son peuple avait effectivement lutté contre la Horde Noire sous la domination de Ragnaros. Elle acquiesça.
"Puis vint le Cataclysme, Aile-de-Mort ravageant le monde en surgissant du Tréfonds."
La Naine sursauta. Aile-de-Mort, avait été l'ennemi de Ragnaros, le Seigneur du Feu. Un vieux conflit de territoire pour la domination du Mont Rochenoire (sous-sol compris, où résidait le peuple de Berthilda). Depuis "l'incident" tragique impliquant le Thane-Sorcier Thaurissan il y a quelques siècles, Ragnaros dominait les Sombrefers. Le peuple de Berthilda avait donc dû combattre les troupes d'Aile-de-Mort, car telle était la volonté du Seigneur de Feu.
Du moins, pour les Sombrefers restés fidèles à Ragnaros! Certains avaient réussi à s'esquiver (et avant eux, les membres de la Confrérie du Thorium dont faisait partie Catogna).
Des Sombrefers avaient en effet décidé de changer leur destinée, après la mort de leur empereur Dagran Thaurissan. Une histoire tragique. Dagran avait enlevé une Barbe-de-Bronze, une certaine Moira, fille de Magni et future reine de Forgefer. À la grande surprise de son père, elle était tombée amoureuse de son ravisseur et l'avait épousé. Ils eurent un enfant : Dagran II, moitié Barbe-de-Bronze, moitié Sombrefer. Magni, cherchant à sauver sa fille, avait réglé son compte à Dagran. Moira devint ainsi impératrice des Sombrefers, tout en étant future reine de Forgefer (et entra en conflit avec son père). Bien que certains Sombrefers ne l'acceptèrent pas comme impératrice, d'autres la trouvèrent légitime et la suivirent lorsqu'elle partit réclamer son trône à Forgefer.
L'enfant, Dagran II, portait en lui un grand espoir, étant l'héritier des Sombrefers et des Barbes-de-Bronze. Les grands-parents de Berthilda, tous deux Sombrefers ayant été esclaves de Ragnaros, avaient placé tous leurs espoirs dans cet enfant. Ils croyaient que Dagran II pourrait réunir tous les clans nains, bien mieux que ne l'aurait fait le Conseil des Trois Marteaux, et aspiraient à la paix après tant de guerre.
Pour beaucoup de Sombrefers, l'esclavage imposé par Ragnaros avait déshonoré leurs ancêtres, leur peuple, et ils aspiraient désormais à retrouver la paix et à recréer des racines profondes au sein de leur montagne sacré, mais aussi à la surface, en tissant des liens avec les autres clans, et les autres races qui vivaient sur Azeroth.
Le père de Berthilda, en revanche, haïssait Moira. Cet ingénieur espion Sombrefer, qui travaillait pour l'ordre militaire d'Ombreforge, ne faisait confiance à aucun autre peuple nain. Il détestait les Barbes-de-Bronze encore plus que les Marteaux-Hardis, et préférait "travailler" pour Ragnaros plutôt que de s'allier avec eux. Les conflits entre les clans nains ne dataient pas d'hier.
Il avait approuvé l'enlèvement de Moira, mais avait détesté qu'ils s'aiment. Le comble pour lui, c'est qu'il était lui-même tombé amoureux d'une Barbe-de-Bronze, une certaine "Mayaga", qu'il avait kidnappée au prix de nombreux efforts (une longue histoire qui avait coûté la vie à sa première femme). Il avait voulu infliger à Mayaga le sort qu'il pensait que l'Empereur aurait dû infliger à Moira, mais au lieu de cela, c'est elle qui l'avait mené à la baguette! Quel comble! (sauf pour une magicienne).
Mayaga était une "Naine à poigne", une arcaniste, et bien vite, il avait regretté de l'avoir enlevée. La Mage s'était très bien intégrée à Ombreforge et était devenue une fidèle servante de Ragnaros. Rien à voir avec l'enfant qu'elle avait eu peu après son enlèvement, une Naine blanche comme la neige, maladive et chétive : Dolwen.
Tout comme Berthilda, Dolwen avait grandi à Ombreforge, bien que ses parents ne fussent pas des Sombrefers. Dolwen ignorait l'identité de son père biologique, Mayaga ne s'était jamais épanchée sur le sujet.
Le père de Berthilda, bien qu'il ait épousé Mayaga, n'avait jamais considéré Dolwen comme sa fille. Fanatique de Ragnaros, il s'était finalement entendu avec Mayaga uniquement parce qu'elle servait le Seigneur du Feu et partageait sa soif de pouvoir. Quant à l'enfant, née d'un Nain'connu, il ne la considérait guère différemment des autres enfants nains qui servaient Ragnaros. En revanche, il plaçait de grands espoirs en sa propre fille. Berthilda était forte. C'était une guerrière. Il l'avait élevée à la dure. L'enfant encaissait toutes les épreuves qu'il lui infligeait sans jamais se plaindre, et était capable de travailler comme deux ou trois enfants Nains, il en était très fier.
Pour l'endurcir encore plus, il l'avait envoyé au Tréfonds... L'ingénieur espion fanatique avait des contacts dans un camp de sectateurs du crépuscule. Ces fanatiques comme lui vénéraient les Dieux très Anciens, et pour certains sectateurs le Seigneur du Feu. Berthilda avait été forcée de s'y enrôler, contre l'avis et le gré du reste de sa famille. Dolwen, qui n'avait que sa soeur pour l'aider à supporter la rude vie des profondeurs et les corvées quotidiennes à Ombreforge, ne put alors compter que sur le soutien des grands-parents, et de Catogna, qu'elle allait voir en catimini à la Confrérie du Thorium, pour tenter de se soigner auprès d'un ami de la famille. Les grand-parents furent furieux après leur fils, et le renièrent. Il n'en avait que faire. Il partit de son côté s'enrôler lui aussi dans un autre camp, non sans avoir tenté auparavant de nuire à Dolwen, et à Mayaga, suite à un différend.
Jamais Berthilda n'oublierait ce qu'elle avait vécu dans ce camp, séparée de sa sœur de cœur Dolwen, de ses grands-parents, et de Catogna, qu'elle avait rencontrée à la Confrérie du Thorium alors que ceux-ci y amenaient Dolwen pour essayer de la soigner.
La seule lueur d'espoir qu'elle avait aperçue au Tréfonds fut une rencontre inopinée avec un véritable Terrestre. Et la vision de la Pierre-Mère, la grande Therazane en personne ! Elle lui avait juré allégeance, se promettant que si elle parvenait à s'en sortir, elle en apprendrait un jour davantage sur ce peuple Nain mystérieux des origines, ces êtres minéraux qui ne semblaient pas affectés par la maladie de la chair comme les Sombrefers, les Marteaux-Hardis et les Barbes-de-Bronze. Mais qui étaient ces Terrestres, ce peuple étrange ?
Berthilda semblait stupéfiée.
Mayawela fit de grands gestes de la main devant ses yeux pour la sortir de sa torpeur. La Naine frissonna. Le traumatisme de son séjour au camp des sectateurs était encore vif, gravé au fer rouge dans sa mémoire, et elle ne l'oublierait jamais, nourrissant depuis une haine profonde envers son père. Elle avait dû attendre la mort d'Aile-de-Mort pour être enfin libérée, après de longues années de souffrance.
Et alors qu'elle avait retrouvé la liberté, non seulement pour son peuple libéré de Ragnaros, puis de ce camp innommable, après la mort de Cho'gall, et d'Aile de Mort, alors qu'elle découvrait le monde, avide de connaissance; alors qu'elle voyageait, ayant enfin retrouvé ses deux amies Naines Dolwen et Catogna, tout s'était brutalement arrêté. "Les Chronotrotteuses à la rescousse!". Et dans quel monde avait-elle plongé ensuite! DANS QUEL MONDE! Et où étaient ses amis: Catogna? Mécadur, le nain du monde parallèle dans lequel elle avait été forcée de “vivre”?
Ophavia, ignorant toutes les images et les pensées que ses mots faisaient défiler dans la tête de la Naine, continua son récit historique.
"Puis vint la découverte de la Pandarie, surgie des brumes. La Horde et l’Alliance s'y affrontèrent, libérant les Sha. Le chef de guerre de la Horde provoqua de telles exactions que ses alliés se liguèrent contre lui, et avec l’aide de l’Alliance, il fut fait prisonnier après le siège d’Orgrimmar. Questionnez-moi sur mon monde, ainsi vous saurez si c’est le vôtre."
Ophavia avait gagné. Le visage fermé, Berthilda déclara :
— Je vous crois. Nous venons bien du même monde. Maintenant, cela n'explique toujours pas ce que vous me voulez. Pourquoi me poursuivez-vous? Et que faisiez-vous dans le portail temporel que les Dragons voyous avaient créé pour nous piéger, Catogna et moi, à Tanaris?
Ophavia avait aussi dit ceci: "Sachez que j’ai été forcée par Arthas d’accomplir ses basses besognes, et que je ne portais ce tabard qu’en signe de défiance envers lui". Ses paroles résonnaient encore dans l'esprit de Berthilda. Ces paroles faisaient écho avec son histoire. Elle aussi avait accompli les basses besognes des sectateurs, et d'un esclavagiste. Aussi la Naine poursuivit en direction de la Réprouvée.
"... Peut-être pourrons-nous nous comprendre. Bien que vous ne soyez plus affectée du fardeau des vivants. J'ignore d’ailleurs si cela est un bien, ou un mal."
La Taurène Mayawela, qui était restée stoïque pendant qu'Ophavia racontait l'histoire d'Azeroth, trépignait. Elle avait eu tellement peur que la Naine ne cause du remue-ménage dans l'auberge et mette en péril leur carrière naissante de Chronotrotteuses, qu'elle avait transpiré. Maintenant, ça la grattait sous son armure de plaque. Surtout sur les flancs et dans le dos. Elle se contorsionna pour apaiser ses démangeaisons, sans succès. Fichues cibles. Pourquoi fallait-il qu'elle ne sauve que des êtres bizarres ?
En sautillant, elle constata que l'armure venait enfin de lui racler le dos. Elle poussa un soupir de soulagement. Concernant la Naine, elle décida que cela suffisait, et lui coupa la parole.
— Dites donc, mademoiselle, ou madame Berthilda, c'est bien ça ? Vous croyez que vous êtes la seule contrariée ici ? N'avez-vous donc pas compris qu'on cherche à vous aider ? Et vous pensez que votre tigre nous impressionne ? Avez-vous entendu parler d'An'she - l'incarnation même du Feu — oh pas le feu qui brûle et fait des boules pshiiit là comme les mages font, non, LE Feu Sacré! Vous pouvez bien brûler de rage, lancer des éclairs avec vos yeux - oui oui voilà comme ça - mais par la grâce d'An'she, vous ravaleriez votre flamme si vous osiez lever la main sur nous !
Mayawela avança d'un pas, genou en avant, pointant un doigt vers Berthilda pour bien appuyer ses propos. Elle se tourna ensuite vers Ophavia.
"Cette Naine ne mérite pas notre fabuleuse chorégraphie de Chronotrotteuse; et dire que je me suis entraînée.".
Berthilda, encore sous le choc des propos d'Ophavia, ne réagit pas. Mayawela poursuivit, sûre d'elle:
"Alors maintenant, vous allez vous taire, vous asseoir gentiment sur cette chaise, et attendre que Nostradamuz revienne. Lui, il pourra mieux vous répondre, parce que nous, on n’est pas au courant d’avoir mis les pieds à Tanaris. C’est sûrement une erreur. Pas vrai, Ophavia ? Tu es allée à Tanaris, toi ? Personnellement, c’est la première fois que je vois cette Naine. Et vu qu'elle est là, en chair et en os devant nous, on peut dire que la mission de récupération est un succès. Nous avons réussi. Et j’en connais une qui va être très heureuse!"
Berthilda semblait stupéfiée.
Mayawela fit de grands gestes de la main devant ses yeux pour la sortir de sa torpeur. La Naine frissonna. Le traumatisme de son séjour au camp des sectateurs était encore vif, gravé au fer rouge dans sa mémoire, et elle ne l'oublierait jamais, nourrissant depuis une haine profonde envers son père. Elle avait dû attendre la mort d'Aile-de-Mort pour être enfin libérée, après de longues années de souffrance.
Et alors qu'elle avait retrouvé la liberté, non seulement pour son peuple libéré de Ragnaros, puis de ce camp innommable, après la mort de Cho'gall, et d'Aile de Mort, alors qu'elle découvrait le monde, avide de connaissance; alors qu'elle voyageait, ayant enfin retrouvé ses deux amies Naines Dolwen et Catogna, tout s'était brutalement arrêté. "Les Chronotrotteuses à la rescousse!". Et dans quel monde avait-elle plongé ensuite! DANS QUEL MONDE! Et où étaient ses amis: Catogna? Mécadur, le nain du monde parallèle dans lequel elle avait été forcée de “vivre”?
Ophavia, ignorant toutes les images et les pensées que ses mots faisaient défiler dans la tête de la Naine, continua son récit historique.
"Puis vint la découverte de la Pandarie, surgie des brumes. La Horde et l’Alliance s'y affrontèrent, libérant les Sha. Le chef de guerre de la Horde provoqua de telles exactions que ses alliés se liguèrent contre lui, et avec l’aide de l’Alliance, il fut fait prisonnier après le siège d’Orgrimmar. Questionnez-moi sur mon monde, ainsi vous saurez si c’est le vôtre."
Ophavia avait gagné. Le visage fermé, Berthilda déclara :
— Je vous crois. Nous venons bien du même monde. Maintenant, cela n'explique toujours pas ce que vous me voulez. Pourquoi me poursuivez-vous? Et que faisiez-vous dans le portail temporel que les Dragons voyous avaient créé pour nous piéger, Catogna et moi, à Tanaris?
Ophavia avait aussi dit ceci: "Sachez que j’ai été forcée par Arthas d’accomplir ses basses besognes, et que je ne portais ce tabard qu’en signe de défiance envers lui". Ses paroles résonnaient encore dans l'esprit de Berthilda. Ces paroles faisaient écho avec son histoire. Elle aussi avait accompli les basses besognes des sectateurs, et d'un esclavagiste. Aussi la Naine poursuivit en direction de la Réprouvée.
"... Peut-être pourrons-nous nous comprendre. Bien que vous ne soyez plus affectée du fardeau des vivants. J'ignore d’ailleurs si cela est un bien, ou un mal."
La Taurène Mayawela, qui était restée stoïque pendant qu'Ophavia racontait l'histoire d'Azeroth, trépignait. Elle avait eu tellement peur que la Naine ne cause du remue-ménage dans l'auberge et mette en péril leur carrière naissante de Chronotrotteuses, qu'elle avait transpiré. Maintenant, ça la grattait sous son armure de plaque. Surtout sur les flancs et dans le dos. Elle se contorsionna pour apaiser ses démangeaisons, sans succès. Fichues cibles. Pourquoi fallait-il qu'elle ne sauve que des êtres bizarres ?
En sautillant, elle constata que l'armure venait enfin de lui racler le dos. Elle poussa un soupir de soulagement. Concernant la Naine, elle décida que cela suffisait, et lui coupa la parole.
— Dites donc, mademoiselle, ou madame Berthilda, c'est bien ça ? Vous croyez que vous êtes la seule contrariée ici ? N'avez-vous donc pas compris qu'on cherche à vous aider ? Et vous pensez que votre tigre nous impressionne ? Avez-vous entendu parler d'An'she - l'incarnation même du Feu — oh pas le feu qui brûle et fait des boules pshiiit là comme les mages font, non, LE Feu Sacré! Vous pouvez bien brûler de rage, lancer des éclairs avec vos yeux - oui oui voilà comme ça - mais par la grâce d'An'she, vous ravaleriez votre flamme si vous osiez lever la main sur nous !
Mayawela avança d'un pas, genou en avant, pointant un doigt vers Berthilda pour bien appuyer ses propos. Elle se tourna ensuite vers Ophavia.
"Cette Naine ne mérite pas notre fabuleuse chorégraphie de Chronotrotteuse; et dire que je me suis entraînée.".
Berthilda, encore sous le choc des propos d'Ophavia, ne réagit pas. Mayawela poursuivit, sûre d'elle:
"Alors maintenant, vous allez vous taire, vous asseoir gentiment sur cette chaise, et attendre que Nostradamuz revienne. Lui, il pourra mieux vous répondre, parce que nous, on n’est pas au courant d’avoir mis les pieds à Tanaris. C’est sûrement une erreur. Pas vrai, Ophavia ? Tu es allée à Tanaris, toi ? Personnellement, c’est la première fois que je vois cette Naine. Et vu qu'elle est là, en chair et en os devant nous, on peut dire que la mission de récupération est un succès. Nous avons réussi. Et j’en connais une qui va être très heureuse!"
Berthilda Souffle-pierre- Messages : 6
Date d'inscription : 22/08/2024
Re: [Les Chronotrotteuses] Chapitre 2 : Le sauvetage des Naines égarées
Ophavia observait les réactions de Berthilda au fur et à mesure de son récit. Elle la vit réagir à la mention du mont Rochenoire, et carrément sursauter quand elle parla du Cataclysme, avant de se figer. Sans doute cela faisait-il remonter de lointains souvenirs. Elle devait être toute jeune quand quand la Horde et l'Alliance s'étaient affrontées au pied du mont Rochenoir.
La guerrière mort-vivante avait poursuivi son récit, et Berthilda avait finalement accepté de la croire. Elle fit même une réflexion à son attention, mais qu'Ophavia n'eut pas le temps de comprendre : Mayawela avait décidé d'intervenir !
Mais qu'essayait-elle de faire ? Ce n'était vraiment pas le moment d'énerver à nouveau la naine. Heureusement, Mayawela n'insista pas trop et reparla de Tanaris. C'était quelque chose que Berthilda avait déjà mentionné.
Ophavia répondit à Mayawela, en faisant un geste de la main, comme pour chasser une mouche : "J'ai traversé le désert de Tanaris il y a longtemps, pour me rendre aux grottes du temps, mais j'étais seule, à pied, pas par un portail temporel. C'était bien avant de rejoindre les Chronotrotteuses, ça n'a aucun rapport."
Puis, elle se retourna en direction de Berthilda : "Je récapitule pour être sûre d'avoir bien compris ce que vous m'avez dit. Vous étiez à Tanaris avec Catogna, et vous avez été piégés par de la magie temporelle de dragons 'voyous'. Vous alliez vous libérer, mais Mayawela et moi sommes intervenues, et vous êtes passée par le mauvais portail, et vous avez dû vivre dans un autre monde pendant des années. Ca, c'était la première fois que vous nous voyiez. La troisième fois, c'est quand nous sommes intervenues à Oribos tout à l'heure... Donc, j'en déduis que la deuxième fois, nous sommes allées vous chercher dans cet autre monde mais ça n 'a pas fonctionné. C'est là que vous avez aidé Durandill et après ça, vous êtes allée à Oribos avec lui, d'où nous venons de vous extraire."
Cette histoire ne semblait pas cohérente. C'était la première mission des Chronotrotteuses. Ophavia sentait qu'elle était à deux doigts de comprendre, mais ça devait être des doigts de Tauren.
"Vous pensiez que c'était un troisième monde, c'est pour ça que vous ne croyiez pas que celui-ci était bien le vôtre."
Ophavia n'eut toutefois pas le loisir de développer sa réflexion. Une voix grave se fit entendre derrière Berthilda : "Pas un autre monde, mais plutôt une autre ligne temporelle."
Nostradamuz venait d'entrer dans la pièce. Et il n'était pas seul.
La guerrière mort-vivante avait poursuivi son récit, et Berthilda avait finalement accepté de la croire. Elle fit même une réflexion à son attention, mais qu'Ophavia n'eut pas le temps de comprendre : Mayawela avait décidé d'intervenir !
Mais qu'essayait-elle de faire ? Ce n'était vraiment pas le moment d'énerver à nouveau la naine. Heureusement, Mayawela n'insista pas trop et reparla de Tanaris. C'était quelque chose que Berthilda avait déjà mentionné.
Ophavia répondit à Mayawela, en faisant un geste de la main, comme pour chasser une mouche : "J'ai traversé le désert de Tanaris il y a longtemps, pour me rendre aux grottes du temps, mais j'étais seule, à pied, pas par un portail temporel. C'était bien avant de rejoindre les Chronotrotteuses, ça n'a aucun rapport."
Puis, elle se retourna en direction de Berthilda : "Je récapitule pour être sûre d'avoir bien compris ce que vous m'avez dit. Vous étiez à Tanaris avec Catogna, et vous avez été piégés par de la magie temporelle de dragons 'voyous'. Vous alliez vous libérer, mais Mayawela et moi sommes intervenues, et vous êtes passée par le mauvais portail, et vous avez dû vivre dans un autre monde pendant des années. Ca, c'était la première fois que vous nous voyiez. La troisième fois, c'est quand nous sommes intervenues à Oribos tout à l'heure... Donc, j'en déduis que la deuxième fois, nous sommes allées vous chercher dans cet autre monde mais ça n 'a pas fonctionné. C'est là que vous avez aidé Durandill et après ça, vous êtes allée à Oribos avec lui, d'où nous venons de vous extraire."
Cette histoire ne semblait pas cohérente. C'était la première mission des Chronotrotteuses. Ophavia sentait qu'elle était à deux doigts de comprendre, mais ça devait être des doigts de Tauren.
"Vous pensiez que c'était un troisième monde, c'est pour ça que vous ne croyiez pas que celui-ci était bien le vôtre."
Ophavia n'eut toutefois pas le loisir de développer sa réflexion. Une voix grave se fit entendre derrière Berthilda : "Pas un autre monde, mais plutôt une autre ligne temporelle."
Nostradamuz venait d'entrer dans la pièce. Et il n'était pas seul.
Ophavia- Messages : 29
Date d'inscription : 14/08/2024
Loisirs : Chronotrotteuse
Re: [Les Chronotrotteuses] Chapitre 2 : Le sauvetage des Naines égarées
Depuis que Dolwen et Nostradamuz étaient rentrés à l'auberge, les jambes de la prêtresse n'avaient cessé de trembler. Le Dragon de Bronze, sous l'apparence d'un Nain, gravit les escaliers d’un pas assuré, se demandant si son équipe avait réussi à sauver Berthilda.
Dolwen, elle, peinait à le suivre, les jambes vacillantes. À mi-chemin, Nostradamuz s'arrêta et lui fit signe de s'immobiliser. Ils tendirent l'oreille. Des éclats de voix résonnaient en provenance de l'étage.
Cette voix... Dolwen la reconnut aussitôt. Elles avaient réussi. Berthilda était sauvée. Mais où était Catogna ?
Elle perçut alors la voix furieuse de Berthilda, puis celle d'Ophavia, plus douce bien que très rauque, qui parvint à calmer la tension. Nostradamuz, de son côté, transpirait abondamment. Il semblait capter la conversation plus clairement qu'elle. Il sortit un petit mouchoir à carreaux et s’épongea le front avant d’inviter Dolwen à monter. D'un pas hésitant, elle lui emboîta le pas.
Ils débouchèrent dans le grand salon à l’étage. Là, une silhouette familière, encadrée par les Chronotrotteuses Ophavia et Mayawela, attira son attention. C'était bien elle… Berthilda, sa sœur de cœur. Dos à eux, elle ne les avait pas remarqués. Dolwen sentit ses forces l’abandonner ; elle attendait ce moment depuis tant d'années. Elle réussit toutefois à ne pas s’évanouir, respirant profondément.
Nostradamuz, quant à lui, reprit son assurance et s'avança vers le petit groupe.
— Pas un autre monde, mais plutôt une autre ligne temporelle. Vous parlez de trois mondes, mais en réalité, ce sont trois lignes étroitement liées du même monde, chacune avec ses infimes variations... Un grain de sable d'écart modifie les événements, rendant leur futur impossible à prévoir et dédoublant les réalités.
Berthilda se retourna au son de cette voix grave, croisant son regard avec les pupilles fendues du Dragon de Bronze. Ses yeux se posèrent ensuite rapidement sur Dolwen, encore cachée dans l’ombre de Nostradamuz. Le Nain-Dragon s’inclina pour la saluer, mais Berthilda n'avait d'yeux que pour la prêtresse Naine en robe blanche ornée d'arabesques.
— … Dolwen ?
Leurs regards se soutinrent. Un silence pesant s'installa, lourd de toutes ces années écoulées. Pendant un instant, le temps sembla suspendu, et la douleur de leur séparation émergea à nouveau. Les deux Naines ressentirent toutes deux l'amertume de leurs derniers échanges. Dolwen, dont le cœur battait à tout rompre, pouvait à nouveau sentir le goût amer de l'abandon. De la colère. De l'orgueil. Elle voulut parler, mais les mots lui manquèrent. Que dire, après tout ce temps? Son corps fut traversé de frissons. Toute la force qu'elle avait essayé de garder en elle, pour les retrouver, elle et Catogna, s'évaporait. Sa voix se brisa.
— Berthilda...
La Moine s'avança lentement vers elle, les yeux flamboyants d'émotion.
— Dolwen… murmura-t-elle d'une voix rauque.
La prêtresse resta figée, partagée entre la joie de retrouver sa sœur de cœur et la culpabilité qui la rongeait depuis leur dernier échange. Incapable de soutenir son regard plus longtemps, elle baissa les yeux.
— Je… je ne pensais jamais te revoir. Je suis désolée… pour tout.
À sa grande surprise, Berthilda l’enlaça, la serrant dans ses bras robustes.
— Cela n’a plus d’importance. Ce qui compte, c’est que nous soyons réunies !
Les larmes montèrent aux yeux de Dolwen. Elle enfouit son visage contre l’épaule de sa sœur, laissant enfin tomber les murailles qu’elle avait érigées autour de son cœur.
— Je voulais juste être moi-même, réussir à vivre par mes propres moyens… Quand tu es partie la première fois, je me suis sentie seule à Ombreforge. Puis ton père est devenu fou, il m’a abandonnée dans la montagne. Sans Catogna, je ne serais plus ici. Elle a pris soin de moi. Après votre disparition mutuelle, j’ai dû apprendre à survivre, à me battre. Pour vous retrouver.
Berthilda se souvenait très bien de cette tragique histoire, qu'elle avait apprise après sa libération du camp des Sectateurs du Crépuscule, au Tréfond, où son père l'avait enrôlée de force. Elle avait disparu d'Ombreforge du jour au lendemain, sans prévenir. Dolwen avait cru qu'elle l'avait abandonnée.
La jeune Naine au teint pâle et à la constitution fragile, née de parents étrangers à la ville et au peuple Sombrefer, avait vécu un supplice quotidien sous le joug de Ragnaros, subissant le même traitement que les autres enfants Sombrefer, avec son lot de corvées quotidiennes. Tout en n’ayant pas la santé pour le faire. Berthilda avait tout fait pour la protéger, accomplissant le double de tâches à sa place, se privant de nourriture pour lui en laisser plus, la soutenant parfois littéralement à bout de bras. Sa disparition avait dû faire un choc supplémentaire à Dolwen. La famille de Berthilda avait pu négocier par la suite un arrangement avec le chef de leur groupe pour Dolwen, celle-ci avait été initiée à l’enchantement, et au lieu de faire des corvées physiques, elle travaillait la plupart du temps dans un atelier, à désenchanter les cristaux qu’on lui apportait.
Après la mort d'Aile de Mort et de Cho'gall, Berthilda avait été libérée. Elle s'était précipitée à la recherche de Dolwen et de leur amie Catogna, qui résidait alors à la Confrérie du Thorium, pour leur expliquer pourquoi elle avait disparu si longtemps. Mais Dolwen, blessée par cet abandon, avait refusé de la revoir, et de lui parler. Elle n'avait eu des nouvelles d'elle que de la part de Catogna, par courrier, c'est ainsi qu'elle avait appris indirectement qu'elle aussi en avait vu de rudes ces dernières années. Dolwen était si fragile. Berthilda s'était inquiétée pour elle chaque jour de son emprisonnement. Catogna l'avait protégée à sa place, et elle lui en avait été reconnaissante.
Nostradamuz toussota. Ophavia était silencieuse, et Mayawela ne perdait pas une miette de ces retrouvailles. Elle ne comprenait rien à leurs propos, mais visiblement, pour les deux Naines, l'instant était important.
Dolwen continua, entre deux sanglots.
— Je n'ai plus voulu te parler. Et puis tu as disparu, une seconde fois... Sans que je puisse m’excuser, sans que je puisse te dire à quel point tu comptes pour moi.
Les années de séparation s'effacaient peu à peu. Un léger fumet s'échappait des yeux de Berthilda, ce qui attisa la curiosité de la Taurène Mayawela au plus haut point. Pourquoi les yeux de la Sombrefer se mettaient-ils à fumer?
— Dolwen, tu n’as pas besoin de t’excuser. Tu voulais ton indépendance. Si j’ai été trop protectrice, c’était parce que je t’aimais, et je ne savais pas comment te laisser affronter tout ce que nous vivions par tes propres moyens. J'ai sous-estimé tes capacités, tu n'avais finalement pas besoin de moi. Regarde ce que tu es devenue.
Dolwen, elle, peinait à le suivre, les jambes vacillantes. À mi-chemin, Nostradamuz s'arrêta et lui fit signe de s'immobiliser. Ils tendirent l'oreille. Des éclats de voix résonnaient en provenance de l'étage.
Cette voix... Dolwen la reconnut aussitôt. Elles avaient réussi. Berthilda était sauvée. Mais où était Catogna ?
Elle perçut alors la voix furieuse de Berthilda, puis celle d'Ophavia, plus douce bien que très rauque, qui parvint à calmer la tension. Nostradamuz, de son côté, transpirait abondamment. Il semblait capter la conversation plus clairement qu'elle. Il sortit un petit mouchoir à carreaux et s’épongea le front avant d’inviter Dolwen à monter. D'un pas hésitant, elle lui emboîta le pas.
Ils débouchèrent dans le grand salon à l’étage. Là, une silhouette familière, encadrée par les Chronotrotteuses Ophavia et Mayawela, attira son attention. C'était bien elle… Berthilda, sa sœur de cœur. Dos à eux, elle ne les avait pas remarqués. Dolwen sentit ses forces l’abandonner ; elle attendait ce moment depuis tant d'années. Elle réussit toutefois à ne pas s’évanouir, respirant profondément.
Nostradamuz, quant à lui, reprit son assurance et s'avança vers le petit groupe.
— Pas un autre monde, mais plutôt une autre ligne temporelle. Vous parlez de trois mondes, mais en réalité, ce sont trois lignes étroitement liées du même monde, chacune avec ses infimes variations... Un grain de sable d'écart modifie les événements, rendant leur futur impossible à prévoir et dédoublant les réalités.
Berthilda se retourna au son de cette voix grave, croisant son regard avec les pupilles fendues du Dragon de Bronze. Ses yeux se posèrent ensuite rapidement sur Dolwen, encore cachée dans l’ombre de Nostradamuz. Le Nain-Dragon s’inclina pour la saluer, mais Berthilda n'avait d'yeux que pour la prêtresse Naine en robe blanche ornée d'arabesques.
— … Dolwen ?
Leurs regards se soutinrent. Un silence pesant s'installa, lourd de toutes ces années écoulées. Pendant un instant, le temps sembla suspendu, et la douleur de leur séparation émergea à nouveau. Les deux Naines ressentirent toutes deux l'amertume de leurs derniers échanges. Dolwen, dont le cœur battait à tout rompre, pouvait à nouveau sentir le goût amer de l'abandon. De la colère. De l'orgueil. Elle voulut parler, mais les mots lui manquèrent. Que dire, après tout ce temps? Son corps fut traversé de frissons. Toute la force qu'elle avait essayé de garder en elle, pour les retrouver, elle et Catogna, s'évaporait. Sa voix se brisa.
— Berthilda...
La Moine s'avança lentement vers elle, les yeux flamboyants d'émotion.
— Dolwen… murmura-t-elle d'une voix rauque.
La prêtresse resta figée, partagée entre la joie de retrouver sa sœur de cœur et la culpabilité qui la rongeait depuis leur dernier échange. Incapable de soutenir son regard plus longtemps, elle baissa les yeux.
— Je… je ne pensais jamais te revoir. Je suis désolée… pour tout.
À sa grande surprise, Berthilda l’enlaça, la serrant dans ses bras robustes.
— Cela n’a plus d’importance. Ce qui compte, c’est que nous soyons réunies !
Les larmes montèrent aux yeux de Dolwen. Elle enfouit son visage contre l’épaule de sa sœur, laissant enfin tomber les murailles qu’elle avait érigées autour de son cœur.
— Je voulais juste être moi-même, réussir à vivre par mes propres moyens… Quand tu es partie la première fois, je me suis sentie seule à Ombreforge. Puis ton père est devenu fou, il m’a abandonnée dans la montagne. Sans Catogna, je ne serais plus ici. Elle a pris soin de moi. Après votre disparition mutuelle, j’ai dû apprendre à survivre, à me battre. Pour vous retrouver.
Berthilda se souvenait très bien de cette tragique histoire, qu'elle avait apprise après sa libération du camp des Sectateurs du Crépuscule, au Tréfond, où son père l'avait enrôlée de force. Elle avait disparu d'Ombreforge du jour au lendemain, sans prévenir. Dolwen avait cru qu'elle l'avait abandonnée.
La jeune Naine au teint pâle et à la constitution fragile, née de parents étrangers à la ville et au peuple Sombrefer, avait vécu un supplice quotidien sous le joug de Ragnaros, subissant le même traitement que les autres enfants Sombrefer, avec son lot de corvées quotidiennes. Tout en n’ayant pas la santé pour le faire. Berthilda avait tout fait pour la protéger, accomplissant le double de tâches à sa place, se privant de nourriture pour lui en laisser plus, la soutenant parfois littéralement à bout de bras. Sa disparition avait dû faire un choc supplémentaire à Dolwen. La famille de Berthilda avait pu négocier par la suite un arrangement avec le chef de leur groupe pour Dolwen, celle-ci avait été initiée à l’enchantement, et au lieu de faire des corvées physiques, elle travaillait la plupart du temps dans un atelier, à désenchanter les cristaux qu’on lui apportait.
Après la mort d'Aile de Mort et de Cho'gall, Berthilda avait été libérée. Elle s'était précipitée à la recherche de Dolwen et de leur amie Catogna, qui résidait alors à la Confrérie du Thorium, pour leur expliquer pourquoi elle avait disparu si longtemps. Mais Dolwen, blessée par cet abandon, avait refusé de la revoir, et de lui parler. Elle n'avait eu des nouvelles d'elle que de la part de Catogna, par courrier, c'est ainsi qu'elle avait appris indirectement qu'elle aussi en avait vu de rudes ces dernières années. Dolwen était si fragile. Berthilda s'était inquiétée pour elle chaque jour de son emprisonnement. Catogna l'avait protégée à sa place, et elle lui en avait été reconnaissante.
Nostradamuz toussota. Ophavia était silencieuse, et Mayawela ne perdait pas une miette de ces retrouvailles. Elle ne comprenait rien à leurs propos, mais visiblement, pour les deux Naines, l'instant était important.
Dolwen continua, entre deux sanglots.
— Je n'ai plus voulu te parler. Et puis tu as disparu, une seconde fois... Sans que je puisse m’excuser, sans que je puisse te dire à quel point tu comptes pour moi.
Les années de séparation s'effacaient peu à peu. Un léger fumet s'échappait des yeux de Berthilda, ce qui attisa la curiosité de la Taurène Mayawela au plus haut point. Pourquoi les yeux de la Sombrefer se mettaient-ils à fumer?
— Dolwen, tu n’as pas besoin de t’excuser. Tu voulais ton indépendance. Si j’ai été trop protectrice, c’était parce que je t’aimais, et je ne savais pas comment te laisser affronter tout ce que nous vivions par tes propres moyens. J'ai sous-estimé tes capacités, tu n'avais finalement pas besoin de moi. Regarde ce que tu es devenue.
Dolwen- Messages : 7
Date d'inscription : 22/08/2024
Re: [Les Chronotrotteuses] Chapitre 2 : Le sauvetage des Naines égarées
Berthilda recula, pour observer la Naine qui lui faisait face. Ce n'était plus la Dolwen faible qu'elle avait cherché à préserver de la rude vie d'Ombreforge... Il y avait dans la silhouette de sa sœur à présent une force, une puissance d'âme, qu'elle ne lui connaissait pas. C'était pourtant bien elle, elle le ressentait instinctivement, et Ophavia l'avait convaincue qu'elle était bien revenue dans son monde. Ou plutôt, dans sa ligne temporelle. C'était tout de même une nouvelle Dolwen.
La prêtresse sécha ses larmes et sourit à Berthilda.
— J'ai appris à mieux dominer ma part d'ombre, c'est vrai. Catogna m'a beaucoup soutenue, après ton... double départ. Puis elle a disparu aussi... J'ai dû me débrouiller seule, pour la première fois de ma vie. Je crois que nous avons des histoires à partager, et il me tarde de savoir ce qui t'es arrivé à toi aussi depuis tout ce temps. Et avant cela encore, quand tu vivais contre ton gré dans le Tréfonds. Catogna m'avait rapporté que c'est ton père qui t'y a envoyé de force... Moi qui pensait que tu avais disparu volontairement... À cause de moi…
Elle serra les poings. Quel malentendu! Berthilda sourit tristement, avant de l'étreindre à nouveau.
— Catogna... Puisque tu parles d'elle. Ces personnes, qui se font appeler les Chronotrotteuses... l'ont-elles fait revenir du portail temporel, comme moi? Où est notre amie commune?
Dolwen baissa les épaules, abattue. Elle avait espéré que Berthilda saurait où était Catogna. Mais il semblait que leur amie n’était pas revenue avec elle.
Elle se tourna vers les Chronotrotteuses et Nostradamuz, qui étaient restés silencieux.
— Il nous reste encore du travail… Nous devons absolument retrouver Catogna ! Berthilda, nous avons tant à nous dire, mais cela devra attendre. Nous devons la retrouver.
Berthilda soupira. Catogna avait dû rester coincée dans la stase des Dragons de l'infini depuis tout ce temps, à Tanaris. Avec un peu de chance, le temps s'était arrêté pour elle, et cela ne faisait qu'un clin d'œil qu'elle avait disparu, de sa perception à elle.
C'est là qu'elle remarqua que les traits de son amie avaient légèrement changé. Elle avait vieilli, tout comme elle. Les épreuves qu'elles avaient traversé, tout ce qu'elles avaient dû mettre en œuvre pour survivre, se lisait à présent sur leurs visages, pour un œil avisé.
— Tu as raison, nous parlerons quand Catogna nous aura rejoint. Et Mécadur, souffla-t-elle.
Nostradamuz pencha la tête. Berthilda avait parlé de trois interventions des Chronotrotteuses auprès d'elle, alors qu'il n'en avait commandité qu'une seule. C’est cela qui le perturbait. Avait-il choisi d'expédier Mayawela et Ophavia aux bons moments?
Logiquement, la première mission avait été un échec. Sinon Dur n'aurait jamais mentionné avoir vu revenir Berthilda en Ombreterre, il y a quelques années. Catogna et Berthilda auraient repris le cours de leur vie dans leur ligne temporelle d’origine. Cela ne s’était pas produit.
La Berthilda qu'ils avaient récupéré avait semble-t-il traversé un nouveau fil temporel à chaque tentative de sauvetage des Chronotrotteuses. Des fils entrelacées, mais parfois invisibles pour qui n'y a pas été expédié, même pour un Dragon de Bronze. L'un de ces fils était passé devant ses yeux sans qu'il le voit, et il se retrouvait à découvrir des plans qu'il avait formulés à un autre moment du cours du temps. Il pria pour que cela soit dans la même ligne temporelle, et pour que seule Berthilda ait permuté dans les autres.
Le Dragon de Bronze avait refusé de créer sa propre équipe, pour des raisons éthiques, et par prudence. Mais quand tout était devenu chamboulé à Thaldrazus, et face à la panique des événements temporels anarchiques provoquée par Morchie et la version altérée de Nozdormu, il avait cédé à la tentation. Après tout, il faisait de la réparation de lignes temporelles lui aussi! Bien qu'il ait commencé par tenter de réparer d'anciennes anomalies, comme celles qui avaient frappé les deux naines égarées.
Soridormi, la compagne de Nozdormu, avait aussi appelé à l'aide des étrangers de la Horde et de l'Alliance, pour aider le vol de bronze à traquer tout ce qui sortait des portails temporels créé impunément par Morchie; mais, ils ne faisaient que corriger ce qui en sortait. Ils n'y entraient pas, contrairement aux aventurières de Nostradamuz.
Cela pouvait bien être là son erreur. Il n’aurait pas dû chercher à manipuler le temps en dehors de Thaldraszus. Nostradamuz espérait se voir confier à l'avenir de grandes missions par le Vol de Bronze, comptant sur les Chronotrotteuses pour acquérir de l’expérience. Il espéra que cela ne se retourne pas contre lui, et qu'il ne se fasse pas plutôt bannir du Vol, si le calme revenait un jour dans les Îles aux Dragons. Il sentait instinctivement qu'ils n'apprécieraient guère qu'il se soit permis de monter sa propre équipe pour des missions comme celles-ci, sans leur en avoir parlé.
Il fallait pourtant bien contrer les magouilles des Dragons de l'infini, qui eux ne se privaient pas de perturber les lignes à tout va! Et vu que toutes les troupes ou presque des agents du Vol de Bronze étaient présentement à Thaldraszus, pourquoi ne pas résoudre des anomalies situées ailleurs en Azeroth. Il garda en tête cet argument, au cas où il devrait un jour rendre des comptes.
D’ici là, les lignes temporelles alternatives de leur monde avaient peut-être été mises en danger par son choix d'envoyer les Chronotrotteuses sauver les deux naines égarées. Quel avait été l'impact du passage de Berthilda dans ces lignes ? Parviendrait-il à réparer son erreur ? Monter une équipe de Chronotrotteuses était-ce une erreur ? Selon les récits de Berthilda, il déciderait s'il devait poursuivre ou non cette expérience. Pour que cela continue, il fallait que tout rentre dans l'ordre!
Il fallait aussi savoir précisément ce que la Naine moine avait vécu pour évaluer l'impact de ses incursions imprévues dans des lignes temporelles auxquelles elle n’appartenait pas. D'expérience, il savait que les particules provenant d’autres fils temporels avaient tendance à créer des agglomérats néfastes, perturbant l’ordre des choses dans le monde où elles se formaient. Un simple grain de sable pouvait tout changer. Alors, une Naine entière...
Il se garda bien de partager ce type de connaissance avec les drôles de dames qui étaient face à lui. Elles ne pouvaient pas se douter à quel point la manipulation temporelle était une affaire complexe et délicate. Et elles n'avaient pas besoin de le savoir. Il attendait d'elles qu'elles suivent ses ordres, en étant les plus efficaces possibles.
Il ignorait toutefois que les Chronotrotteuses n'étaient pas que des exécutrices d'épreuve. Si Mayawela n'était pas particulièrement curieuse de comprendre tous les tenants et aboutissants de leurs missions, ce n'était pas forcément le cas d'Ophavia, ni de Dolwen et encore moins de Berthilda, qui comptait bien comprendre ce qui s'était passé en détail. Bien qu’elle paraisse plus calme, elle était toujours furieuse après cette bande d’énergumènes, qui s’étaient permis d’intervenir alors qu’elle ne leur avait rien demandé.
Sans eux, elle était presque sûre qu’elle aurait pu sauver son amie Catogna de la stase dans laquelle les Dragons de l’infini l’avaient plongée.
Elle réalisa alors à cet instant, qu’elle s’était permise la même chose en intervenant dans la vie de Dolwen, cherchant à la protéger malgré elle des affres de l’esclavagisme imposés par le joug de Ragnaros. Cela finit de la calmer instantanément, et la plongea dans la plus grande perplexité.
Pour Nostradamuz. C'était l'heure de faire le débriefing de la mission, et de récupérer les informations sur les passages temporels de Berthilda. Il indiqua une table non loin, et leur commanda à toutes des boissons. C’était sa tournée.
Sauver Catogna risquait d'être beaucoup plus compliqué que prévu... Il ne fallait pas qu'il se trompe de moment pour la récupérer! Il avait vaguement entendu parler sinon d’un certain “Mécadur”. Dur, comme le Nain Dur qui avait témoigné? Ou alors il avait rêvé? Il n’y avait que deux naines égarées, et pas trois Nains à sauver.
La prêtresse sécha ses larmes et sourit à Berthilda.
— J'ai appris à mieux dominer ma part d'ombre, c'est vrai. Catogna m'a beaucoup soutenue, après ton... double départ. Puis elle a disparu aussi... J'ai dû me débrouiller seule, pour la première fois de ma vie. Je crois que nous avons des histoires à partager, et il me tarde de savoir ce qui t'es arrivé à toi aussi depuis tout ce temps. Et avant cela encore, quand tu vivais contre ton gré dans le Tréfonds. Catogna m'avait rapporté que c'est ton père qui t'y a envoyé de force... Moi qui pensait que tu avais disparu volontairement... À cause de moi…
Elle serra les poings. Quel malentendu! Berthilda sourit tristement, avant de l'étreindre à nouveau.
— Catogna... Puisque tu parles d'elle. Ces personnes, qui se font appeler les Chronotrotteuses... l'ont-elles fait revenir du portail temporel, comme moi? Où est notre amie commune?
Dolwen baissa les épaules, abattue. Elle avait espéré que Berthilda saurait où était Catogna. Mais il semblait que leur amie n’était pas revenue avec elle.
Elle se tourna vers les Chronotrotteuses et Nostradamuz, qui étaient restés silencieux.
— Il nous reste encore du travail… Nous devons absolument retrouver Catogna ! Berthilda, nous avons tant à nous dire, mais cela devra attendre. Nous devons la retrouver.
Berthilda soupira. Catogna avait dû rester coincée dans la stase des Dragons de l'infini depuis tout ce temps, à Tanaris. Avec un peu de chance, le temps s'était arrêté pour elle, et cela ne faisait qu'un clin d'œil qu'elle avait disparu, de sa perception à elle.
C'est là qu'elle remarqua que les traits de son amie avaient légèrement changé. Elle avait vieilli, tout comme elle. Les épreuves qu'elles avaient traversé, tout ce qu'elles avaient dû mettre en œuvre pour survivre, se lisait à présent sur leurs visages, pour un œil avisé.
— Tu as raison, nous parlerons quand Catogna nous aura rejoint. Et Mécadur, souffla-t-elle.
Nostradamuz pencha la tête. Berthilda avait parlé de trois interventions des Chronotrotteuses auprès d'elle, alors qu'il n'en avait commandité qu'une seule. C’est cela qui le perturbait. Avait-il choisi d'expédier Mayawela et Ophavia aux bons moments?
Logiquement, la première mission avait été un échec. Sinon Dur n'aurait jamais mentionné avoir vu revenir Berthilda en Ombreterre, il y a quelques années. Catogna et Berthilda auraient repris le cours de leur vie dans leur ligne temporelle d’origine. Cela ne s’était pas produit.
La Berthilda qu'ils avaient récupéré avait semble-t-il traversé un nouveau fil temporel à chaque tentative de sauvetage des Chronotrotteuses. Des fils entrelacées, mais parfois invisibles pour qui n'y a pas été expédié, même pour un Dragon de Bronze. L'un de ces fils était passé devant ses yeux sans qu'il le voit, et il se retrouvait à découvrir des plans qu'il avait formulés à un autre moment du cours du temps. Il pria pour que cela soit dans la même ligne temporelle, et pour que seule Berthilda ait permuté dans les autres.
Le Dragon de Bronze avait refusé de créer sa propre équipe, pour des raisons éthiques, et par prudence. Mais quand tout était devenu chamboulé à Thaldrazus, et face à la panique des événements temporels anarchiques provoquée par Morchie et la version altérée de Nozdormu, il avait cédé à la tentation. Après tout, il faisait de la réparation de lignes temporelles lui aussi! Bien qu'il ait commencé par tenter de réparer d'anciennes anomalies, comme celles qui avaient frappé les deux naines égarées.
Soridormi, la compagne de Nozdormu, avait aussi appelé à l'aide des étrangers de la Horde et de l'Alliance, pour aider le vol de bronze à traquer tout ce qui sortait des portails temporels créé impunément par Morchie; mais, ils ne faisaient que corriger ce qui en sortait. Ils n'y entraient pas, contrairement aux aventurières de Nostradamuz.
Cela pouvait bien être là son erreur. Il n’aurait pas dû chercher à manipuler le temps en dehors de Thaldraszus. Nostradamuz espérait se voir confier à l'avenir de grandes missions par le Vol de Bronze, comptant sur les Chronotrotteuses pour acquérir de l’expérience. Il espéra que cela ne se retourne pas contre lui, et qu'il ne se fasse pas plutôt bannir du Vol, si le calme revenait un jour dans les Îles aux Dragons. Il sentait instinctivement qu'ils n'apprécieraient guère qu'il se soit permis de monter sa propre équipe pour des missions comme celles-ci, sans leur en avoir parlé.
Il fallait pourtant bien contrer les magouilles des Dragons de l'infini, qui eux ne se privaient pas de perturber les lignes à tout va! Et vu que toutes les troupes ou presque des agents du Vol de Bronze étaient présentement à Thaldraszus, pourquoi ne pas résoudre des anomalies situées ailleurs en Azeroth. Il garda en tête cet argument, au cas où il devrait un jour rendre des comptes.
D’ici là, les lignes temporelles alternatives de leur monde avaient peut-être été mises en danger par son choix d'envoyer les Chronotrotteuses sauver les deux naines égarées. Quel avait été l'impact du passage de Berthilda dans ces lignes ? Parviendrait-il à réparer son erreur ? Monter une équipe de Chronotrotteuses était-ce une erreur ? Selon les récits de Berthilda, il déciderait s'il devait poursuivre ou non cette expérience. Pour que cela continue, il fallait que tout rentre dans l'ordre!
Il fallait aussi savoir précisément ce que la Naine moine avait vécu pour évaluer l'impact de ses incursions imprévues dans des lignes temporelles auxquelles elle n’appartenait pas. D'expérience, il savait que les particules provenant d’autres fils temporels avaient tendance à créer des agglomérats néfastes, perturbant l’ordre des choses dans le monde où elles se formaient. Un simple grain de sable pouvait tout changer. Alors, une Naine entière...
Il se garda bien de partager ce type de connaissance avec les drôles de dames qui étaient face à lui. Elles ne pouvaient pas se douter à quel point la manipulation temporelle était une affaire complexe et délicate. Et elles n'avaient pas besoin de le savoir. Il attendait d'elles qu'elles suivent ses ordres, en étant les plus efficaces possibles.
Il ignorait toutefois que les Chronotrotteuses n'étaient pas que des exécutrices d'épreuve. Si Mayawela n'était pas particulièrement curieuse de comprendre tous les tenants et aboutissants de leurs missions, ce n'était pas forcément le cas d'Ophavia, ni de Dolwen et encore moins de Berthilda, qui comptait bien comprendre ce qui s'était passé en détail. Bien qu’elle paraisse plus calme, elle était toujours furieuse après cette bande d’énergumènes, qui s’étaient permis d’intervenir alors qu’elle ne leur avait rien demandé.
Sans eux, elle était presque sûre qu’elle aurait pu sauver son amie Catogna de la stase dans laquelle les Dragons de l’infini l’avaient plongée.
Elle réalisa alors à cet instant, qu’elle s’était permise la même chose en intervenant dans la vie de Dolwen, cherchant à la protéger malgré elle des affres de l’esclavagisme imposés par le joug de Ragnaros. Cela finit de la calmer instantanément, et la plongea dans la plus grande perplexité.
Pour Nostradamuz. C'était l'heure de faire le débriefing de la mission, et de récupérer les informations sur les passages temporels de Berthilda. Il indiqua une table non loin, et leur commanda à toutes des boissons. C’était sa tournée.
Sauver Catogna risquait d'être beaucoup plus compliqué que prévu... Il ne fallait pas qu'il se trompe de moment pour la récupérer! Il avait vaguement entendu parler sinon d’un certain “Mécadur”. Dur, comme le Nain Dur qui avait témoigné? Ou alors il avait rêvé? Il n’y avait que deux naines égarées, et pas trois Nains à sauver.
Berthilda Souffle-pierre- Messages : 6
Date d'inscription : 22/08/2024
Re: [Les Chronotrotteuses] Chapitre 2 : Le sauvetage des Naines égarées
Nostradamuz avait réussi son entrée, se dit Ophavia. Cette dernière s’était tenue silencieuse pendant les retrouvailles entre Dolwen et Berthilda. De ce côté là, la mission était une réussite, et Berthilda semblait plus encline à coopérer désormais.
Mais maintenant, le dragon de bronze déguisé en nain semblait perdu dans ses pensées. Ophavia en profita et prit la parole : “Je ne comprends toujours pas comment Berthilda peut nous avoir déjà rencontrée auparavant. Je m’en souviendrais si ça avait été le cas…”
Pour Nostradamuz, la réponse était évidente. Il était un dragon de bronze, habitué à réfléchir en termes particuliers quand il s’agissait du Temps. Il se tourna vers Ophavia et la regarda intensément, ce qui mit la morte-vivante mal à l’aise.
Il fallut quelques instants à Ophavia pour comprendre ce que le chef des Chronotrotteuses souhaitait. Qu’elle trouve la réponse par elle-même.
“Bon, se dit-elle. S’il veut que je me creuse les méninges, c’est que ça doit être possible, enfin, pas un truc de dragon de bronze. Donc, restons simples. Berthilda nous a déjà rencontré, Mayawela et moi. Mais ce n’est pas notre cas, nous la voyons pour la première fois. Pourquoi ?”
Le front plissé dans une intense réflexion, le temps semblait se figer pour Ophavia. Ses pensées fusaient, cherchant la réponse. Et sa simplicité la percuta de plein de fouet.
“Parce que ce n’est pas encore arrivé pour Mayawela et moi !” s’écria-t-elle.
Nostradamuz sourit : “Précisément. On pourrait dire que les rencontres entre les Chronotrotteuses et Berthilda se déroulent dans le désordre. Notre amie Sombrefer ici présente a déjà eu affaire à vous à trois reprises. Ce qui signifie que ces évènements sont désormais des points fixes dans le temps. Vous, d'un autre coté, la rencontrez pour la première fois. A nous de faire en sorte que les deux prochaines rencontres se déroulent comme prévu. Pour cela, il y a deux méthodes. La première consiste à “suivre le texte dramatique”. C’est ce que nous avons fait en interrogeant votre ami Dur. Comme il était présent lors de “l’enlèvement” de Berthilda par les Chronotrotteuses à Oribos, il nous a décrit la scène, et nous avons suivit le texte, comme s’il s’agissait d’une pièce de théâtre.
La seconde option est de se dire que la ligne temporelle fera en sorte de corriger les petits détails incongrus, et d’y aller sans préparation particulière. On se contente du lieu, de l’époque, et les choses suivent leur cours.
Dans les deux cas, les résultats peuvent être… non conformes à ce qu’on attendait. Trop de préparation peut faire capoter l’opération tout aussi bien que manquer d’information.
Si nous nous décidons pour la première option, notre seule source d’informations étant vous, Berthilda, il faudra nous donner le maximum de détails.”
Ophavia décida d’interrompre le dragon de bronze : “J’ai participé à de nombreuses missions pour la Main d’Argent, la Croisade Écarlate, et le Fléau, et aucune n’a jamais échoué par excès de préparation. Le manque, par contre…”
Nostradamuz hocha la tête. Lui aussi préférait être prêt. Il se tourna vers Berthilda.
“Vous nous avez déjà données de précieuses informations. Nous savons que nous devons intervenir à Tanaris. C’est un lieu de grande puissance pour les dragons de Bronze, car c’est là que se trouvent les Grottes du temps. Pour éviter toute perturbation, il faudra nous rendre sur place. Pour Oribos, nous ne pouvions faire coïncider le lieu géographique du départ et de l’arrivée, car il s’agissait de l’Au-Delà. Mais pour Tanaris, nous n’avons pas le choix, les Grottes perturberaient notre portail si nous l’ouvrions d’ici. Nous allons donc nous y rendre. Berthilda, pendant le voyage, vous nous raconterez tout ce qui s’est passé lors de votre première rencontre avec les Chronotrotteuses, dans les moindres détails.
Nous ignorons ce qu’il adviendra de Catogna, mais nous pouvons partir du principe que nous allons réussir à la récupérer. Personne ne l’a revue depuis, ni dans cette ligne temporelle, ni dans celle où vous avez disparu ces dernières années, sinon vous ne seriez pas si pressée de la sauver. Donc, si nous la ramenons à notre époque, le flux temporel ne sera pas altéré. Pendant toutes ces années, Dolwen s’est demandée “où est Catogna?”. Ce n’était pas la bonne question. Il fallait se demander : “Quand est Catogna?”.
Mais maintenant, le dragon de bronze déguisé en nain semblait perdu dans ses pensées. Ophavia en profita et prit la parole : “Je ne comprends toujours pas comment Berthilda peut nous avoir déjà rencontrée auparavant. Je m’en souviendrais si ça avait été le cas…”
Pour Nostradamuz, la réponse était évidente. Il était un dragon de bronze, habitué à réfléchir en termes particuliers quand il s’agissait du Temps. Il se tourna vers Ophavia et la regarda intensément, ce qui mit la morte-vivante mal à l’aise.
Il fallut quelques instants à Ophavia pour comprendre ce que le chef des Chronotrotteuses souhaitait. Qu’elle trouve la réponse par elle-même.
“Bon, se dit-elle. S’il veut que je me creuse les méninges, c’est que ça doit être possible, enfin, pas un truc de dragon de bronze. Donc, restons simples. Berthilda nous a déjà rencontré, Mayawela et moi. Mais ce n’est pas notre cas, nous la voyons pour la première fois. Pourquoi ?”
Le front plissé dans une intense réflexion, le temps semblait se figer pour Ophavia. Ses pensées fusaient, cherchant la réponse. Et sa simplicité la percuta de plein de fouet.
“Parce que ce n’est pas encore arrivé pour Mayawela et moi !” s’écria-t-elle.
Nostradamuz sourit : “Précisément. On pourrait dire que les rencontres entre les Chronotrotteuses et Berthilda se déroulent dans le désordre. Notre amie Sombrefer ici présente a déjà eu affaire à vous à trois reprises. Ce qui signifie que ces évènements sont désormais des points fixes dans le temps. Vous, d'un autre coté, la rencontrez pour la première fois. A nous de faire en sorte que les deux prochaines rencontres se déroulent comme prévu. Pour cela, il y a deux méthodes. La première consiste à “suivre le texte dramatique”. C’est ce que nous avons fait en interrogeant votre ami Dur. Comme il était présent lors de “l’enlèvement” de Berthilda par les Chronotrotteuses à Oribos, il nous a décrit la scène, et nous avons suivit le texte, comme s’il s’agissait d’une pièce de théâtre.
La seconde option est de se dire que la ligne temporelle fera en sorte de corriger les petits détails incongrus, et d’y aller sans préparation particulière. On se contente du lieu, de l’époque, et les choses suivent leur cours.
Dans les deux cas, les résultats peuvent être… non conformes à ce qu’on attendait. Trop de préparation peut faire capoter l’opération tout aussi bien que manquer d’information.
Si nous nous décidons pour la première option, notre seule source d’informations étant vous, Berthilda, il faudra nous donner le maximum de détails.”
Ophavia décida d’interrompre le dragon de bronze : “J’ai participé à de nombreuses missions pour la Main d’Argent, la Croisade Écarlate, et le Fléau, et aucune n’a jamais échoué par excès de préparation. Le manque, par contre…”
Nostradamuz hocha la tête. Lui aussi préférait être prêt. Il se tourna vers Berthilda.
“Vous nous avez déjà données de précieuses informations. Nous savons que nous devons intervenir à Tanaris. C’est un lieu de grande puissance pour les dragons de Bronze, car c’est là que se trouvent les Grottes du temps. Pour éviter toute perturbation, il faudra nous rendre sur place. Pour Oribos, nous ne pouvions faire coïncider le lieu géographique du départ et de l’arrivée, car il s’agissait de l’Au-Delà. Mais pour Tanaris, nous n’avons pas le choix, les Grottes perturberaient notre portail si nous l’ouvrions d’ici. Nous allons donc nous y rendre. Berthilda, pendant le voyage, vous nous raconterez tout ce qui s’est passé lors de votre première rencontre avec les Chronotrotteuses, dans les moindres détails.
Nous ignorons ce qu’il adviendra de Catogna, mais nous pouvons partir du principe que nous allons réussir à la récupérer. Personne ne l’a revue depuis, ni dans cette ligne temporelle, ni dans celle où vous avez disparu ces dernières années, sinon vous ne seriez pas si pressée de la sauver. Donc, si nous la ramenons à notre époque, le flux temporel ne sera pas altéré. Pendant toutes ces années, Dolwen s’est demandée “où est Catogna?”. Ce n’était pas la bonne question. Il fallait se demander : “Quand est Catogna?”.
Ophavia- Messages : 29
Date d'inscription : 14/08/2024
Loisirs : Chronotrotteuse
Re: [Les Chronotrotteuses] Chapitre 2 : Le sauvetage des Naines égarées
Aussitôt dit, aussitôt fait, ou presque !
Les Chronotrotteuses Ophavia et Mayawela étaient prêtes, archi-prêtes, à récupérer Catogna. Elles s’apprêtaient à se rendre près des Grottes du Temps, dans le désert de Tanaris.
Conformément au témoignage de Berthilda, ni elle ni Dolwen n’avaient le droit de participer à cette expédition à haut risque. Elles devaient donc patienter sagement à Thaldraszus avec Nostradamuz, tout en espérant que les Chronotrotteuses réussissent leur mission et ramènent Catogna saine et sauve sur les îles aux Dragons.
La Naine Sombrefer avait disparu depuis si longtemps… Dolwen réalisa soudain qu'elle avait vieilli de plusieurs années depuis cette époque, contrairement à sa chère amie. Mais cela ne ferait pas grande différence, les Nains pouvant vivre aisément un siècle avant de commencer à montrer des signes ostensibles de vieillissement. Toutefois, cela lui donnerait une occasion de se vanter d’être la plus âgée d'entre elles.
A l'auberge, les préparatifs se terminaient. Nostradamuz avait doté ses championnes de différents gadgets utiles, et vérifiait que les équipements étaient fonctionnels.
Les Chronotrotteuses n’avaient plus de temps à perdre. Ophavia et Mayawela échangèrent un regard; elles étaient prêtes à se rendre dans le désert de Tanaris. Prêtes à faire un nouveau saut à travers les limbes mystérieuses du temps.
Berthilda leur avait plusieurs fois décrit la scène qui allait se dérouler. Catogna et elle venaient d’être attaquées par des dragons de l’Infini dans le désert, alors qu’elles travaillaient comme mercenaires pour Zuldorado, l’expédition dirigée par le célèbre nain explorateur et chasseur de trésors Grunedaldur Barbebrousse.
Les deux amies avaient malencontreusement surpris un regroupement de ces maudits dragons, toujours prêts à manipuler le temps quand bon leur semblait. Les créatures avaient enfermé Catogna dans une stase temporelle, mais Berthilda avait réussi à se jeter sur le côté juste à temps pour y échapper. Prête à riposter, elle avait puisé en elle la fureur du tigre Xu’en et s’apprêtait à déchaîner une pluie de poings de fureur sur leurs assaillants lorsqu’un portail temporel s’était soudain matérialisé entre elle et les dragons. C’est alors que les Chronotrotteuses étaient apparues, tendant une main vers elle comme pour l’attraper.
D’instinct, voyant la main décharnée d'Ophavia se diriger vers elle, Berthilda esquiva son geste de justesse, se jetant en arrière. Mais elle roula directement dans un second portail, apparu au même moment, tandis que d’autres continuaient à surgir en une succession infinie de portails se déployant en une spirale vertigineuse!
Le monde dans lequel elle atterrit ensuite la fit elle aussi disparaître de longues années. Jusqu’à ce que les Chronotrotteuses réussissent enfin à la récupérer à Oribos, après un autre essai loupé dans une autre boucle temporelle.
Berthilda, en racontant les fois où elles vu les Chronotrotteuses, en profita pour leur parler plus en détails de la deuxième tentative précisément.
La Naine, qui était plongée dans un autre monde depuis des années, avait sympathisé avec un Nain qui ressemblait comme deux gouttes de bière à son ami Dur. Mais ce n’était pas lui. C’était Mécadur. Les Hordeuses avaient surgi au moment où son monde s’effondrait…. Ce qui avait sauvé la vie de la Naine, mais son ami, lui, avait dû périr, ce qui semblait affecter Berthilda au plus haut point.
Elle avait alors roulé dans un autre portail à nouveau, et s’était retrouvée face au Dur qu’elle avait connu, celui de leur monde mutuel. D’où son témoignage, comme quoi il avait vu Berthilda un moment lors des événements de l’Ombreterre.
Pour la Naine, il était hors de question de ne pas sauver Mécadur, en plus de Catogna, d’autant qu’elle lui devait sa survie.
Nostradamuz avait été consterné d'apprendre comment cela s'était passé. Son initiative de corriger les anomalies temporelles par lui-même, avec sa propre équipe, avait peut-être bien entraîné des paradoxes plus graves encore… Et voilà qu’à cause de cela, il y avait eu des changements de monde, ce qui était totalement prohibé. Berthilda sans le vouloir avait peut-être créé des variations dangereuses. S’ils sauvaient aussi son ami Mécadur, il y aurait deux versions du même être vivant dans la même dimension. Tout comme finalement il y avait eu plusieurs Chronotrotteuses, celles d’une boucle révolue, et celles du présent.
Il grimaça, se tapant sur la tête. Tout cela devenait beaucoup trop complexe!
Toutes ces erreurs n’étaient dûes qu’à une seule chose. Une raison toute bête à laquelle il n’avait pas pensé. Lors de cette première tentative de sauvetage des Naines égarées, la magie qui imprégnait les Grottes du Temps toutes proches était si puissante que l’écho du portail temporel créé par ses Chronotrotteuses avait dû se répliquer, ouvrant des brèches vers une multitude de mondes parallèles.
C’est dans l’un de ces mondes que Berthilda avait basculé : le même monde, mais pourtant différent. Une infime variation le distinguait de son monde d’origine, et cette légère différence suffisait à bouleverser ses grands évènements. Berthilda avait peu après douloureusement pris conscience que cette réalité était altérée, se demandant même un moment si elle n’était pas devenue folle. Impossible de retourner dans son monde. Le portail s'était refermé aussitôt qu'elle y était passée.
Nostradamuz avait noté l’emplacement où le portail était apparu selon Berthilda, afin que les Chronotrotteuses puissent l’ouvrir cette fois-ci aussi près que possible de Catogna. Il leur avait fait un schéma pour qu'elles se positionnent au bon endroit.
La consigne était claire : ne pas tenter d’attraper la Berthilda du passé lorsqu’elle basculerait dans l’autre monde. Si elles le faisaient, il y aurait deux Berthilda dans leur monde: celle du passé qui n'avait du coup pas visité de monde alternatif, et celle du présent, qui elle l'avait fait. Ce qui créerait instantanément un dangereux paradoxe temporel. Il ne fallait surtout pas non plus toucher aux autres portails, qui ne manqueront pas à nouveau de s’ouvrir.
L’objectif était uniquement de sauver Catogna en la tirant rapidement de la stase lancée par les dragons. Les Chronotrotteuses n’auraient que quelques secondes pour la ramener dans le présent. Une fois Catogna en sécurité, Nostradamuz s’occuperait de dissiper le sort de stase qui pétrifiait la Naine. Tel était le plan.
Il avait même fait affréter une monture spéciale pour faciliter le rapatriement de la Naine paralysée, en attendant qu’il la replace dans le bon tempo.
Mayawela arbora un sourire jovial, qui contrastait avec les visages fermés et inquiets de Dolwen et Berthilda. Passée l’euphorie des retrouvailles, toutes leurs préoccupations s’étaient tournées vers Catogna, qui leur manquait terriblement. Les trois Naines avaient pour ainsi dire "grandi" ensemble, loin d'ici, près du Mont Rochenoire.
— Enfin de l’action ! s’exclama la Taurène. Nous sommes prêtes, chef ! Ne vous en faites pas les filles, on va vous la ramener votre copine ! Pas vrai Ophavia ? Voyons le bon côté des choses: non seulement Catogna ne s’impatiente pas, mais vous ne lui manquez pas du tout! Elle a même évité un paquet de galères : le revirement de Sylvanas, les manigances du Geôlier, la fureur de Fyrakka… et j’en passe. Franchement, vous ne pensez pas qu’il vaudrait mieux la laisser là où elle est ? Quand vous serez bien vieilles, vous pourrez la libérer, et oh la la, toutes les histoires que vous aurez à lui raconter ! Elle sera jeune et fringante, ça vous rappellera le bon vieux passé, alors que vous…
Le regard noir que lui lancèrent les Naines la dissuada de continuer. Mayawela haussa les épaules, et se tourna vers Ophavia.
Celle-ci était plongée dans ses pensées, pleinement concentrée sur l’objectif, préparant mentalement l’opération, encore et encore, jouant la scène dans sa tête.
Nostradamuz inspira profondément, comme pour se donner du courage. Si jamais les Chronotrotteuses échouaient cette mission, et que cela engendrait de nouveaux problèmes, il risquait gros. Il se trouvait déjà dans une situation délicate, ayant pris ces initiatives sans l’aval des dirigeants de l’Ordre de Bronze.
Les Chronotrotteuses Ophavia et Mayawela étaient prêtes, archi-prêtes, à récupérer Catogna. Elles s’apprêtaient à se rendre près des Grottes du Temps, dans le désert de Tanaris.
Conformément au témoignage de Berthilda, ni elle ni Dolwen n’avaient le droit de participer à cette expédition à haut risque. Elles devaient donc patienter sagement à Thaldraszus avec Nostradamuz, tout en espérant que les Chronotrotteuses réussissent leur mission et ramènent Catogna saine et sauve sur les îles aux Dragons.
La Naine Sombrefer avait disparu depuis si longtemps… Dolwen réalisa soudain qu'elle avait vieilli de plusieurs années depuis cette époque, contrairement à sa chère amie. Mais cela ne ferait pas grande différence, les Nains pouvant vivre aisément un siècle avant de commencer à montrer des signes ostensibles de vieillissement. Toutefois, cela lui donnerait une occasion de se vanter d’être la plus âgée d'entre elles.
A l'auberge, les préparatifs se terminaient. Nostradamuz avait doté ses championnes de différents gadgets utiles, et vérifiait que les équipements étaient fonctionnels.
Les Chronotrotteuses n’avaient plus de temps à perdre. Ophavia et Mayawela échangèrent un regard; elles étaient prêtes à se rendre dans le désert de Tanaris. Prêtes à faire un nouveau saut à travers les limbes mystérieuses du temps.
Berthilda leur avait plusieurs fois décrit la scène qui allait se dérouler. Catogna et elle venaient d’être attaquées par des dragons de l’Infini dans le désert, alors qu’elles travaillaient comme mercenaires pour Zuldorado, l’expédition dirigée par le célèbre nain explorateur et chasseur de trésors Grunedaldur Barbebrousse.
Les deux amies avaient malencontreusement surpris un regroupement de ces maudits dragons, toujours prêts à manipuler le temps quand bon leur semblait. Les créatures avaient enfermé Catogna dans une stase temporelle, mais Berthilda avait réussi à se jeter sur le côté juste à temps pour y échapper. Prête à riposter, elle avait puisé en elle la fureur du tigre Xu’en et s’apprêtait à déchaîner une pluie de poings de fureur sur leurs assaillants lorsqu’un portail temporel s’était soudain matérialisé entre elle et les dragons. C’est alors que les Chronotrotteuses étaient apparues, tendant une main vers elle comme pour l’attraper.
D’instinct, voyant la main décharnée d'Ophavia se diriger vers elle, Berthilda esquiva son geste de justesse, se jetant en arrière. Mais elle roula directement dans un second portail, apparu au même moment, tandis que d’autres continuaient à surgir en une succession infinie de portails se déployant en une spirale vertigineuse!
Le monde dans lequel elle atterrit ensuite la fit elle aussi disparaître de longues années. Jusqu’à ce que les Chronotrotteuses réussissent enfin à la récupérer à Oribos, après un autre essai loupé dans une autre boucle temporelle.
Berthilda, en racontant les fois où elles vu les Chronotrotteuses, en profita pour leur parler plus en détails de la deuxième tentative précisément.
La Naine, qui était plongée dans un autre monde depuis des années, avait sympathisé avec un Nain qui ressemblait comme deux gouttes de bière à son ami Dur. Mais ce n’était pas lui. C’était Mécadur. Les Hordeuses avaient surgi au moment où son monde s’effondrait…. Ce qui avait sauvé la vie de la Naine, mais son ami, lui, avait dû périr, ce qui semblait affecter Berthilda au plus haut point.
Elle avait alors roulé dans un autre portail à nouveau, et s’était retrouvée face au Dur qu’elle avait connu, celui de leur monde mutuel. D’où son témoignage, comme quoi il avait vu Berthilda un moment lors des événements de l’Ombreterre.
Pour la Naine, il était hors de question de ne pas sauver Mécadur, en plus de Catogna, d’autant qu’elle lui devait sa survie.
Nostradamuz avait été consterné d'apprendre comment cela s'était passé. Son initiative de corriger les anomalies temporelles par lui-même, avec sa propre équipe, avait peut-être bien entraîné des paradoxes plus graves encore… Et voilà qu’à cause de cela, il y avait eu des changements de monde, ce qui était totalement prohibé. Berthilda sans le vouloir avait peut-être créé des variations dangereuses. S’ils sauvaient aussi son ami Mécadur, il y aurait deux versions du même être vivant dans la même dimension. Tout comme finalement il y avait eu plusieurs Chronotrotteuses, celles d’une boucle révolue, et celles du présent.
Il grimaça, se tapant sur la tête. Tout cela devenait beaucoup trop complexe!
Toutes ces erreurs n’étaient dûes qu’à une seule chose. Une raison toute bête à laquelle il n’avait pas pensé. Lors de cette première tentative de sauvetage des Naines égarées, la magie qui imprégnait les Grottes du Temps toutes proches était si puissante que l’écho du portail temporel créé par ses Chronotrotteuses avait dû se répliquer, ouvrant des brèches vers une multitude de mondes parallèles.
C’est dans l’un de ces mondes que Berthilda avait basculé : le même monde, mais pourtant différent. Une infime variation le distinguait de son monde d’origine, et cette légère différence suffisait à bouleverser ses grands évènements. Berthilda avait peu après douloureusement pris conscience que cette réalité était altérée, se demandant même un moment si elle n’était pas devenue folle. Impossible de retourner dans son monde. Le portail s'était refermé aussitôt qu'elle y était passée.
Nostradamuz avait noté l’emplacement où le portail était apparu selon Berthilda, afin que les Chronotrotteuses puissent l’ouvrir cette fois-ci aussi près que possible de Catogna. Il leur avait fait un schéma pour qu'elles se positionnent au bon endroit.
La consigne était claire : ne pas tenter d’attraper la Berthilda du passé lorsqu’elle basculerait dans l’autre monde. Si elles le faisaient, il y aurait deux Berthilda dans leur monde: celle du passé qui n'avait du coup pas visité de monde alternatif, et celle du présent, qui elle l'avait fait. Ce qui créerait instantanément un dangereux paradoxe temporel. Il ne fallait surtout pas non plus toucher aux autres portails, qui ne manqueront pas à nouveau de s’ouvrir.
L’objectif était uniquement de sauver Catogna en la tirant rapidement de la stase lancée par les dragons. Les Chronotrotteuses n’auraient que quelques secondes pour la ramener dans le présent. Une fois Catogna en sécurité, Nostradamuz s’occuperait de dissiper le sort de stase qui pétrifiait la Naine. Tel était le plan.
Il avait même fait affréter une monture spéciale pour faciliter le rapatriement de la Naine paralysée, en attendant qu’il la replace dans le bon tempo.
Mayawela arbora un sourire jovial, qui contrastait avec les visages fermés et inquiets de Dolwen et Berthilda. Passée l’euphorie des retrouvailles, toutes leurs préoccupations s’étaient tournées vers Catogna, qui leur manquait terriblement. Les trois Naines avaient pour ainsi dire "grandi" ensemble, loin d'ici, près du Mont Rochenoire.
— Enfin de l’action ! s’exclama la Taurène. Nous sommes prêtes, chef ! Ne vous en faites pas les filles, on va vous la ramener votre copine ! Pas vrai Ophavia ? Voyons le bon côté des choses: non seulement Catogna ne s’impatiente pas, mais vous ne lui manquez pas du tout! Elle a même évité un paquet de galères : le revirement de Sylvanas, les manigances du Geôlier, la fureur de Fyrakka… et j’en passe. Franchement, vous ne pensez pas qu’il vaudrait mieux la laisser là où elle est ? Quand vous serez bien vieilles, vous pourrez la libérer, et oh la la, toutes les histoires que vous aurez à lui raconter ! Elle sera jeune et fringante, ça vous rappellera le bon vieux passé, alors que vous…
Le regard noir que lui lancèrent les Naines la dissuada de continuer. Mayawela haussa les épaules, et se tourna vers Ophavia.
Celle-ci était plongée dans ses pensées, pleinement concentrée sur l’objectif, préparant mentalement l’opération, encore et encore, jouant la scène dans sa tête.
Nostradamuz inspira profondément, comme pour se donner du courage. Si jamais les Chronotrotteuses échouaient cette mission, et que cela engendrait de nouveaux problèmes, il risquait gros. Il se trouvait déjà dans une situation délicate, ayant pris ces initiatives sans l’aval des dirigeants de l’Ordre de Bronze.
Berthilda Souffle-pierre- Messages : 6
Date d'inscription : 22/08/2024
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