[Une histoire contre une paillasse] Drakana, comment je suis devenue Taurène

J'ai grandi dans les vastes plaines de Mulgore, là où le vent chante et où les mesas dominent les grandes vallées et les collines.

C'était avant que Cairn Sabot-de-Sang unifie les clans Taurens.

Mon père-mère, le forgeron Pipiche des Pitons du Tonnerre, a été recueilli et adopté par des Hurans (les descendants du demi-dieu sanglier Agamaggan).


Aussi, il m'a élevé seul.

J'ai vécu une enfance loin des traditions, forgée par les luttes contre les éléments, la sauvagerie, et l'amour des grands espaces.

Il m'a tout appris!

Comment survivre dans la nature... écouter les murmures du vent et les grondements de la terre...

Quand il partait plusieurs jours sur la route du Thorium, je me mêlais aux trotteurs des Plaines!

Leurs foulées étaient miennes!

... et dans nos courses effrénées, j'ai découvert la liberté.

Les loups étaient mes amis. Les kodos, mes frères et sœurs silencieux.

Pipiche et moi avons vécu un moment dans les Tarides, puis nous sommes retournés à Mulgore.

L'appel des plaines...

Peu après, feu l'ancien chef Cairn a choisi notre mesa pour y rassembler les clans Taurens.

Pile là ou Pipiche était installé... mon père-mère et moi avons dû céder le terrain.

Nous avons alors découvert nos congénères!

Ils nous paraissaient si différents !

Ils chassaient nos amis. Non pas pour leur survie, mais pour des raisons qui m'échappaient!

Je ne comprenais pas mes semblables.


Un jour, alors que j'étais toujours une étrangère parmi les Taurens, je rencontrai l'Ancienne Drakawen, qui devint ma marraine. Et qui vient de fêter son centième anniversaire!

Elle me demanda :

"Enfant sauvage des plaines, ton cœur bat au rythme des Tarides et de Mulgore, mais tu persistes à te tenir à l'écart du sentier de tes ancêtres... Que cherches-tu?"

Je lui répondis:

"Je cherche à comprendre, Ancienne!

Les Taurens prétendent honorer la nature, mais je les vois tuer mes amis!

Leurs rites et leurs coutumes me font bailler!

C'est ça, être Tauren?

Drakawen me répondit :

"Être Taurène, c’est comprendre l’équilibre des endroits où nous vivons.

Pas seulement le cycle de la vie et de la mort!

Tout est lié, du plus petit brin d’herbe au puissant kodo!

Chasser n’est pas seulement prendre, c'est aussi donner.

Donner, c'est savoir recevoir.

Cueillir, c'est aussi planter.

L'équilibre ne se trouve ni dans la force, ni dans la domination.

Il est dans l'harmonie!

Nos rites et nos coutumes nous aident à mieux ressentir et protéger la Nature.

Ils créent de l'harmonie. Nos traditions œuvrent en faveur de l'équilibre.

C'est cela, être Tauren, chère enfant."

Ce jour-là, je compris.

Préserver l'équilibre, c'est par exemple...

Faire des petites tuniques pour les orphelins d'Ogrimmar avec le cuir des bébés phoques qu'on massacre au Norfendre!

Ouvrir la tanière quand on y pète pour renouveler l'air. Cela protège la faune du nez des Ermiteux!

Utiliser et magouiller à l'hôtel des ventes, c'est écouter le chant de l'harmonie des pièces d'or qui y circulent!

J'étais rebelle et bien une Taurène!

Sans compter mes gros sabots.

Voilà pour ma petite histoire.





Chanson "druidique/celtique" qui a inspiré ce récit d'ode aux Anciennes, et petit clin d’œil à mon arrière-grand-mère concernant le personnage de Drakawen, qui fut centenaire aussi (les peintures et dessins plus haut sur Drakana ont été faites dans les années 2010 à la peinture acrylique, et Pipiche dans son berceau à la tablette graphique pour illustrer l'histoire co-écrite de son personnage)



... et une autre pour la route: